Le grand jour était enfin arrivé, Tsu’ayo se leva très tôt pour ne rien manquer de cette journée, aujourd’hui, jour d’une extrême beauté, le soleil brillé de tout son éclat, il n’y avait pas un nuage, ni un poil de vent, Tsu’ayo allait avoir son Ikran. Soit une page de sa vie allait se tourner, soit son livre se refermerait. Soit de nouveaux horizon s’ouvraient à lui, soit il trouvait la mort. Il se trouvait debout sur la falaise surplombant l’océan, il respirait l’air ambiant à plein nez pour se donner force et courage, son riti Drewn vint se poser sur son épaule, Tsu’ayo lui gratta le dessous du menton comme il l’adorait, le riti poussait des petits mugissements de plaisir, Tsu’ayo lui donna un fruit, Drewan ne tarda pas à l’avaler avec appétit et gourmandise.
Tsu’ayo regagna ensuite son casier pour se préparer, son arc, ses protection et outil indispensable dans cette situation, un attrape-banshee. Alors qu’il sortait du clan, il vit, sur le sol, son ancien jouet Banshee, il le ramassa et le regarda longuement avec beaucoup d’émotion, ceux pourquoi il s’était tant préparé allait se réaliser. Il le reposa au sol et prit la direction de la forêt et comme il s’y était préparé, son mentor Tsanten se mit à l’appeler :
_ Tsu’ayo, alors tu te sens prêt, c’est le grand jour pour toi.
_ Oui en effet, aujourd’hui une nouvelle étape de ma vie commence ou ma vie s’achève, répondit Tsu’ayo
_Je suis sur que tu y arriveras, normalement le mentor doit accompagner son élève.
_ En effet, mais peux-tu me laisser faire ça seul ?
Tsanten fit une drôle de tête mais fini pas répondre :
_ Bon, j’ai suffisamment confiance en toi pour te laisser y aller seul. J’espère devoir lever la tête pour te voir revenir.
_ Ne t’inquiète pas, à bientôt frère.
Tsanten se sentait un peu mal, car il lui avait mentis, il faisait confiance à son élève mais comme il l’avait remarqué à de nombreuses reprises, Tsu’ayo était encore fragile au fond de lui. Il espérait ne pas avoir fait une erreur de plus en le laissant partir seul.
Plus tard dans la journée, Tsu’ayo se trouva face aux majestueuses montagnes flottantes. Par chance une mission, lui avait permis de déjà s’aventurer dans ses montagnes. Il connaissait donc le chemin, il emprunta un étroit sentier longeant une des montagnes de pierre et se retrouva face à « l’escalier », il l’escalada avec rapidité, surement dû à son impatience. Une fois au sommet, il sauta et s’agrippa à une liane qui pendait de la montagne voisine. Il se hissa jusqu’au sommet et se retrouva dans la petite forêt qu’il avait déjà traversé. Il s’y faufila rapidement, sautillant parmi les arbres tel un yerik, son visage se remplit de déception lorsqu’il arriva de l’autre côté. En effet, l’énorme liane qui formait un pont entre deux rochers flottants s’était arraché, sans doute dû à la forte tempête qui avait soufflé il y a peu. Cependant, Tsu’ayo ne baissa pas les bras, il devait exister un autre passage, il se mit alors en quête de le trouver, mais il devait d’abord faire marche arrière. Il arriva à la liane qui était suspendue dans le vide, il s’y agrippa et descendit le long de celle-ci, il devait maintenant attendre que la dernière marche de l’escalier soit à sa portée. Lorsque celle-ci, se présenta enfin, Tsu’ayo remarqua qu’elle allait passer assez loin de lui, l’allé était beaucoup plus facile que le retour. Il donna alors un mouvement de balancier à sa liane et bondit vers le rocher, il réussit à saisir une des racines qui se trouvaient sur la pierre, il put alors revenir à son point de départ.
Après avoir tenté plusieurs chemins qui ne menaient nulle part, il se retrouva dans une très grande forêt sur une des montagnes flottantes, alors qu’il se trouvait sur le bord, il aperçût un chemin menant à son but, mais il devait d’abord franchir les quarante mètres qui séparaient la montagne où il se tenait debout et celle d’en face qui lui permettrait de poursuivre son but. Il remarqua alors un arbre dont les branches s’étendait par delà l’extrémité de son rocher, il escalada alors l’arbre et se trouvait à présent sur une longue et large branche, il avança jusqu’à son extrémité pour constater qu’il y a avait encore une quinzaine de mètre de vide. Sur la montagne d’en face il y avait également de la végétation, il pensa alors à une idée folle. Tsu’ayo retourna auprès du tronc de l’arbre pour avoir le plus d’élan possible, il se mit à courir aussi vite qu’il le put et lorsque la branche se terminée, il bondit de toute ses forces, traversa le vide et tenta de se rattraper dans la flore d’en face, mais sa réception fut mauvaise et il atterrit brutalement sur le sol, fort heureusement il ne c’était rien cassé, il continua alors sa route.
Il arriva enfin à l’endroit de ses rêves, le rocher des Ikrans, ils y en avaient partout dans le ciel, sur le sol. Tsu’ayo n’était quand même pas rassuré, mais le voila enfin face à son destin, tout prêt de réaliser un de ses rêves. Il sortit alors son attrape-banshee et le déroula, il se faufila parmi les ikrans qui s’écartaient sur son passage en poussant des hurlements, il devait à présent sentir l’ikran qu’il allait choisir et qui le choisirait. Alors qu’il longeait une paroi rocheuse, il vit un ikran avec des couleurs vert-orange, sa queue était d’une couleur rouge vif, les yeux de l’animal était d’un bleu étincelant, une chose assez bizarre chez un ikran.
Tsu’ayo sentit au fond de son cœur qu’il venait de trouver son ikran, celui-ci se mit alors en position de défense prêt à tuer le Na’vi. Tsu’ayo commença à faire tourner son attrape-banshee, soudain l’ikran tenta de donner un puissant coup de mâchoire, mais Tsu’ayo esquiva l’attaque et envoya son attrape-banshee autour de la gueule de l’ikran, mais celui-ci ne s’enroula pas correctement et tomba au sol. Tsu’ayo était à présent sans défense, l’ikran tenta de donner un second coup de mâchoire, Tsu’ayo l’évita en faisant une roulade qui lui permit de ramasser son attrape-banshee, puis il l’envoya avec succès sur l’animal. L’ikran qui avait à présent la gueule sanglée, Tsu’ayo lui sauta sur le dos, mais l’animal se débattait tellement violement que le Na’vi tomba. Tsu’ayo se releva aussitôt mais une griffe de l’ikran lui entailla un bras, il plaqua alors la tête de l’ikran contre la paroi à l’aide de ton son poids et posa son pied sur l’aile qui venait de le griffer. Ses deux mains étant libres, il saisit sa natte et celle de l’ikran, les approcha et le tsahaylu se fit. Tsu’ayo hurla alors :
_ Arrête.
L'ikran s'immobilisa aussitôt, Tsu'ayo remarqua une entaille dans le front de l'ikran, surement fait par la roche de la falaise. Avec un de ses doigts, il prit un peu du sang de l'ikran et le porta à sa plaie à l'avant bras. Il fit le même échange dans l'autre sens, un échange de sang qui l’est rare d’observer, mais Tsu’ayo y tenait beaucoup pour lui, comme pour les chevaucheurs du Sud, il ne faisait qu’un avec sa monture, le même sang coulait dans leurs veines. Il regarda l’ikran et lui murmura :
_ Je vais t’appeler Hi'tanhi, ce qui signifie petite étoile, pour la chaleur de ton corps et la couleur de tes yeux qui me rappelle une des étoiles que l’on voit la nuit.
Il monta sur son ikran, s’installa confortablement et pensa à voler, aussitôt l’ikran s’envola mais partit dans tout les sens, l’ikran faisait n’importe quoi pendant un moment avant de se calmer. C’était la faute de Tsu’ayo, l’extension de l’esprit est quelque chose de difficile à maitriser au début, mais il finit par s’y habituer et quelle sensation que celle du vent sur son visage, la sensation d’une total liberté. C’était sans conteste le jour où il fut le plus heureux de sa vie.
Lorsqu’il arriva à son clan, Tsanten était là en train de l’attendre, celui-ci ne dit pas un mot, mais salut, d’un signe de la main, son ancien élève. Tsu’ayo lui sourit avant de se envoler , ce soir il allait dormir au côté de Hi’tanhi.