Une expédition particulière (PV : Logan Devis, Axire Larne)

[Suite de Quoi ? Un soldat d'escorte ??]

L’hélicoptère était posé au centre d’une petite clairière naturelle entourée par la jungle épaisse de Pandora. William ouvrit la portière, fit signe à Logan Devis de rester assis dans l’hélico, puis sortit l’arme à la main.
Alors que le bruit du moteur de l’hélicoptère s’atténuait, il mit son arme en joue et observa la jungle environnante à travers la lunette de visée. Aucun animal n’était visible, à l’exception d’un étrange cerf bleu avec six pattes, qui semblait fuir la présence de l’hélicoptère.
Lorsque le bruit de l’hélicoptère s’arrêta vraiment, plus rien ne bougeait dans la jungle, mais William pouvait entendre des bruits variés, probablement produit par des insectes.
Estimant qu’il n’y avait aucun danger, William retourna vers l’hélicoptère et s’adressa à Devis :

“Vous pouvez sortir.”

Il s’adressa ensuite au pilote :

“Vous restez ici jusqu’à notre retour, d’accord ? Ne décollez qu’en cas d’extrême danger.”

Alors que William examinait la jungle à travers le zoom de la lunette de visée, Devis se mit face à lui et lui parla avec mépris.

“Pitoyable.”

Puis il marcha un peu vers la jungle avant de parler à nouveau.

“Rangez ça, vous risquez d’effrayer quelqu’un. Soyez quelque peu discret.”

William baissa son arme puis répondit d’un ton sec.

“Hé ! Si ma présence vous emmerde, fallait le dire. Comme ça, je vous aurais laissé quitter la base seul.”

Sans attendre une réponse de la part du scientifique, il se dirigea vers le pilote de l’hélicoptère pour lui demander de ne pas décoller jusqu’à leur retour. Puis il rattrapa Devis qui s’était déjà avancé dans la jungle.

“Et puis d’abord, c’est qui ce “quelqu’un” que je pourrais effrayer ? Je croyais que vous faisiez une sortie scientifique, pas que vous alliez à un rendez-vous.”

William commença à scruter les arbres, pour voir si ils étaient observés, mais tout ce qu’il vit était une espèce de singe à quatre bras en train de manger un fruit et de nombreux gros insectes qui volaient : il n’y avait visiblement aucun danger. Il garda son arme pointée sur le sol, suivant Devis, tout en restant éloigné de lui de quelques mètres.

William continuait d’observer les arbres. Au bout de quelques minutes, il commença à sentir une démangeaison au niveau du cou. Ça n’était pas la première fois qu’il sentait ça : ça avait commencé à Cuba, quand il patrouillait dans les villes en ruine que l’état-major croyait désertées par l’armée cubaine. Il n’était pas le seul à ressentir ce genre de démangeaisons : tous ceux qui patrouillaient avec lui le ressentaient. Parfois, après que les soldats aient ressenti leurs démangeaisons, ils tombaient dans une embuscade. Un médecin avait expliqué que ces démangeaisons étaient liées au fait qu’ils se sentaient observés pendant un certain temps. Beaucoup de soldats, dont William, mirent à profit l’amélioration de ce réflexe (tout le monde peut ressentir ces démangeaisons lorsqu’il se sent observé) pour prévoir les embuscades. Si la plupart du temps, les embuscades n’étaient pas prévues, il arrivait que certaines soient évitées.
Pour William, il n’y avait aucun doute : lui et Devis étaient observés. Il s’avança vers un groupe d’arbustes où le camouflage de son uniforme se confondait très bien, puis observa l’ensemble des arbres qui les entouraient à travers la lunette de son fusil. Il ne vit rien, mais se sentait toujours observé. Il jeta un coup d’oeil en direction de Devis pour voir si il avait la même impression que lui.

Devis avait réussi à trouver la personne qui les observaient, l’avait attrapé et était tombé au sol avec elle. Ils s’étaient vite relevés et William reconnut la jeune femme qu’il avait rencontré le lendemain de son arrivée sur Pandora. Devis lui demanda agressivement pourquoi elle les espionnait.

“Je passais par là, et en vous voyant, je me suis cachée. Je ne cherche pas l’affront.”

Elle désigna sur son vêtement un insigne en forme d’aigle que William ne connaissait pas. Elle mit également une main sur son pantalon. William se souvint que le jour où il l’avait rencontré, elle avait souvent sa main près de son couteau. Comprenant que la jeune femme prévoyait peut-être de sortir une arme, il visa la tête de la jeune femme, enleva le cran de sûreté de son arme puis plaça son index face à la gâchette, prêt à faire feu en cas de nécessité. Il parla avec un ton calme :

“Enlève ta main de ton pantalon et met tes mains sur la tête.”

Il regarda l’insigne en forme d’aigle et, sans quitter la femme des yeux, s’adressa à Devis :

“Vous savez ce que représente cet insigne ?”

"Enlève ta main de ton pantalon et met tes mains sur la tête.”

La jeune fille, loin de faire ce qu'il lui dit, enleva simplement sa main de son pantalon. Non, mais quel parano.

“Vous savez ce que représente cet insigne ?”

La jeune femme de put s'empécher d'étouffer un rire. Ce n'est même pas la peine de le cacher si ils ne savait pas ce que cela signifiait. Ensuite, le scientifique se présenta et prit sa défense.

"Désolé pour ce mal entendu. Je m'appelle Logan, je suis scientifique, et voici...Un soldat d'escorte... Ne me demandez pas pourquoi il m'accompagne."

"Ce n'est rien Monsieur Logan, je comprend tout à fait qu'en tant que garde du corps, il soit un peu sur les nerfs au moindre mouvement."

Elle avait dit cela en le regardant bien dans les yeux, pour lui montrer qu'elle se fichait ouvertement de lui. Sa lui apprendra à la menacer comme cela.

"Et vous ? Qui êtes-vous ?"

Elle se tourna de nouveau vers Logan.

"Moi, je m'apelle Axire Larne, et je me promenait juste dans la jungle. Je ne vous espionnait pas, je vous assure, lorsque je vous ai vu, armés comme vous êtes, j'ai pris peur et je me suis cachée. Je ne peux pas rivaliser avec ce simple couteau."

Elle mentait, et il faut le dire, assez bien. William saurait qu'elle ne disait pas la véritée, mais tout ce qui l'importait à présent était l'opinion de Logan. Apparamment, c'était cet homme qui menait le jeu. Il était imposant, et paraissait fort et robuste. En même temps, elle aurait eu du mal à l'affronter lui. Elle s'approcha alors de Logan, comme pour être plus aisée dans leur conversation. Elle savait qu'elle allait s'atirer les foudres de William, mais elle n'en avait cure.

"Et vous, je vous ai vu prélever des échantillons. Êtes vous ici en pacifistes, ou en destructeurs ?"

Elle avait dit ces trois derniers mots en regardant William, comme si elle l'accusait de troubler la paix de la nature. Elle n'avait pas totalement faux.

[HJ : Axire, t’es pas sensé connaître mon nom, il me semble.]


Devis ne savait pas ce que signifiait l’insigne. Il tenta d’abaisser l’arme de William. Bien que réticent, William finit par baisser son arme, mais laissa le cran de sûreté enlevé, prêt repointer son arme sur la femme en cas de geste hostile.
Devis, lui, ne se méfiait plus d’elle.

“Désolé pour ce mal entendu. Je m’appelle Logan, je suis scientifique, et voici…Un soldat d’escorte…Ne me demandez pas pourquoi il m’accompagne.”

“Ce n’est rien monsieur Logan, je comprend tout à fait qu’en tant que garde du corps, il soit un peu sur les nerfs au moindre mouvement.”

Elle regarda William dans les yeux avec un regard moqueur.

*T’as raison, je suis nerveux au moindre mouvement…Parce que je tiens à ma peau. Devis, je m’en fous royalement.* pensa-t’il.

“Et vous ? qui êtes vous ?”

“Moi, je m’appelle Axire Larne, et je me promenais juste dans la jungle. Je ne vous espionnais pas, je vous assure. Lorsque je vous ai vu, armés comme vous êtes, j’ai pris peur et je me suis cachée. Je ne peux pas rivaliser avec ce simple couteau.”

*Elle se promenait, bah, pourquoi pas ? Hé attends une minute…* pensa William.

“Et vous, je vous ai vu prélever des échantillons. Êtes-vous ici en pacifistes ou en destructeurs ?”

Elle prononça la phrase en regardant William, qui comprit qu’elle s’adressait plus ou moins à lui. Il garda la réponse pour lui :

*J’ai vu plus de mort et de destruction en deux ans que ne l’aurait vu un soldat en vingt ans. Je vois mal comment je pourrais être un véritable “destructeur” après avoir vu ça.*

Après que Devis répondit à Axire, William l’appela. Lorsque Devis fut à sa hauteur, il lui parla à voix basse :

“On a au moins une info : elle ne travaille ni pour la RDA, ni pour les fanatiques. On est dans un coin impossible à rejoindre à pied depuis les différentes bases et on aurait déjà remarqué quelque chose si elle n’était pas venue à pied.”

“Oui. Et elle m’a l’air d’être une bonne personne. Là c’est sur, elle ne fait parti ni de la RDA ni des fanatiques.”

Devis se tourna vers Axire.

“Dites-moi, d’où venez-vous ? Quel est la signification de cet insigne ? Nous, nous venons de la RDA.”

“Et bien, pour des RDA, vous n’avez pas l’air méchants. Mon insigne, un Aigle, est le sigle de la Confrérie. Nous sommes les ennemis de la RDA et des fanatiques. Vous avez eu de la chance de tomber sur moi, un autre vous aurait peut-être tué à vue.”

*Tiens, la Confrérie ? Il me semble avoir entendu ce mot lors de la fin des “négociations” d’hier.* pensa William.

“Nous autres de la Confrérie, sommes alliés aux na’vis. Pas tous évidemment. Les Chevaucheurs des mers de l’Est sont encore sceptiques à notre égard. Pour le reste, nous sommes en assez bons termes avec les cavaliers des plaines.”

Dès son arrivée sur Pandora, William avait pensé qu'il allait de nouveau participer à une guerre injuste. Pour lui, les seules personnes qui se battaient pour une cause juste étaient ceux d'une armée ou d'un peuple agressé par un autre état ou par leur propre gouvernement. Les hommes de la Confrérie ne pouvaient pas appartenir au peuple na'vi : ils n'étaient pas nés et n'avaient pas grandi sur Pandora. La Confrérie ne combattait probablement pas pour une cause juste, même si ils aidaient le peuple na'vi, et cherchait très probablement un bénéfice purement personnel à la défaite de la RDA.

“Nous vivons dans un campement. Je ne vous dirais pas où, mais nous respectons la nature et les na’vis. Ils nous enseignent beaucoup de choses. Moi même, il m’est arrivée d’en rencontrer une. Très gentille d’ailleurs.”

*Ils apprennent des choses des na’vis et sont en bons termes avec les cavaliers des plaines : leur campement doit être quelque part dans les grandes plaines. Il faudra que je jette un coup d’oeil aux archives des photos satellites en rentrant à la base.* pensa William.

“Nous sommes en guerre ouverte avec les fanatiques, et dans peu de temps, la RDA. Mais pour ma part, n’importe qui se proposant à nous rejoindre peut le faire. Tant qu’on ne m’attaque pas, je n’attaque pas. Je prône la légitime défense.”

*Que la Confrérie s’occupe d’abord des fanatiques et on aura déjà réglé un problème important. La RDA n’aura plus qu’à éliminer des survivants qui ne veulent pas se rendre.*

Voyant que Axire s’était arrêtée de parler, William prit la parole avec un ton énervé :

“Bon, si je résume, tu nous dis que tu appartiens à une organisation qui combat la RDA avec les na’vis et visiblement tu voudrais qu’on vous rejoigne. Si ça n’était pas le cas, tu n’aurais pas été aussi bavarde. Et je peux savoir pourquoi on vous rejoindrait ? Qu’est-ce qu’on y gagnerait ? Et si jamais ta Confrérie gagnait, que se passerait-il ensuite ? On serait obligé de rester ici, en laissant nos familles sur Terre ? Puisqu'aux yeux des gouvernements terrestres, on serait des criminels.”

La dernière question de William était assez hypocrite : il n'avait pas d'autre famille que ses parents, mais n'avait pas vraiment eu envie de les revoir depuis son retour de Cuba, afin d'éviter qu'ils voient l'homme qu'il était devenue.

Logan Devis avait ordonné à William de se taire. Bien qu’il n’avait pas d’ordre à recevoir du scientifique, William accepta de se taire. Devis dit à Axire qu’il ignorait l’existence de la confrérie et qu’il connaissait également une na’vi.

“Les na’vis sont bien plus intelligents que nous. Et bien plus purs et innocents”

Devis lança un regard de reproche à William.

*Ça va. J’ai compris que tu veux les rejoindre, mais je rentrerais pas à la base sans toi : je tiens pas à devoir justifier ton absence à la hiérarchie.* pensa William.

Il s’approcha des deux personnes qui discutaient, prêt à saisir violemment Devis pour le ramener de force à l’héicoptère. Ils ne remarquaient pas qu’il s’approchait et Axire prit la parole :

“Que dirais-tu alors de nous rejoindre ? Tu pourras souvent voir des na’vis, discuter avec eux, revoir ton amie. Il y a beaucoup de scientifiques comme toi au campement. Ils seraient ravis de travailler avec toi.”

William s’apprêtait à saisir Devis lorsqu’un tir de mitraillette se fit entendre. Il entendit une balle siffler près de sa tête et s’accroupit aussitôt derrière une grosse pierre. Il regarda dans la direction d'où provenait le tir et put apercevoir le tireur, avec un insigne en forme d’aigle, à couvert derrière un arbre. Il était très mal caché et William put viser sa tête sans aucune difficulté. Il appuya sur la détente, et vit l’ennemi tomber. Du sang provenant de sa tête avait éclaboussé l’arbre derrière lequel il était. C’est alors qu’un autre soldat de la confrérie, placé pas très loin de son défunt coéquipier lui tira dessus à son tour. William put voir les balles ricocher sur la pierre derrière laquelle il était dissimulé. Le deuxième tireur était mieux dissimulé, et lorsque William riposta, il ne réussit qu’à le blesser au bras. Alors qu’il attendait que le soldat ennemi ressorte de sa cachette, il entendit une branche craquer derrière lui et se retourna : un soldat de la Confrérie s’approchait de lui, un couteau à la main. Comprenant qu’il avait été repéré, celui-ci se précipita sur William qui n’eut pas vraiment le temps de réagir. Ils se retrouvèrent tous les deux au sol et William perdit son fusil CARB. Il donna un coup de genou dans le ventre du soldat ennemi. Celui-ci s’écarta de William et se mit sur le dos en tenant ses main sur son estomac, réflexe totalement inutile pour calmer la douleur. William se mit sur le soldat de façon à l’empêcher de bouger, sortit son couteau de combat et l’enfonça dans la gorge de son ennemi. La lame avait probablement tranché la carotide puisque du sang gicla sur l’uniforme de William. Le soldat de la Confrérie suffoqua quelques secondes avant de mourir. William s’apprêtait à se relever pour reprendre son fusil mitrailleur, prêt à se battre contre d’autres ennemis, lorsqu’il reçut un coup violent sur le crâne. Il se retrouva de nouveau au sol. Sa vision commençait à se brouiller. Il rampa un peu vers son fusil, puis finit par perdre connaissance.


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