Rencontre dans les plaines (pv Beyda'amo)

Le peuple des cavaliers prenait la direction des habitations, heureux de pouvoir retrouver femme et enfants, famille et amis autour d’un repas pour célébrer la fin d’une autre journée. Pour certains, l’activité avait été très forte et le repos était mérité. C’est avec une joie et une énergie nouvelle que les Na’vi terminèrent de ranger et se mirent en marche vers leurs proches, seul ou avec quelques amis/collègues.

-Pardon , excusez moi, pardon…aie, pardon…

Une petite voix féminine sortait de la masse de testostérone. Au milieu des hommes, quelque chose semblait remonter la file, à contre courant. Elle heurtait les corps plus carré des hommes qui semblaient ne pas se soucier d’elle.

-Outch. Etouffa la petite voix.

-Ohwna N’entily, pourquoi t’obstines-tu , à chaque fois, chaque soirs.? Il y a des chemins plus faciles.

La jeune femme leva les yeux vers l’homme qui ma maintenait pas les épaules. Son père, un grand guerrier de sa tribu, la regardait fixement. Son expression oscillait entre la lassitude et l’interrogation.

-Parce qu’il est plus court ! lui répondit la jeune femme avant de se mettre sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue et de continuer sa route.
L’homme la regarda partir, il ne comprendrait jamais sa fille, jamais.

Finalement, le temps pour arriver aux écuries fut plus court qu’elle ne l’avait espérer. En se faufilant vers le côté droit de la foule, juste à côté des arbres, elle s’était épargné des coups supplémentaires.
Les écuries étaient presque vides. Les quelques retardataires n’allèrent pas tarder à quitter leur montures et Ohwna pourrait retrouver sa compagne de toujours, Atanite. C’était avant tout la monture de guerre de son père, une équidius au tempérament bien trempé qui s’est prise d’affection pour la jeune femme à peine sortie de l’enfance, Ohwna venait souvent la voir et toutes deux partaient en longue balade.

-Hé ma toute belle, fini ta journée ?

D’une voix calme, douce, la jeune Na’vi parla à l’animal en s’approchant pour lui flatter l’encolure. La peau d’Atanite frémis. Comme d’habitude, elle savait. Elle savait qu’elle allait enfin pouvoir s’amuser et qu’Ohwna n’allait pas l’en empêcher.

-Prête pour pour notre sortie ?

La jeune Na’vi sauta sur le dos de sa monture qui fila directement vers la sortie. Le lien se fit tout juste à la sortie de l’écurie.Ohwna n’avait pas vraiment besoin de la guider. Chaque soir, le même rituel. Chaque soir, elles partaient dans les plaines du sud pour quelques heures de libertés.

L’équidius galopait à vive allure. Ses lourds sabots retombaient lourdement sur le sol mais s’en arrachaient avec légèreté. L’animal s’en donnait à cœur joie et sa cavalière était ravie. Elle aimait cette sensation de liberté, rien ne lui semblait impossible, rien ne pouvait l’atteindre.
Le soleil commençait à décliner, éclairant au loin les sommets enneigés de Pandora. La cavalière et sa monture continuèrent à galoper dans les vertes plaines,la notion de temps était bien loin.

Le crépuscule était tombé et Beyda'amo, chef du clan des Cavaliers des Plaines en profita pour s'extirper de sa paprace directionnelle pour partir voler avec Teisyal, sa Ikran. C'était un vole pour décompresser de sa dure journée, mais aussi pour surveiller les plaines et les potentiels dangers avoisinant le village. Teisyal était assez grosse pour que Beyda'amo puisse dormir dos à dos sur elle, et question surveillance, on dira plus que c'était Teisyal qui s'en chargeait. Grâce au tsaheylu, Beyda'amo pouvait ressentir tout ce que sa monture ressentait et ce même s'il pensait à autre chose et ne regardait que les étoiles au dessus d'eux.
Quelques heurs plus tard alors que Beyda'amo se remis comme il faut pour diriger sa monture, Teisyal l'avertit de quelque chose. Au sol galopaient une séduisante Na'Vi sur une Pa'li, l'U'imi au couleur des Cavaliers des Plaines sur l'encolure. Ils piquèrent donc en sa direction pour savoir se qu'elles faisaient là, à cette heur si, aussi loin du village.

La jument donna quelques signes de nervosité que la jeune Na’vi calma doucement. Elles continuèrent à galoper, bien que la jument resta nerveuse. Une ombre flottait au dessus d’elles. Un ikran, sans aucun doute, qui fonçait droit sur elle. Qui était ce « plouc » et que lui voulait-il ? Pour une fois qu’elle arrivait à avoir un moment de calme.
La Pa’li ralenti, un peu plus à chaque foulée pour s’arrêter net à quelques mètres devant l’ikran. Ohwna attendit sur sa monture. Elle ne connaissait pas beaucoup de personne chevauchant ce genre d’oiseau dans les plaines du sud, mise à part le chef du clan.
La jeune femme se laissa glisser le long du flanc de l’animal et décrocha sa tresse. Sa main lui flatta l’encolure tandis qu’elle s’avançait vers l’oiseau. Si son cavalier était bien le chef, il ne tarderait pas à lui demander ce qu’elle faisait là, et accompagner de reproches ?Un sourire neutre aux lèvres, elle attendit de voir le cavalier.

-Beyda'..? tenta-elle doucement, le buste légèrement incliné en signe de respect.

Si ce n'était pas le chef, tant pis, il serait toujours temps de se rattraper.

Beyda'amo descendit de sa monture et se posta devant la cavalière. Il mesurait facilement trente centimètres de plus qu'elle et avait le visage peint en blanc, il était plutôt imposant mais à côté de sa Ikran, il paraissait être un Na'Vi comme les autres. Mais ça, c'est sans compter sur le fait que sa monture était bien plus grosse que les Ikran normaux.

''J'aimerais bien savoir ce qu'une Na'Vi de mon clan, aussi jeune...'' commença Beyda'amo
''et jolie... hum'' divagua t-il
''fait à cette heur, si loin du village?'' reprit le cavalier avec un ton grognon.

Il n'attendit pas la réponse de la cavalière et enchaina ''Je suis Beyda'amo Olo'eyktan des Cavaliers des Plaines et Maréchal des Combattants Unifiés, alors ne me retourne pas cette question s'il te plaie!''

Comme s'il faisait un monologue, il continua ''T'es vraiment mignonne! Je ne me souvient pas avoir déjà vue un aussi charmant minois, c'est quoi ton p'tit nom?''

Bingo, Ohwna ne s’était pas trompé. Le chef en personne ! Elle aurait du être impressionnée mais, même pas. Il s’avança face à la jeune na’vi qui se redressa. Elle sentait la remontrance arriver, très fortement. Elle leva les yeux aux ciel en évitant qu’il le remarque .Un homme restait un homme…Ohwna le laissa finir son monologue plus ou moins inintéressant (vu qu’elle savait déjà les trois quart) en croisant les bras sur sa poitrine.

-euh.. oui me doute, murmura-t-elle, comme s’il la prenait pour une imbécile.

Elle fut étonnée que le chef d village ne sache pas qui elle était. Vu le nombre de fois qu’elle s’était prise des remontrances par tout les villageois suite à ses nombreuses escapades et son refus de l’autorité. Mais s’il avait oublié, tant mieux, une remontrance en moins…

-Ohwna, fille de N’Entily , l’un de vos plus vieux guerriers.

Tiltera, tiltera pas…Finalement elle n’était plus a une engueulade près.

-Je me balade, tout simplement. Envie de prendre l’air…

La jument lui mit un coup de chanfrein entre les omoplates. Ohwna sourit en se retournant vers la pa’li et lui caressa l’encolure, ignorant tout simplement l’ikran et son maitre. L’animal était nerveux face à l’oiseau. Ohwna l’apaisa par ses caresses et sa voix,gardant un œil sur Beyda’amo.

''T'es bien insolente je trouves mais c'est un trait de caractère que j'apprécie chez les Cavaliers des plaines. Enfin bref, ne tarde pas trop non plus ou ton père pourrait s'inquiéter!''

Beyda'amo posa affectueusement sa main sur l'épaule gauche de Ohwna en lui souriant avant de se retourné vers Teisyal, de lui gratter la partie entre les deux yeux et de faire le lien.

Au moment où il allait enfourcher sa monture, le guerrier se mis à scruter l'horizon, puis d'un air horrifié se retourna vers la Na'Vi et lui ordonna de fuir.

'' Vite, remonte sur ta Pa'li et fuit le plus vite possible. Ne discute pas, rentre au village, c'est un ordre!''

Ohwna ne le savait pas encore mais Beyda'amo avait partagé le ressentiment d'un grand danger avec sa Ikran lors du tsaheylu. En effet un troupeau de 'Angtsik, apparemment terrorisés par quelque chose, fonçait droit sur eux.
Beyda'amo pris son envole et se dirigea en direction du troupeau.

Insolente ? La Na’vi ouvrit de grand yeux. Son ton n’avait pas été insolent, juste sarcastique.
L’homme posa sa main sur son épaule, Ohwna se crispa. Pas de contact physique sans autorisation, elle avait horreur de ça. Elle fut sur le point de retirer la main de l’intrus mais il fut plus rapide qu’elle.
Ce n’est pas parce qu’on est le chef qu’on a le droit de tout se permettre si ?
La pali semblait stressé et poussait la jeune femme avec sa tête.

-Bah alors ma belle..

Beyda’amo lui ordonna de rentrer au village. Ohwna se retourna vivement en le dévisageant de la tete au pied. Ce n’était pas aujourd’hui qu’on allait lui filer des ordres. Avant que la jeune femme n’ait le temps de répliquer le chef s’était déjà envolé.

*T’as de la chance coco…*

Une dernière caresse sur l’encolure de sa jument, et elle sauta sur son dos en faisant le lien. La jument se calma et fit demi-tour direction le village, au pas. Rentrer gentiment, maintenant, n’enchantait guère la Na’vi .Sa curiosité naturelle prit le dessus. Brusquement elle fit faire demi-tour à sa monture qui tenta une résistance.

*Si tu ne viens pas avec moi, j’irai seule…*

L’animal finit par céder et l’emmena dans le sens opposé.
Au centre de la prairie, Ohwna descendit de sa jument pour avancer à pied. Pourquoi l’autre lui avait dit de rentrer ?il n’y avait rien de particulier. Elle fut déçue. Soudainement, la terre se mit à trembler de plus en plus fort.

-C’est quoi ce binx ?

Le troupeau d’Angstiks arrivait au grand galop, labourant le sol de leurs grosses pattes. Ils semblaient terroriser. Ohnwa se mit à courir en direction de sa jument qui hésitait entre aller secourir sa maitresse ou s’enfuir au plus vite.

-Cours Atanite !!

Les angstiks arrivaient beaucoup trop vite, la jeune femme n’arriverait jamais à rejoindre sa monture. Sa seule sortie, arriver à rejoindre les arbres en bordures.

Beyda'amo survolait les grandes plaines en direction du troupeau de 'Angtsik, mais il n'avait pas remarqué que Ohwna N'entily galopait, elle aussi, dans la même direction. Elle était au sol, sa Pa'li trop loin pour qu'elle puisse la monter et fuir, fuir le troupeau qui lui fonçait dessus. La foret aussi était trop loin pour qu'elle puisse s'y engouffrer, elle se retrouvait à découvert en plein au milieu du chemin des 'Angtsik.

''Bordel, je vais pas la laisser crever tout de même, remarque si elle survie, ca lui donnera une bonne leçon, enfin j'espère!''

Beyda'amo décida donc de lui porter secoure en piquant droit sur elle, Teisyal étant assez grosse pour supporter le poids de deux Na'Vi adultes sans trop de souci, elle n'aurait pas de mal à reprendre de l'altitude pour fuir aux 'Angtsik.