Find me a place to dream [Neytiri]

Depuis quelques heures, une pluie battante s'abattait sur la jungle bio-luminescente pandorienne. Les fines gouttelettes qui s'étaient jetées les première du haut du ciel avaient vite pris une apparence plus robuste, se joignant les unes aux autres en petites ligues, pour avoir l'air plus imposante, et devenir de vrai marteau aqueux tombant comme des poids sur la nature, quand on se contente d'une vue de petite échelle. Les nuages, noirs et épais, auraient put, comme à l'accoutumé, se dissiper rapidement après les premières averses, vidés de leurs fardeaux humides pour s'en retourner au sol. Mais, ce jour-ci, ils avaient choisis de se montrer du haut de la grandeur, en se groupant encore plus au dessus de la canope, créant une voûte nuageuse dense et opaque, qui semblait ne jamais pouvoir partir, et se recharger en eau automatiquement. Certains, plus courageux, descendaient un peu plus bas en amont, créant de ci de là quelques voiles blanc et mélancolique, en décalage avec le ciel.

Au sol, le part terre était humide et la mousse rayonnait. Le bruit des gouttes sur les feuilles créait une symphonie de "poc" claironnant, joyeux et apaisant, en résonance permanente dans l'immense forêt, imposant de sa verdure et de son calme. Le sol boueux, là où rien ne poussait, l'avait rendu par endroit impraticable, et les rivières avaient déjà commencé a grandir, en augmentant leur masse, et en prenant sous leur coupe quelques centimètres de rives environnantes. Mais, bien que la distance soit ridicule, elle pouvait parfois décider de l'accessibilité d'un endroit, et l'eau, si belle et sereine, pouvait être un obstacle crucial, piégeant chez eux nombres de bêtes, ou les chasseurs les poursuivants. Mais quand les créatures pleurent, la nature, elle, rayonne. Et, quelque part, cet amas d'eau leur était vraiment bénéfique, les nourrissant à la racine, et promettant pour les jours prochains, des moments magiques entouré d'une végétation dense, dont l'aura seine serait communicative, brillant par leur santé.

C'était du moins ce que la jeune na'vy croyait. Tahni, enjouée par la capture et la prise d'une créature massive ces derniers jours, avait décidé de s'accorder une petite balade, en ce temps de pluie. Quand ce n'était pas la nuit, il était courant qu'elle marche seule les jours où le temps était mauvais. Sans trop savoir pourquoi, elle appréciait particulièrement quand le temps devenait humide à l'image de cette journée, et où la forêt devenait apaisante. Peut-être était-ce par soucis de sécurité? La pluie devenant rapidement handicapante, les autres hommes bleus sortaient moins en ces jours là, et lui assurait la discrétion et l'oublie dont elle rêvait. Ou encore, simplement, le calme... Seul le bruit du vent et des larmes du ciel venait déranger le silence et la torpeur du temps, et de la forêt en repos. C'était comme ci la nature toute entière s'endormait lentement, prise sous un océan de rêves féconds, se laissant bercée par les agréables précipitations... Dans ce cas, pourquoi ne pas s'abandonner avec elle?

Il était sûr que la demoiselle aimait beaucoup s'accorder ces petites pauses sereines de temps en temps. Chasser était une activité intéressante, mais quand on vit dans la solitude, elle pouvait devenir cruellement longue, et abominablement lassante. Eywa n'avait certainement pas créait ces enfants bleus pour les obliger à passer leur temps à ça, ou alors elle s'exposait à de nombreux retour d'âme, morte par l'ennuie, ou par accidents fâcheux. Ainsi, être dotée d'une conscience permettait de s'arrêter de temps en temps, quand la tâche devenait trop assommante, et qu'il était temps pour la demoiselle de se ressourcer un peu. Ainsi, fière d'elle, et jugeant qu'elle avait assez pour se nourrir durant quelques jours, elle pourrait faire une pose bien méritée, et revigorante, dans un des endroits qu'elle affectionnait le plus pour ce genre de chose : la clairière.

Vierge des grands arbres ponctuant habituellement la jungle imposante, cet espace, certes a découvert, était grand et vaste, entouré par la végétation, un peu isolé, et propice à la réflexion. Les nuits en cet endroit étaient absolument magique, quand le ciel et les plantes se parsemaient d'étoiles, et créaient ensemble une farandole de lumière colorée. En pleine journée, par temps de pluie, le spectacle était moins beau à contempler, mais peut-être plus intérieur, et plus calme. On ne risquait pas de se faire attaquer par quelques loup-vipères en colère.

La na'vy approchait sagement et lentement de la place naturelle. Ses pieds nus et mouillés s'enfonçaient de quelques centimètres dans le sol quand elle faisait un pas, et lui faisait encore plus ressentir le monde qui l'entourait. Cette sensation terrestre redressait ses oreilles, et créait comme des frissons derrières sa nuque, qui troublait sa marche. La pluie avait dompté ses cheveux, qui se dévoilaient humides et collant, plaqués contre sa peau et ses épaules. A part un petit couteau rapidement taillé dans la pierre, qu'elle cachait dans un fourreau accrochait à sa jambe, elle était désarmée, et n'avait sur elle ni son arc, ni ses flèches. Dans cet état de communion avec la nature, elle estimait qu'elle n'en avait pas besoin. Et, de toutes façon elle ne comptait pas s'en servir. Si elle était attaquée, elle n'aurait qu'à fuir, en courant, sans tuer aucunement.

Une fois au coeur de la clairière, la na'vy, apaisée, s'allongea sur l'herbe humide, se laissant aller à la rêverie, partant dans son esprit, pour trouver dans son inconscient quelques réponses à ses questions informulables, sans plus s'intéresser au monde extérieur, et sans se douter que bientôt, elle ferait une rencontre qui marquerait son esprit, jusqu'à de nombreux mois plus tard... Les fins brins d'herbe situées tout autour d'elle vibraient sous l'effet de la brise, tandis que les plantes, qui n'étaient pas tapis sous son corps lourd, étaient brisées, frappées de mille façons par les gouttes ne s'arrêtant pas de tomber. Le temps devenait presque irréel ici, et semblait ne plus avoir d'emprise sur la scène se déroulant sous ses yeux de verre. Les oiseaux s'étaient tu. Le monde s'écoulait lentement. Comme un rêve merveilleusement écrit, la demoiselle endormie, ne tarderait pas à rencontrer la deuxième protagoniste...

Neytiri depuis très top dans la matinée faisait un petit peut d'entretien de son corps. Monter aux arbres, ce jeter de très haut et ce rattraper grâce aux feuillages, suivre des traces animales et autres chose si simple qu'elle faisait avant lui manquait terriblement depuis qu'elle avait récupéré son rôle de tsahik. Donc la voila partie dans une course ou seul Eywa le sait en plus cœur de la foret qu'elle chérie tant. Elle avait aussi pris son arc et son poignard au cas ou...

Et elle eut bien raison car après quelques heures de marche intensive, la tsahik aperçut un Yérik. Jamais elle n'en avait vu un aussi grand et gros de sa vie. Comme elle le faisait avant, aussi rapide que l'éclair, elle pris son arc, dégaina une flèche, respira un bon coup et tira. Direct dans le cou de l'animal qui s'effondra de suite. Sans perdre de temps, elle courrut vers l'animal ce mit devant lui et commença la prière:

"Oel ngati kameie Tsmukan sì irayo. Nga vitra kä hu Eywa sì nga toks ’ì’awn Na'vi."

Grâce a ces paroles, la proie rejoindrait Eywa pour l'éternité. Neytiri enleva la flèche du corps et regarda le ciel en souriant. Aussi tot, elle sortir son couteau et commença a couper des parties assez grosses, surtout les meilleures de l'animal, les sala puis les entoura dans une grande feuille qui les maintiendrait dans une fraicheur pour pas que la viande pourrisse. Aprés avoir finit sa tache, la Na'vi ce releva puis repartit.

Quelques enjambées plus loin, et sous une légere pluit qui commençait a tomber, l'Omaticaya arriva à la clairière. Comme toujours dans cet endroit magnifique, elle s'arrêta, regarda bien ce paysage si magnifique puis continua d'avancer mais moins rapidement profitant de cette vue.

Quand un peu plus loin, elle vit allongée un na'vi. Alertée, Neytiri courut vers la personne. Avait-elle été attaquée. En arrivant non loin, elle remarqua que c'était une femelle. Elle n'avait pas été attaquée mais dormait tout simplement dans ce décors féérique, comment lui en vouloir. Mais Neytiri agenouilla et essaya de la réveiller. Elle ouvit un Œil. La tsahik lui sourit et lui dit:

Oel ngati kameie ma tsmuke. Oe syaw Neytiri Mo'at'iti. Oe lu tsahik Omaticaya. N'ai crainte ma sœur je ne te veux aucun mal. Qui est-tu je n'ai pas le souvenir de t'avoir déjà vu ici?"


Neytiri s'assit a cotés de la jeune inconnu contente de faire une nouvelle connaissance ce jour-ci. La fine pluie crépitait sur les plantes de la foret, ce bruit apaisait la tsahik mieux que n importe quoi.

// je suis vraiment désolée du retard... Et désolée de ne pas avoir écrit en na'vy =S //

Les gouttes de pluie continuaient à marteler bruyamment le front humide et luisant de la bleutée endormit. Chacune des gouttes causaient sur le visage un petit impact vivifiant, décrivant avec délice un cercle aqueux, d'où s'échapper quelques nappes translucides, avant de retomber lourdement et de ruisseler calmement le long de sa peau ciel. Elle était depuis plusieurs minutes imperturbables, ne pliant ni ne bronchant sous aucun prétexte, malgré les assauts répétés de la météo, sagement endormie au contact de la terre trempée, dégageant dans l'air son parfum insistant et lourd, celui de la nature en pleine épanouissement, portée par la prise odorante aux confins de la jungle alentour. Quand elles n'étaient pas écrasées par son corps, les herbes et les plantes, courtes, ou plus longues, remuaient légèrement au rythme du souffle fatigué de la pluie, vibrant parfois, produisant un bruit si infime et clair que seul un insecte aurait put l'entendre, et seule Eywa le décrypter. La voûte nuageuse, claironnant joyeusement au dessus de sa tête, narguait toujours de son intempestif gris, et de sa noirceur presque trop innocente, cachant jalousement ses noirs desseins.

Tahni, les pupilles closes, n'était pas tout à fait endormie, même si son esprit lui criait qu'il serait sage qu'elle rejoigne le pays des songes. Elle était bien là, allongé de toute sa masse et de sa grande taille dans cette clairière vide, fatiguée, charmée, bercée par cette féerie vivante. Elle ne faisait pas de mal, n'interpellait pas. Elle sentait néanmoins, à côté d'elle, plus loin, la terre s'enfoncer, l'herbe de faisant moelleuse, sous le poids de bêtes hagardes, rapides, ne faisant que passer rapidement, traversant simplement la zone ouverte, sans se préoccuper de rester, ou des richesse présentes ici, ou décidant de rester là, mangeant les plantes tendres, gavées de vertus, profitant de cet endroit, sans pour autant de se préoccuper de cette chose lourde et flasque posée sur l'herbe. A ce moment précis, le temps passait sans elle, et la demoiselle se retrouvait coincée à travers, comme prise entre deux feux, ne pouvant s'en extirper, ou plutôt, ne voulant pas.

Au bout de quelques minutes, une présence anormale se fit tout de même sentir. La bleutée ne sut ce que c'était. Ceci se déplaçait rapidement, était quasiment silencieuse, empêchant la demoiselle de l'entendre et de suivre sa trace pendant de longues minutes, avant qu'un crépitement anodin ne rappelle sa présence. On aurait dit quelqu'un en chasse, animale ou pas, au vu de sa variété de placement dans ce champs, que chaque petit son se trouvait à un emplacement différent. Un bruit brute se fit alors entendre, une masse s'effondrant de toute sa masse sur le sol, dans un léger râle de douleur. Quelques minutes plus tard, un autre cri de douleur s'échappa en l'air, s'apparentant plus à une dernière expiration, puis flotta à nouveau le bruit de la chaire que l'on découpe, que l'on arrache, un bruit écoeurant et brutal, une déchirante plainte auditive. Cette fois-ci, la na'vy avait tout ses sens en alerte, ses oreilles dressées, les yeux entrouverts. Si il s'agissait d'une bête sauvage, mieux valait faire la morte quelques minutes, le temps que le danger s'éloigne. Par habitude, elle savait que les prédateurs s'attaquaient rarement à des proies sans vie, dont le trépas avait causé le rassissement précoce des chairs, et la perte des biens d'une viande fraîche.

Il s'en suivit alors quelques minutes, où rien ne se passa. Les bruits des gouttes résonnait calmement, apaisant, quoique cette fois ci, une amer sensation se mêlait astucieusement à l'air ambiant. Une sorte de gravité lourde et froide à chaque impact, comme un coup de tonnerre, un compte à rebours suave avançant de plus en plus l'heur de la mort, aux rythmes des battements d'un coeur effrayé. Chaque bruit se perdait dans le néant, l'onde calculatrice s'éloignant dans l'espace, un écho neutre, sans émotion, objectif, créant ainsi la plus pure des peurs. Tahni sentait, à chaque goutte, l'étau se resserrer un peu plus autour d'elle, au fur et à mesure qu'elle entendait des pas, la fatal cloche de la fin sonnant à chaque pression. Ses yeux plissaient légèrement, ce qu'elle tentait d'avorter le plus possible, sachant qu'en aucun cas elle devait se trahir. La peur lui étranglait le ventre. Le bruit se rapprochait... La terreur l'empêchait de raisonner correctement. Elle s'imaginait, venant à sa rencontre, une bête féroce, et non un comparse, à la peau bleu...

- Oel ngati kameie ma tsmuke. Oe syaw Neytiri Mo'at'iti. Oe lu tsahik Omaticaya. N'ai crainte ma sœur je ne te veux aucun mal. Qui est-tu je n'ai pas le souvenir de t'avoir déjà vu ici?

La bleuté entrouvrit des yeux béants de surprise, alors que c’est le visage amicale d’une na’vy qu’elle découvrait entre les gouttes avides qui continuaient de tomber du ciel. A ce moment précis, elle s’attentait à tout, sauf à ce genre de rencontre, et ne pas se retrouver devant la gueule ouverte et baveuse d’un palulukan affamé lui causa un soulagement immédiat, en plus d’une violente vague glacée s’épanchant rapidement dans ses membres. Elle eut presque l’ébauche d’un sourire, alors qu’un visage apaisée s’affichait sur sa figure tranquille. Les mots prononcés n’avaient pas encore traversé son esprit, et elle ferma les yeux une nouvelle fois, comme ci elle s’était trouvé dans un rêve. Tout reprenait effectivement les traits d’un songe, le cadre, le contexte. Elle sentit la présence à côté d’elle s’asseoir, alors que Tahni essayait péniblement de retrouver ses esprits. La fatalité l’entraînant, elle comprit rapidement la situation.

Brusque, rapide, violente, elle se releva à la vitesse de l’éclair, empoignant du même coup son couteau, se retrouvant dans une position de défense classique, une main à terre, la jambe pliée, alors que l’autre était tendue, permettant une attaque ou un retrait facile, la lame grossière en avant, et l’expression saisit par la crainte. C’était une na’vy qui était là. Qui la fixait. Elle qui avait pourtant tenté de les fuir depuis bien des années. «  Finalement, le palulukan n’est peut-être pas une si mauvaise option ». Les resta ainsi quelques secondes, haletantes de peurs et de doutes, les yeux tremblants, face à cette demoiselle rayonnante. Après l’avoir toisé du regard, elle remarqua que, d’âge, elle ne devait pas être tellement différente. Mais alors, pourquoi semblait-elle plus grande? Encore une fois, Tahni s’aperçut qu’elle n’était rien qu’une pustule hideuse face à cette congénère. Elle devait être effacée, ou disparaître, pour permettre à la société de vivre normalement, de cicatriser d‘avoir porté une chose pareille sur sa face parfaite...

La seule et unique réaction qu’elle jugea possible d’appliquer dans cette situation là était la fuite, pure, et simple. Elle hésita quelques secondes, et leva brutalement, pour courir dans la direction opposée, ses cheveux, épaissis par la pluie, battant la mesure aux rythmes de ses pas, rapides, irréguliers, et brusques. Sa course, malhabile, était encore plus grotesque quand elle manquait de trébucher à plusieurs reprises, sur des pierres, ou des plantes filandreuses. Elle se relevait alors rapidement, repartant dans la direction adéquat, sans se retourner. Ce n’est qu’arrivée à la lisière de la jungle qu’elle s’arrêta, une parole que l’autre femme avait prononcé ayant retenue son attention. Tsahik... Cette demoiselle était la Tsahik des Omaticayas... La bleuté avait tellement de chose à apprendre dans ce domaine, et voulait savoir, connaître Eywa et ses bienfaits encore plus... Malgré des prières quotidiennes pour honorer sa déesse-mère, il semblait à la jeune fille qu’elles n’étaient jamais assez suffisantes. Ces mots faisaient battre son coeur. La situation dans laquelle elle allait s’engager n’allait pas être facile...

Tahni se retourna, pour fixer de loin la jeune femme. Si elle voulait en savoir plus, tout en évitant d’être démasquée, elle devait à tout prix agir discrètement, et sûrement... Quoique, le plus sûre était la fuite. mais elle voulait tellement apprendre... Après avoir pris une profonde et lente inspiration, elle s’avança de nouveau, fébrile, timide, craintive, même, de cette jolie figure assise dans l’herbe. Il fallait à tout prix qu’elle agisse respectueusement, munie de tout l’admiration qu’elle devait à quelqu’un de si pure. Elle savait que rien que le fait d’apparaître, aussi écoeurant qu’elle était, devant quelqu’un comme ça, était en sois même un affront, et elle jugea donc préférable de baisser le visage pour regarder le sol, pour éviter à Neytiri d’endurer le croisement hypothétique de leurs regards. Elle finit par se présenter devant elle, droite, légèrement tremblante, le couteau de retour au fourreaux, et patienta quelques secondes.

- Vous... Vous êtes la Tsahik? Finit-elle par demander timidement, tortillant ses mains jointes, pour calmer une peur qu’elle ne parvenais pas à cacher.

La tsahik regarda la jeune na'vi revenir du pays des rêves petit a petit. Tout d'abord, Neytiri eut l'impression que la jeune femelle était perdue.
Tout a coup, l'inconnue ce leva d'un bond sortit son couteau de son fourreau et regarda l'Omaticaya dans les yeux en position d'attaque. Plusieurs minute s'en suivirent ou aucun bruit de vint perturber atmosphère à pars le bruit des gouttes d'eaux qui s'abattaient contre les feuilles de la foret.
Puis d'un coup, aussi vive qu'un Yerik, la jeune na'vi partit loin ce cacher dans la flore Pandorienne. Neytiri, qui n' s'attendait nullement à cette réaction ne put bouger car cela la cloua au sol.
Mais quelques minutes plus tard, la femelle revint, les yeux baissés au sol, le couteau rangé. Arrivée devant la tsahik, elle murmura avec une honte qui ce fit entendre:

"Vous... Vous êtes la Tsahik?"

Neytiri regarda la Na'vi, lui prit les mains qui étaient très tendues, tordues pas le stresse, la regarda dans les yeux avec un sourire et lui dit:

"Oui tsmuke, je suis Neytiri Mo'at'ite. Tsahik Omaticaya et femme de Jake Sully Toruk'makto . N'ai aucune crainte de moi, je ne te veut aucun mal. Qui est-tu et que fais-tu a une heure pareille loin de ton village?"

Malgré ses paroles, la jeune na'vi paraissait toujours autant stressée.

La demoiselle avait le regard fuyant. Terriblement fuyant. Sa ligne de vision était d'ailleurs si instable qu'elle ne parvenait pas à fixer son attention sur quelque chose en particulier, si tant et si bien que quand la belle na'vy voulut accrocher ses yeux, ceci s'en allèrent presque immédiatement se fixer ailleurs, posant d'abord son dévolu sur quelque chose d'immatériel qu'était la pluie. Puis, finalement, c'est sur un arbre proche qu'elle déposa sa visée, imposant à l'écorce humide la brutalité perçante de ses yeux jaunes. Tahni' était terriblement gênée, et, outre mesure, terriblement tendue. Plus les secondes passaient, plus l'envie de fuir se laissait sentir, marquant la peau de ses joues d'une couleur un peu plus foncé, émanant d'une profonde chaleur, qui refusait de s'évaporer, malgré les gouttes tombant dessus. La sensation de main noueuse et féminine dans les siennes la crispa encore plus, alors qu'elle tentait quelques mouvements pour les retirer, dans pour autant réussir. Cette sensation qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps était trop nouvelle pour la jeune bleuté pour être agréable et acceptable.

Une sorte de haut le coeur la saisit quelques secondes, mais elle retint toute expression, se contentant de montrer un visage parfaitement neutre, gardant ses yeux cloués sur le lointain, même si son état devenait de plus en plus catatonique, et que ses doigts devenaient tremblants. Elle parvint à retenir ses sentiments, les maintenant éloigner de sa figure, et tenta d'apaiser son esprit le plus qu'elle put. Mais elle avait envie de courir, de fuir, de se tordre de honte, de souffrance. Son pied décrivait un rythme insensé, battaient la mesure d'une exécution qu'elle pensait proche. Pourtant la femme qui se trouvait devant elle n'avait rien de méchant, elle était même gentille... Pourtant, pour la demoiselle, cette gentillesse prenait la forme d'une fleur qu'il lui était impossible de contempler. Elle n'était pas pour elle... Elle ne devait pas être pour elle. Un tel sentiment de devait pas être pour une chose comme elle, être inférieur. Elle ne pouvait que se plier devant une telle figure, ne devait pas l'abîmer... Cette amicalité était pour elle comme un fardeau, un poids d'une pitié empoisonnée sur ses épaules frêles et brisées.

"Oui tsmuke, je suis Neytiri Mo'at'ite. Tsahik Omaticaya et femme de Jake Sully Toruk'makto . N'ai aucune crainte de moi, je ne te veut aucun mal. Qui est-tu et que fais-tu a une heure pareille loin de ton village?"

Sa voix résonnait dans les airs, flottait comme un échos qui refusait de s'arrêter, repassant inlassablement dans ses oreilles torturées par la pluie qui tombait à petite goutte dans la clairière grise, dévorée par la brume. De légers sursauts les agitaient, et elles se dressaient régulièrement, sans raison, témoignant du floue spirituel qui opérait actuellement dans son esprit. Une répugnante nausée s'empara de son ventre, alors que l'étoilée repassait ce qu'elle avait entendue. Une omaticaya... Elle était plus âgée qu'elle, c'était certain, mais de peu de temps. Peut-être la connaissait-elle?... Non, son visage ne lui était pas familier. Cependant, il lui valait mieux se contrôler du mieux qu'elle pouvait, se battre avec ses expressions pour ne rien témoigner.

Toruk'makto? Neytiri possédait de la grandeur, certes, mais l'homme qui l'avait en avait tout autant, peut-être même plus. Un respect, mêlé à une sorte de terreur s'empara d'elle, alors qu'elle visualisait, devant ses yeux, un homme capable de battre le ciel à son propre jeu, volant sur la plus grande des créatures, pouvant mettre le moindres espaces à sac, regardant le monde de toute sa hauteur, alors que Tahni' était à jamais enchaînée au sol. Son coeur ne cessait de battre à en rompre, alors que la peur commençait à couleur à flot dans ses veines, liquides amers et visqueux, un océan d'incertitude. Comment pouvait-elle s'y prendre? Elle ne devait pas rester ici. Ainsi, elle ne faisait que se mettre en danger, elle se brûler elle même avec le feu de la honte, subissant le courroux de sa propre bêtise. La vision de cet autre na'vy s'insinua dans son esprit. Non, ici, les masses, les rôles étaient inversés. Elle devait se taire, accepter la situation, avant de trouver le moment propice pour s'enfuir.

Cependant, une idée subsistée. La na'vy avait tellement envie de savoir, de connaître, d'en savoir plus sur cette spiritualité qui unissait le peuple à Eywa. Pouvait-on rêver meilleur spécialiste? Non. Il lui fallait bien avouer que cette rencontre incertaine, presque mystérieuse, était le fruit de quelques bienveillants hasards. C'était une bonne chose que d'avoir rencontré ainsi Neytiri. Elle devait en savoir plus que n'importe qui à propos de cette histoire, elle devait connaître les secrets du monde, ses mystères qui entouraient la divinité que la bleuté honorait à longueur de journée. Et, au sein du peuple, elle devait être quelqu'un. Alors qu'ils faisaient un mouvement rapide, les yeux de la demoiselle crurent apercevoir au détour d'un sac de la viande. C'était également une bonne chasseuse... De toute évidence, elle avait affaire à une personne de la plus grande vertu, belle, amicale, habile... Une personne tellement respectable, tellement grande... Non, elle ne devait pas fuir, elle ne devait pas abandonner. Ce serait trop facile, et Tahni' perdrait sa condition pour devenir encore plus petite qu'elle ne l'était déjà.

Respirant profondément et bruyamment, elle se concentra sur la réponse qu'elle pouvait bien formuler. Lentement, elle se repassa encore une fois ce qu'elle avait entendu, pour pouvoir identifier, visualiser le sujet, et ce qu'elle pouvait répondre. Les informations qu'on lui avait demandé était simple, pourtant... Son identité, et son activité en ce lieux. Mais, dans les deux cas... Tahni' sut qu'elle devrait mentir, pour au moins une de ces deux informations. Elle ne pouvait décemment pas dire qu'elle vivait dans la jungle, encore moins qu'elle venait des omaticayas, sinon elle serait probablement contrainte de devoir retourner là bas. Et qui sait ce qu'il pourrait lui arriver... Non, elle ne devait pas dire tout ça. Mentir n'était donc pas la solution non plus... Ce serait vexer un être aussi pur, aussi grand que cette gentille na'vy qui avait attrapé ses mains tremblantes de hontes et de doutes. Peut-être pouvait-elle inventer des détailles, éviter certains sujets, pour ne pas parler de l'infâme vérité? Ainsi, au bout de quelques secondes, elle avait choisit ce qu'elle allait dire précisément, ne répondant qu'à une seule question: ce qu'elle était venue faire en cette clairière.

'' Je... Je suis venue ici pour chasser... ''

A vrai dire, chasser dans une clairière était quelque chose de commun... Seulement, c'était étrange qu'elle le fasse par ce temps. Fuyante, tendue, la peau humide par la brume, Tahni' continuait d'entendre les échos de sa voix tremblante vibrer dans l'air, alors que ses yeux, de l'écorce bienveillante, ne s'étaient pas décrocher.