Rencontre avec l'inconnu ( Lusio Anderson) [Terminer]

Le pas rapide et brusque de la na'vy battait sauvagement la terre à mesure que sa course rapide se poursuivait dans la jungle dense. Sa respiration tentait à rester calme et régulière, pour éviter que la demoiselle ne crache ses poumons avant la fin de cette poursuite infernal. Mais, quelques fois, il arrivait quand même que le rythme violent de son souffle commette quelques écarts, provocant alors une petite sensation de fatigue piquante, témoignant elle-même d'un état plus général. Tahni courait comme ça depuis de longues minutes maintenant, sa course pour rattraper une bête sauvage l'ayant conduit jusqu'à une partie reculée de la forêt qu'elle ne connaissait pas très bien. Et, repérée, elle avait du commencer à courir pour espérer l'avoir.

L'oeil hagard, le souffle court, l'honneur et la dignité caché quelque part sous ses semelles, la demoiselle finit pas ralentir brutalement, jusqu'à s'arrêter complétement, en posant ses mains sur ses hanches, pour espérer récupérer plus rapidement. Elle savait qu'elle avait perdue la trace, à quoi bon continuer? Elle se pencha en avant, expulsant un râle profond. Malgré un bourdonnement sourd et violent que lui transmettait ses oreilles, ainsi que les rapides battements de son coeur, elle ne captait aucun autre bruit parasites, plus aucun signe de la nature sauvage, si ce n'est venant du dessus. Les animaux volant chantonnaient joyeusement... Cela créait un cadre assez pittoresque et champêtre.

La bleuté avait finit par retrouver un semblant de respiration normal, et c'était à présent redressée, pour mieux observer le décor alentour. Elle se trouvait dans la jungle profonde à première vue, au coeur d'une végétation dense et secrète. Très peu de na'vi devaient passer par là à première vue, les plantes et autres végétaux étant parfaitement bien conservés. Les arbres des alentours, étaient, quand à eux, hauts, et fins, et les premières branches, ainsi que les toits feuillus, ne commençait qu'à une bonne dizaine de mètres en hauteur, créant un plafond touffus semblant infranchissable. Le sol, lui, était recouvert de mousse ou de fougères, dispersés par épais bancs. Et, de ci de là, de brillants rayons de lumière, rendus visible par l'humidité stagnante, glissaient lentement de la canope jusqu'à la terre, quand ils arrivaient à franchir le bouclier de chlorophylle.

Cette vision paradisiaque avait quelque chose de paisible, et de calme, qui transmettait soudain une profonde quiétude. La petite défaite qu'elle venait de subir lui survola l'esprit, et elle retrouva instantanément son calme. L'endroit était vraiment très beau... Mais qui sait quel danger rôde dans ces bois... Mieux valait ne pas rester ici, pensa-t-elle, Depuis le temps qu'elle sillonnait sans relache cette jungle, elle connaissait très bien les créatures rôdant, et savait qu'on pouvait faire de bien mauvaises rencontres aux détour d'un arbre un peu épais... Elle avait d'ailleurs, eut plusieurs mauvaises expériences dans un cadre comme celui-là... Elle entama donc, arc en main, de faire demie-tour rapidement, pour repartir d'où elle venait.

Tahni était de moins en moins rassurée par les faux airs angélique de cette jungle. Au dessus des arbres, elle pouvait néanmoins sentir la chaleur paisible de l'astre qui les éclairait, et fut quelque peut rassuré par le fait qu'il fasse encore jour. Elle regarda droit devant elle. Sa crevasse était à peu près à six heures de marches d'ici. Elle pourrait donc profiter d'une petite promenade nocturne comme elle les affectionnait tant avant de rentrer chez elle. Cette idée l'enthousiasma, et c'est ainsi qu'elle reprit sa marche, à pied.

Un craquement soudain la colla contre un tronc proche, à quelques mètres de là. C'était un bruit sourd et lointain, presque trop sec pour être animal. " Des chasseurs omaticayas? ici? Impossible, nous sommes trop loin de leur territoires de chasse!". Ses pensées commençaient à se brouiller lamentablement. Cela lui rappelait une aventure assez proche, et une rencontre encore fraîche dans ses souvenirs. La na'vy avait presque cessait de respirer, à guetter les bruits, se faisant un peu plus fréquents. Dans un geste de prudence inconsidéré, elle banda son arc, décochant du même coup une flêche acérée et bien polie. Qui que ce soir... Elle serait prête à l'accueillir, le coeur battant, et les sens en alerte...

Une fois le séminaire, dirigé par le Docteur Sawyer, fini, le jeune Anderson reçus dès son arrivée une nouvelle mission concernant moins la botanique cette fois-ci...
Les tensions avec les na'vis étant encore bien présentes, les Avatars devaient recommencer à nouer des liens avec les tribus na'vis. En vus de son jeune âge le jeune scientifique fut envoyer vers la tribu la plus pacifique et la plus habituée aux Avatars : les Omaticayas.
Trois jours plus tard Lusion Anderson répéta encore son petit rythme matinale qu'il avait prit avant chaque sortie : Levé avant la sonnerie du réveil, petit déjeuner préparer par ses soins dans un self vide, temps pour flâner dans le coin des avatars et manger les fruits cultiver.
Cependant, depuis sa dernière aventure avec la rencontre d'un na'vi survolté, il commençait à pratiquer des exercices réguliers et suivit des cours de judo un art martial terrien originaire du japon. Très peu utile sur les créatures de Pandora il pouvait s'avérer plus efficaces contre les na'vis et cela sans les blesser.

Une fois ses affaires prêtes, c'est à dire peu de chose, le jeune Avatar rejoignit le tarmac, encore une fois il y trouva un Samson avec son pilote qui commençait à "checker" les commandes de son appareil. Deux militaires l'accompagnait cette fois encore.
Et cinq minutes plus tard le Samson décolla : deux humains dans le nez de l'appareil, et Lusio et l'autre militaire dans la partie centrale. Bien que le jeune scientifique n'eut aucune expérience avec les armes il fut placé en poste de tir côté tribord, mais heureusement il n'eut rien à faire de ses deux de vols.
Mais comme à toutes ses sorties un autre problèmes commença lors de leur troisième heure alors qu'ils n'étaient plus si loin de leur destination prévue...
Plusieurs voyants commencèrent à sonner et les instruments se déréglèrent dans le poste de pilotage ce qui alarma le pilote :

- On a un problème ! Code delta 5 ! Tous disjoncte !

Le jeune scientifique n'ayant aucune connaissance dans le domaine du pilotage demanda si s'a arrivait fréquemment et il n'aima pas la réponse qu'il entendit...

-Une seul fois... Avant un crash...

Comme si les paroles du pilote en était la cause une fois qu'il eut terminé sa phrase les hélices du coté gauche de l'appareil s'arrêtèrent brusquement et celles du côté droit eurent des ratés. Le pilote essaya de lever le nez du Samson vers le haut avant de toucher la canopée de la forêt mais sans grand succès et dans un craquement immonde leur hélico percuta la masse verte des arbres géants de Pandora. Dès lors tout devient trouble dans l'esprit du jeune Avatar : il sentit son corps flotter un moment avant de percuter quelque-chose de dur, entendit des craquement de branches tout autour de lui et des hurlements. Puis tout devient calme.
Une fois qu'il eu retrouvé pleinement ses esprits il s'aperçut qu'il n'avait pas été expulsé de l'appareil comme il le pensait et que ce qui n'était maintenant qu'une carcasse n'avait pas touché le sol mais restait suspendus dans les airs, retenus par des lianes et des branches.
C'est alors qu'il entendit des gémissements dans le nez de l'appareil, redoutant ce qu'il allait trouver il sorti de l'appareil monta sur le haut de la carlingue et se laissa glisser pour voir ce qui se passait dans le poste de pilotage et ce qu'il y va lui fit avoir un haut-le-cœur : Il n'était pas le seul survivant comme il le pensait mais il n'allait surement pas tarder à l'être, le pilote respirait encore mais plus pour longtemps à en juger par la branche qui rentrait dans son ventre... L'humain s'apercevant de la présence de l'Avatar montra le mercenaire à coté de lui, ou plus précisément son arme.
Lusio Anderson comprit alors. Prenant l'arme de l'humain il la donna au pilote et l'aida à bien la tenir (ses doigts d'Avatar étant trop grands pour appuyer sur la gachette) le pilote visa sa tempe et sans hésitation, avec un faible sourire envers l'Avatar et un "good luck" à peine audible, pressa la détente. La détonation fit s'envoler un groupe d'oiseaux et Lusio se rendit compte qu'il n'avait jamais autant eu la poisse lors d'autres sorties.

Une heure plus tard après avoir descendu les corps des trois humains morts et les avoir enterrés il continua son chemin dans ce qui lui semblait la bonne direction mais en pensant de branches en branches, autant qu'il le put, pour éviter toutes mauvaises surprises, il savait que les créatures les plus dangereuses ne se baladaient pas les branches mais il devait se méfier des loups-vipères et de ses foutus méduses qu'il avait repéré à quelques kilomètres de lui à sa gauche.

Ne pouvant plus continuer sa route dans les branches il se résolu à descendre et se laissa tomber. Sa chute ne se faisant pas aussi discrètement qu'il l'aurait voulus, sous son poids une branche morte craqua et le son que cela produisit lui sembla pouvoir s'être fait entendre à des lieux à la ronde. Ne se doutant pas qu'il avait raison un flèche lui fit comprendre que si, frôlant son cou et se plantant dans l'arbre derrière lui. Ne réfléchissant pas il prit la flèche et s'avança doucement vers la direction d'où elle provenait en étant sur ses gardes. Il n'était pas si poisseux que ça, cette flèche signifiait la présence proche d'un na'vi et les seuls na'vis dans le coin étaient les Omaticayas. Du moins c'est ce qu'il pensait...
Il avança donc plus tranquillement les mains en avant, la flèche dans la mains droite et après avoir passé un fourré se retrouva presque nez à nez avec une autre flèche prête à lui traverser le crâne...
Instinctivement il bondit en arrière mais trébucha et tomba en arrière. Avec plus de recul il s'aperçut alors que c'était une n'avi qui le tenait en joue et d'après ce qu'il voyait elle ne devait pas être loin de son âge ce qu'il l'étonna encore plus, cette vision lui fit oublier qu'il était tombé et il ne songea pas à se relever. Sans s'en rendre compte il voulu fermer sa chemise qu'il laissait toujours ouverte, étant plus à l'aise torse nu, mais s'aperçut qu'elle était trop déchirée pour y arriver. Il se décida alors à entamer un brin de conversation avec cette jeune rencontre dont le charme ne lui était pas totalement indifférent...

-Euh... Salut !

Tout c’était passé très vite. Si vite que même Tahni, elle-même, ne s’aperçut du grotesque de la situation que bien longtemps après avoir réagi.

Cachée derrière l’imposant végétale, le cœur battant, l’arc en main, la na’vy attendait, l’esprit en otage par la tension croissante, allant crescendo, au fur que le temps passait. Les secondes paraissaient des heures à côté du rythme saccadé et puissant qui battaient ses tempes, se contractant violemment quand un afflux sanguin se pressaient dans ses veines. Cette pression anormale, digne des moments intenses, créait dans ses yeux et dans son âme un flou opaque et perturbant, qui emprisonnait ses sens dans une cage d’hésitation et de doutes malsains. Comment pouvait-elle espérer réfléchir correctement dans un tel brouillard d’idée ? Et, plus que tout, elle savait que, au fond, cette brume n’était pas la cause de son état. Certains braves na’vys pouvaient réagir très calmement dans cette situation. Ils leur suffisaient de grimper un peu dans les branches, et de tendre leur arc, les mains droites et assurées, attendant leurs proies tranquillement. Elle, elle était envahit par le poison insidieux qu’elle connaissait si bien… La peur.

Le bruit s’avançait un peu. La demoiselle, enfermée dans son étau cruel, sentait l’affolement couler à flot dans ses vaisseaux sanguins, et le moindre bruit qu’elle entendait créait un sursaut brusque, un tressaillement nerveux, ou un tremblement absurde qui augmentait encore un peu l’état de la jeune fille. Elle guettait chaque son attentivement, des gouttes de sueurs perlant à son front, déjà parsemé de petit point brillant. Elle passait instinctivement la main dans sa tignasse brune, comme pour s’assurer qu’elle était encore en vie, peut-être un mouvement basique. Elle avait depuis longtemps souvenir qu’elle le faisait quand elle était dans la crainte. Cette fois-ci, elle ne pouvait plus reculer. Son cerveau l’avait formaté, lui avait imposé l’idée qu’elle était en situation d’attaque, que d’ici quelques secondes, une bête immense, un palulukran peut-être, viendrait la dévorer vive. Elle devait réagir plus vite que lui.

Rapidement, la bleuté passa son arc, ainsi que son buste, de l’autre côté du tronc, et décocha sa flèche presque aussi rapidement qu’elle avait bouger, sans même prendre le temps de viser. Le fait qu’elle n’était pas calme l’empêchait de tenir correctement son arme, ses mains tremblantes faisant presque tomber sa flèche. C’est ainsi que le projectile alla s’enfoncer dans un arbre, plutôt que d’atteindre une cible que Tahni pensait animal. Elle n’avait pas prit le temps de bien la regarder, à vrai dire. Un loup vipère, eertainnement … Oui, c’était sûr. Elle aurait reconnut la démarche d’une créature plus grande. La na’vy tenta de reprendre calmement son souffle, dans l’espoir peut-être vain de tirer plus précisément. Elle savait parfaitement qu’elle avait loupé son tir, et comptait bien réussir le prochain. Elle décocha une autre flèche, et se redressa contre le tronc, faisait lentement glisser sont visage sur l’écorce, pour pourvoir apercevoir un bout de l’ennemi. Petit à petit, le brouillard qu’elle avait connu se dissipa de son esprit, et elle retrouva progressivement l’usage de ses sens. Elle aperçut le bout de quelque chose, de couleur claire, qu’elle ne parvint pas à discerner. Sa flèche était partie avant… Et passa à côté une fois encore. Mais, peu après, un bruit sourd se fit entendre. La « chose » était à terre.

Arc en main, flèche parée, droite, et la créature en joue, Tahni s’approcha, lente et droite, pour être sûr de ne pas le louper, et d’avoir une chance de s’enfuir, s’il s’agissait bien d’une créature dangereuse. Complètement maîtresse d’elle même, la bleutée jouissait à nouveau de tout ses moyens, et elle était redevenue la sauvage et indomptable jeune femme qu’elle pouvait prétendre être au sein de cette jungle dense. Cependant, plus les mètres qu’elle avait à parcourir diminuaient, et plus ce qui était à terre devenait clairement visible, plus quelque chose vint pincer son cœur. Elle commença à tenir son arc avec moins d’ardeur, laissant un peu de moue dans la pression qu’elle exerçait dessus. Ses yeux devenait plus tremblant, et un brin d’inquiétude caressa son âme, quand elle s’aperçut que ce qui gisait à terre, était un na’vy, aussi bleu qu’elle. Bien qu’elle ne se qualifiât pas comme telle, elle n’avait jamais attaqué ses congénères, et accomplir un acte si atroce, était pour elle quelque chose de profondément répugnant.

Quand elle fut à son niveau, et qu’elle découvrait ce jeune homme ainsi allonger entre les fougères, une expression de profonde vive surprise s’inscrit sur son visage, avant d’être remplacé par une sorte de crainte. Elle eut envie de s’excuser presque immédiatement, d’aider son semblable à se remettre sur pied. Habituellement, elle se serait enfuit avant même de demander son reste, mais après avoir agis de la sorte, il lui fallait guérir de sa culpabilité. Cependant, quelque chose l’arrêta, avant qu’elle n’ouvrit la bouche. Ce n’était pas un omaticaya qu’elle avait en face. Ce n’était peut-être même pas un na’vy… Ses vêtements, d’abord, étaient différents de ceux de son clan, et plus généralement, d’un membre de son espèce. Ce genre de pantalon, et de haut, étaient inconnu à sa mémoire, bien que le jeune homme l’ai gardé ouvert. Ensuite, ses mains. Les yeux de la demoiselle firent rapidement de voyage entre les mains qu’elle savait les siennes, et ceux du garçon, alors qu’il tentait vainement de remettre son habit sur son poitrail. Cinq doigts… Il y avait cinq doigt qui ornaient sa paume, et non quatre.

Tahni le remit presque immédiatement en joue. Elle n’avait pas affaire à un allié… Mais à un ennemi, jusqu’à preuve du contraire. Et, malgré le fait qu’elle ne vive pas au sein de son clan, elle se sentait tout de même un peu omaticaya. Un rebus, certes, mais elle était prête à tout pour défendre sa tribu contre une potentielle menace. Elle regarda alors le na’vy droit dans les yeux. Au fond d’elle, ne voulait pas croire qu’il était un ennemi. Il n’en avait pas l’air. Quelqu’un de si proche de sa race ne pouvait pas être mauvais. Eh puis… Elle n’en avait pas envie. Car, si elle était amenée à l’abattre… C’était comme ci elle tuait un autre na’vy. Et agir de la sorte était inacceptable. Bizarrement, le jeune homme avait l’air un peu troublé par la présence de la demoiselle.

- Heu… Salut !

Finit-il par dire. Les oreilles de la bleuté se dressèrent sur les côtés de sa tête. Ce n’était pas le langage qu’elle pratiquait. Il s’agissait d’anglais, plus précisément. Tahni se souvenait avoir pris quelques courts de langues pendant son enfance, et les avait suivis attentivement, contrairement à la plupart des courts qu’elle prenaient à l’époque. Malheureusement, le temps avait un peu effacé son assurance, et elle était devenue un peu plus hésitant dans sa maîtrise de cette parole-là. C’était étrange qu’il parle celle-là… « Les marcheurs de rêves… » Ces mots lui revinrent soudain à l’esprit. Sa mère lui racontait souvent cette histoire. Des êtres, venus d’ailleurs, qui prenaient leur apparence, pour se fondre parmi eux, et leur parler… Un nom lui revint. Celui de Jake Sully, qui sauva son peuple de ces envahisseurs. Peut-être cet homme était-il l’un d’entre eux ? Elle devait en apprendre plus… Elle l’observa à nouveau. Quelque chose lui sauta à présent aux yeux. Il ne semblait pas vraiment plus vieux qu’elle. Un fantôme de sourire passa sur son visage, et son esprit commençait à lui attribué le titre d’allié, même si elle n’avait rien fait pour le savoir. Et, en plus, le fait qu’il soit étranger à son clan l’avait apaisé, et la peur d’elle même qu’elle ressentait s’était calmé, même si ce « na’vy » aurait pu la tuer à tout moment. Une petite moue prit place sur le visage bleutée de la demoiselle, qui cherchait ardemment une réponse, alors que la pression qu’elle portait sur son arc se relâchait un peu... Elle n’était pas encore habituée à parler avec autrui, surtout dans une autre langue… Que pouvait-elle bien dire ? Devait-elle restait froide et distante ? Devait elle l’aider ?

La jeune na’vy finit par reprendre doucement son assurance, se redressant légèrement, et finit par dire, dans un anglais un peu bancale :

- Bonjour à vous.

Elle ne savait si elle devait se méfier, ou avoir confiance. Elle en avait étrangement envie… Mais elle devait rester ferme, s’il s’agissait bien d’un être mal attentionné, et prête à attaquer en cas de besoin. La bleutée avait tout de même fait son possible pour rendre une réponse polyvalente, indiquant sa bonne foie, et témoignant de son aptitude à dialoguer, qu’elle ferait volontiers pour vérifier ses pensées… C’est alors qu’elle remarqua autre chose, qui lui causa un petit instant de trouble. C’était la première fois qu’elle approchait un homme d’aussi prêt… C’est ainsi qu’elle détourna rapidement de regard, pour reprendre ses esprits, laissant de côté tout les scrupules adolescents qu’une jeune femme peut avoir.

/ Je suis désolée de répondre aussi tard =( /

[HRP: Vaut mieux tard avec un bon post, que tôt avec un truc pas terrible ]

Jamais le jeune Avatar ne regretta autant d'avoir mal suivis les courts de na'vi qu'on lui avait enseigné sur Terre. Bien sûr il avait réussit l'examen mais c'est comme si en tant que français vous réussissiez le BAC d'anglais, vous ne connaissez qu'une petite partie de la langue. Et c'est encore plus vrai avec le na'vi qui est une langue récente.
Se passant rapidement tout son vocabulaire dans la tête avec ces courts de grammaire, il se prédit une grande difficulté de compréhension entre cette jeune na'vi et lui. Réalisant qu'il était encore assis, il se résolu à se lever et s'aperçut qu'il ne devait faire qu'un à deux centimètre de plus qu'elle, elle devait avoir sois le même âge que lui sois un de plus ou de moins. Considérant que parler na'vi lui indiquerai se bonne foi et serai plus poli il se décida à lui répondre dans un na'vi quelque peu approximatif :

-Je vous vois. Es-tu Omaticayas ? Je fait partie du peuple du ciel, et je suis ce que vous appeler un marcheur de rêve. Tu as déjà du en entendre parler, et tu dois savoir que ce n'est pas malheureusement pas vraiment mon vrai corps.

Ne sachant pas vraiment si lui dire la vérité était une bonne idée il pensa que être franc maintenant lui éviterai des ennuis ultérieur :

-Je suis ici pour trouver les Omaticayas, une partie du peuple du ciel à changer. Notre chef veut renouer avec vos tribus et se veut plus respectueux de Eywa. C'est pour cela que je suis ici, en plus de vouloir apprendre à... "voir"...

Espérant avoir réussis à se faire comprendre, Lusio chercha une quelconque réponse sur le visage de la na'vi mais ayant du mal à lire les sentiments des humains il trouva cela encore plus dur avec cette na'vi.
Dans les possibilités qu'il se passait en tête il imaginait de nombreuses suites : De la pire, une flèche dans le crâne, à la meilleure, une réponse positive et un éventuel premier lien d'amitié sur cette Lune.

Se sentant plus en sécurité auprès de la na'vi il put mieux admirer la richesse florale s'étendant tout autour d'eux : juste derrière la na'vi, un "unidelta" d'à peu près 8 mètres et un grand nombre de "warbonnet fern" sorte de grande fougère.
Mais la vue n'était pas le seul sens affecté par Pandora, la diversité des sons faisant travailler l'ouïe en permanence, le jeune scientifique n'étant pas arriver depuis longtemps ne pus reconnaitre le moindre son et tout lui semblait nouveau. C'était comme si il venait de renaître.

Tahni dévisagea longuement le jeune homme. Il eut lui aussi un temps d’absence, de tout évidence. Il semblait perdu dans ses pensées, peut-être à la recherche de quelques questions… La na’vy se demanda si il avait bien comprit ce qu’elle avait dit. Vu son niveau de langue anglais, il était fort probable qu’elle n’avait pas réussi à formuler ce qu’elle avait à dire correctement. Après tout, elle n’était qu’une « bannie », et n’avait pas pratiquer ce genre d’entraînement intellectuel depuis de nombreuses années maintenant. Il était fort probable pour qu’elle soit rouillée, du moins, suffisamment pour en avoir oublié jusqu’aux bases. Pourtant, elle lui avait semblé juste… De par sa simplicité, il lui était étonnent, même à elle, de mal dire un simple « hello ». Enfin, rien n’était impossible…

Néanmoins, quelques secondes plus tard, il se mit à bouger, troublé, peut-être, par son infériorité. Quelque peu déconcerté par ce mouvement brutal, la bleuté exerça sur son arc une pression plus importante, et resserra sa garde, en pointant avidement la pointe de la flèche vers son visage, pour s’assurer que, si elle la faisait partir, c’est entre ses deux yeux qu’elle irait s’enfoncer. Une once de dévolue, et un zeste de méfiance vinrent se mêler à la masse floue et difforme de sentiment en pagaille qu’elle ressentait déjà, créant un cocktail intérieur âpre d’imprécision, et profondément instable. Cela ne faisait aucun doute, cet être était étrange, et devait être traité avec distance et crainte. L’arme droite, comme ses bras et son dos, la demoiselle était à nouveau rancunière et féroce, l’avatar en joue, montrant avec une étroite agilité son attitude chasseresse, et l’éclat de ses yeux, tentant de scruter cet autre qui ne faisait pas partit des siens. Mais, à l’inverse de ses attentes, il se retrouva debout devant elle, et sembla étonné par la différence de taille presque minime qu’il existait entre eux deux. Tahni, quant à elle, ne semblait pas du tout affecté par cette ressemblance. « Il est plutôt petit… » Pensa-t-elle. « Il serait surpris à côté de nos chasseurs ! ».

-Je vous vois. Es-tu Omaticayas ? Je fait partie du peuple du ciel, et je suis ce que vous appeler un marcheur de rêve. Tu as déjà du en entendre parler, et tu dois savoir que ce n'est pas malheureusement pas vraiment mon vrai corps. Je suis ici pour trouver les Omaticayas, une partie du peuple du ciel à changer. Notre chef veut renouer avec vos tribus et se veut plus respectueux de Eywa. C'est pour cela que je suis ici, en plus de vouloir apprendre à... "voir"...

Ce qu’il venait de dire était assez sage, du moins, assez « propres » pour que la demoiselle daigne s’y intéresser, avec, pour seul atout, le seul avantage à pouvoir prétendre appartenir au peuple, et celui d’avoir la peau bleue. Même si cela était horrible, elle se permit alors de juger cette personne, qui se présentait sous ses yeux, pour accéder au clan dont elle s’était enfuie, indigne, elle-même, d’y appartenir. Pour un parfait inconnu, il parlait beaucoup. Signe de bonne foie ? Ce n’était pas certain. C’était peut-être une ruse, ou une astuce pour l’amadouer. Et toutes ces phrases… Son na’vy était un peu bancale, à l’accent rustique, rappelant celui des peuples des pleines. Mais il n’en demeurait pas moins compréhensible.

La na’vy fut alors confronter au problème d’une vie qu’elle avait du mal à assumer. Que devait-elle faire ? Comment agir pour tenter de le démasquer ? Elle trouva sage, pour commencer, d’analyser son discours avec attention, tout en le maintenant sous le danger du courroux de ses flèches. Ce qui ressortait le plus, était, dans toute sa splendeur, la vérité, et, de plus, la réponse à une de ses questions. Il était bel et bien un marcheur de rêves. Le nombre de doigt à sa main semblait le prouver. Alors, c’était ça, un alien ? Ils étaient bien ressemblant à eux, étonnement. Et, bien qu’il ne s’agisse que d’une apparence volée, elle commençait à croire que cette envie de similarité était un signe de paix, sinon de maîtrise. Soit cette race désirait se pavaner pour prouver qu’ils étaient supérieurs, soit ils tentaient réellement de créer un contact. Mais elle se souvint alors… Le temps du grand chagrin… N’était-ce pas leurs fautes si une partie de son peuple avait été tué ? Si leur ancienne demeure gisait à présent en un tas de cendre sur le par terre de la jungle pandorienne ?

Cette bribe de mémoire sanglante et tâchée des marques de la guerre vint placer au centre de son esprit un doute violent et sérieux, bercé par une question au combien existentielle : quelque chose peut-elle changer, surtout quand il s’agit d’un peuple ? Il n’avait pas l’air d’un truand pourtant, et son attitude hésitante, résidait tant bien que mal, les bases de la sincérité. Et si les humains avaient bien changés… Ce n’était plus à elle d’en juger. Voir dans le cœur des autres était une capacité revenant de droit à la tsa’hik, et elle, n’aspirant pas même à être shaman, qui plus est pour personne, n’avait aucun droit à demander de le faire. Si quelqu’un devait « voir » en cet étranger, c’était le peuple Omaticaya, en la personne de la porte-parole d’Eywa, et personne d’autre. De plus, il était seul, et Tahni ne sentait pas autour d’eux la présence d’un autre marcheur de rêve. Elle n’aurait aucun mal à le maîtriser si il tentait de faire quoique ce soit de stupide, et, si il tenait vraiment à se rendre à l’arbre-maison, elle pouvait, si ce n’est lui indiquer simplement la direction, le conduire à ses rempares.

- Suivez-moi, marcheur de rêves. Le Telukral est par ici. Dit-elle dans son na’vy natal. Elle avait souhaité rester neutre en disant cela, masquant dans sa voix toutes la joie, ou la méfiance, qu’elle aurait pu ressentir, et elle crut y être arrivé assez bien.

Même si il ne s’agissait pas de confiance, elle se décida à lui accordé, pour peu à contrecœur, son aide. Elle espéra avoir, par ce geste amicale, gommé quelques tensions qu’il y aurait pu avoir. La demoiselle fit lentement glisser la flèche de long du bois fin et usé de son arc, pour relâcher sa garde, et se tenir devant cet avatar d’égal à égal. Mais cette situation ne devait pas durer. Elle devait trouver un moyen de maintenir le statut quo, et de garder sur la situation tout le contrôle dont elle jouissait déjà, et faire en sorte qu’il ne l’assassine pas froidement une fois le dos tourné. Dans ce dessein, il fallait qu’elle puisse le garder à vue tout le long de la distance les séparant de l’arbre. Ainsi, elle secoua rapidement la tête, dans un mouvement simple et universel, pour lui indiquer de prendre la tête de la marche. Ainsi derrière lui, elle pourrait le surveiller plus facilement. Et, pour plus de sécurité, elle garda également à la main son arc et une flèche dans l’autre, s’assurant de maintenir un niveau de protection correcte, jusqu’à ce qu’elle puisse être sûre que cet aspirant na’vy ne représente aucune menace, bien qu’il soit, apparemment sincère.

La bleutée commença alors à marcher indiquant de sa main la direction à prendre. Néanmoins, ses oreilles restaient à l’affût, car, depuis quelques minutes, elles étaient agitées de quelques soubresauts, de mouvements infimes, et rapides, aux rythmes que, plus loin, plus profond dans la dense jungle, des craquements de branches et de bois se faisaient entendre, comme si la nature commençait à craquer sous le poids d’un fardeau trop lourd pour elle.

// encore désolée pour le retard =S //

HRP: Cette fois c'est à moi de m'excuser. ^^""

- Suivez-moi, marcheur de rêves. Le Telukral est par ici.

"LUCKY !!!" C'est le mot premier mot qui lui vint à l'esprit devant la réponse positive de la jeune na'vis. Maintenant qu'il c'était trouvée une guide il espérait pourvoir faire plus ample connaissance avec cette na'vis et apprendre des choses pouvant lui servir, dont leurs traditions, ce qui ce fait et ne ce fait pas, et plus particulièrement apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur Eywa. Bien qu'elle lui fit clairement comprendre qu'elle n'avait pas confiance en lui montrant de prendre la tête.
A marcher dans toutes cette verdure le jeune avatar commençait à perdre à la notion du temps, il se maudit de ne pas avoir penser à prendre de montre avant de partir et reporta son intention sur toute la flore luxuriante autour de lui. Si cela ne tenait qu'à lui il se serait arrêté au moins une dizaine de fois pour observer plus attentivement un spécimen mais dès qu'il ralentissait un peu sa guide le poussait avec le bout de son arc sans prononcer mots.
Alors après un temps qu'il estima d'à peu près un quarantaine de minutes, il se décida quand bien même à engager la conversation :

- Je ne savais pas que les na'vis chassait si loin de leur kelutral, avant d'avoir eu... un problème je devais encore voler pendant à peu près 30 bonnes minutes.

Réalisant que les na'vis n'avait pas la même notion de temps qu'eux il tenta de lui expliquer avec de courte distance :

- Par exemple de l'arbre à norte droite à celui du fond las-bas on doit mettre une à deux minutes en marchant pour parcourir cette distance. Alors 30 minutes à une vitesse plus élevée que la marche sa revient à une grande distance.

Parler sans voir son interlocutrice le perturbait un peu et il risqua un coup d'œil derrière son épaule pour voir comment elle supportait sa compagnie. A son regard et à son visage figé il était claire qu'elle se moquait de ce qu'il disait... Ou alors elle était très doué pour le cacher...
Décidant de se reconcentrer sur les endroits où il mettait les pieds afin d'éviter de trébucher, il regarda devant lui et se disant à lui-même :

"Et même pas moyen de savoir où se trouve leur kelutral, on pourrait passer à 500 mètres à côté qu'on le verrait pas à moins de monter dans la canoppée."

// ne t'inquiètes pas, il n'y a pas de soucis! merci d'avoir répondu! =) //

L’étrange duo se mit alors en route dans la jungle dense, en direction du Telukral. Bien qu’elle l’eût jadis abandonné, elle se rappelait encore par cœur de la direction à suivre pour l’atteindre, et des différentes façons de l’éviter aux détours des bois. Avec le temps, elle avait fini par connaître la forêt comme sa poche, ou presque, et, bien que cette partie de la végétation fut partie de celle qu’elle connaissait le moins, ces arbres ne lui étaient pas inconnus, et elle pouvait se repérer à certains éléments que sa mémoire visuelle avait épargné assez nettement. Ses yeux vert et jaunâtre faisaient de curieux détours autour des plantes, les observant attentivement. Quand elle avait l’occasion de marcher ainsi, elle avait coutume d’agir de la sorte, pour rafraîchir sa mémoire, et se donner une vision neuf et nouvelle de son environnement. Celui-ci ayant largement le temps de changer avec les années. Et, d’après sa mémoire, Tahni ne s’était pas rendu en ces lieux depuis trois ans. Revenir était une bonne occasion pour se familiariser à nouveau avec les lieux, et mit un peu de baume au cœur à la demoiselle, qui était à présent enjouée à l’idée de re-découvrir ce territoire.

Au bout de quelques minutes, qui semblèrent, étrangement, durer quelques secondes, la bleutée finit par reporter son attention vers le dos du jeune homme marchant devant elle. C’était bien l’une des premières fois qu’elle pouvait observer quelqu’un de dos depuis de nombreuses années. Elle avait bien remis une ou deux fois les pieds vers les rempares du Telukral, mais le furieux sentiment de malaise qu’elle ressentait, ainsi que les trop nombreuses personnes autour d’elle brouillaient suffisamment son attention pour l’empêcher de faire clairement attention aux détails anatomiques qu’elle aurait pu remarquer chez ses confrères na’vy. Alors qu’elle voyait Tsahaylu tomber le long de son échine, battant le vent au rythme de ses pas, la pensée qu’il n’était pas des leurs lui revint à l’esprit. Il faut dire qu’elle n’y pensait plus, et que naturellement, ça ne lui aurait pas effleuré l’esprit. Sans s’en rendre compte, elle adopta une expression faciale qui devait être assez amusante, tant elle observait cet avatar avec des yeux ronds et curieux, et une mine joueuse.

Ils n’étaient pas différents. Ils avaient la même peau, avec de fines rayures claires ou foncées, recouvrant leur corps. Ils avaient les mêmes cheveux, les mêmes yeux. S’il n’avait pas eut ce défaut digital, voulant qu’il ait à chaque main un doigt supplémentaire, il aurait été na’vy. Cette pensée prit alors une tout autre tournure. L’idée qu’un alien une personne venant d’aussi loin que les étoiles puisse être des leurs avait quelque chose d’excitant, et de repoussant à la fois. Une boule s’installa dans la gorge de la demoiselle, alors qu’elle ralentissait légèrement l’allure, installant entre eux une certaine distance. Ce n’était pas le moment pour s’intéresser à cet marcheur de rêves, car, peut-être, faisait-elle une erreur monumental, qui coûterait chère à sa tribu. L’apparence avait beau être un lien, ce n’était qu’un artifice, cachant les vrais esprits, les vrais sentiments. Tahni le savait très bien. Et, dans cet homme, pouvait se cacher un ange, ou un démon. Si elle commençait à penser qu’il était des leurs… Elle chassa une bonne fois pour toute cette idée de son esprit… Et elle revint aussitôt, attirante et aguicheuse, lui soufflant de le croire.

Néanmoins, elle parvint rapidement à se focaliser à nouveau sur quelque chose de tangible. En effet, son étrange accompagnateur semblait avoir quelques problèmes de concentration. Il errait de plus en plus, l’air hagard, le regard voletant de ci de là, sur les plantes, sur les arbres, toutes ces petites chose auxquelles elle était pleinement habituée. Ceci avait quelque chose d’un peu dérangeant. La demoiselle devenait un peu méfiante, observant ses airs et son comportement, le rythme de ses pas, et sa direction… Si il continuait à ralentir de la sorte à chaque nouvel plante, il n’atteindrait pas l’arbre-maison avant quelques temps, surtout avec la route qu’il leur restait à parcourir. Il était certain qu’il n’atteindrait pas l’arbre avant la fin de la journée, et qu’une partie de leur voyage se ferait pendant la nuit. Pourtant, il avait lui-même demandé à être emmené au Telukral, et il ralentissait lui même sa cadence… « Ces marcheurs de rêves ont une drôle de logique… » Pensa alors Tahni, qui se sentit alors investit d’une grande mission : l’aider à avancer rapidement. Il pourrait ainsi arriver plus vite à destination, et serait plus heureux. Et, même si il s’agissait d’un ennemi, rien ne l’empêcher de lui rendre service. Elle le poussa alors gentiment avec le bout de son arc, pour l’inciter à avancer plus vite, et a quitter la source passagère de ses pensées pour retrouver le monde réel.

Soudainement, quelques minutes plus tard, l’avatar se décida à parler. Cette initiative soudaine surprit quelque peu la demoiselle, qui ne su trop comment réagir a ses paroles. Les oreilles dressées, décontenancée, elle le fixait les yeux écarquillés, comprenant ses dires, comme ceux d’un frère na’vy qu’elle aurait côtoyer depuis longtemps. On ne lui avait pas adressé la parole depuis longtemps, à vrai dire. Et sentir toutes ces phrases lui étant destinées avaient quelque chose d’envoûtant, et de chaleureux. Elle était presque honorée, jusqu’à ce qu’elle se souvienne de la nature de son interlocuteur. Et puis, ce soudain désire de parler… La bleutée se redressa soudain, et prit une expression faciale plus blasée.

-Je ne savais pas que les na'vis chassait si loin de leur kelutral, avant d'avoir eu... un problème je devais encore voler pendant à peu près 30 bonnes minutes.

Il marqua une petite pause, et entama d’expliquer quelque chose de chez eux.

-Par exemple de l'arbre à notre droite à celui du fond là-bas on doit mettre une à deux minutes en marchant pour parcourir cette distance. Alors 30 minutes à une vitesse plus élevée que la marche ça revient à une grande distance.

C’était une situation étrange. Il se risqua alors à un regard, que la na’vy lui rendit assez froid. Elle n’eut pas le temps de lui indiquer qu’elle était attentive à son discours, son visage étant à nouveau retourné vers le devant. Et pourtant, elle l’était. C’était une science nouvelle, autant de connaissance et de savoir dont elle ignorait tout. Elle voulait, à ce moment-là, en connaître les mystères et les mécanismes, savoir comment ce monde marchait. Elle n’en eut pas le temps visiblement. Elle fut alors un peu boudeuse, et fit une moue déçue alors que le jeune homme marmonnait seul des paroles pour lui-même. Faute d’être de la même planète, il avait tout de même su retenir son attention, et gagner sa curiosité qui devenait, au fur et à mesure que les secondes passaient, un peu plus vive. Tahni s’avança alors un peu, pour se placer vers son côté gauche, espérant ainsi prouver son attention et sa bonne fois, alors que ses pieds, sales et usés, s’enfonçaient à chaque pas dans le sol humide et boueux.

La luminosité baissait un peu depuis quelques minutes, et certains arbres commençaient déjà à montrer des signes de lumières. La na’vy restait alors très attentive, l’éveille des couleur étant pour elle un passage adoré. Autour d’eux, la température se rafraîchissait quelque peu, et l’air gagnait en humidité. La nature se faisait de plus en plus présente et importante, devenant plus belle, et central, rivalisant avec la voûte céleste au-dessus d’eux. La demoiselle, attentive à tout les sons, avait certes un anglais rustique et plat, mais suffisamment élevé pour comprendre ce que l’avatar se disait. Et, dans ses paroles, certains mots qu’elle capta eut sur elle un effet désastreux, envoyant dans son dos des frisson glacés et froids, et réveillant en elle une sensation de vertige prononcée. « La canopée »… Elle ne l’avait pas vu depuis bien longtemps. Et elle n’était pas prête d’y retourner. La jeune étoile détourna le regard quelques secondes, pour reprendre le court de ses pensées, et adopter une attitude plus sereine.

Elle devait elle aussi entamer la conversation… Mais comment ? Car, au fond, sa curiosité avait pris le dessus. Tahni repassa intérieurement tout ce que le jeune homme avait pu dire ou prononcer. Elle n’eut pas à chercher longtemps avant de trouver quelque chose à dire, qui sortit de sa bouche presque spontanément. Étrangement, cette attitude pour le moins atypique pour elle lui venait naturellement avec cet avatar qu’avec d’autre na’vy. Cela venait peut-être du fait que lui non plus ne venait pas du Telukral, ou qu’il ne savait rien sur leur peuple. Elle dit alors, en anglais, pour prouver un peu plus son envie de conversation :

- Le peuple ne chasse pas très loin de son Telukral…

La demoiselle s’arrêta alors brusquement. Ce qu’elle avait dit était peut-être un peu trop flou, voir complétement hasardeux… Pourquoi ne pas l’orner d’un soupçon d’explication ?

- Tu as dit que tu étais étonné par ici, pour les chasseurs... Ils ne chassent pas ici d’habitude, nous ne sommes pas sur leur territoire, au contraire. Ils chassent bien plus aux sud.

Tahni fixait à présent le jeune homme, étonnée elle- d’avoir parler ainsi à un inconnu. Et pourtant, elle avait bien prononcé tous ces mots. Elle recommença alors à marcher, sentant dans le fond de son âme une pointe de regret, mêlé à une certaine joie, et a une certaine fierté, bien qu’en réalité, cette action soit on ne peut plus banale, et, dans le cas présent, exprimé dans un anglais si bancale. Peut-être, si leur voyage repartait du bon pied, pourrait-elle demander à ce marcheur de rêve de nouvelles choses sur son peuple ?

De toute évidence, leur conversation reprenait sous un jour nouveau, apaisé par un flux serein, et peut-être par une pointe de fatigue causée par la fin du jour. Ils avaient tous deux l’air plus calmes, et plus détendus, les barrières les séparant s’étant envolées. Ce genre de mur invisible, se créant à chaque rencontre avec l’inconnu, l’étranger, bloquant les sens, la parole, parfois même les gestes, agissant comme un poison insidieux et paralysant, voué à la corruption de l’esprit, et à la pourriture du cœur. Mais, une fois passées les apparences, et franchis les premiers obstacles, ces entités obscures sont facilement effaçables, et, une fois disparues, la confiance c’était créé. Du moins, c’était à ce moment, ce que Tahni ressentait. Elle n’avait plus peur de l’avatar à côté d’elle, et le trouble qu’elle ressentait, la crainte persistante, avait fini par fuir ses pensées. C’était cette fois ci amicale et confiante qu’elle reprenait la marche, la nuit tombant à une vitesse impressionnante.
Le ciel était déjà bien assombri, et arborait, à ce moment-là, une robe magnifique et élégante, composée d’un dégradé de couleurs remarquables. Le bleu nuit apparut au zénith, tirait jalousement la couverture sur lui, récupérant de secondes en secondes du terrain au bleu plus clair, à présent réduit à l’extrémité de la voûte céleste, éclipsée par le pourpre, l’orange et le rouge. Les yeux de la demoiselle décrivaient de fréquents allers-retours sur le crépuscule, étudiant attentivement la beauté des couleurs changeantes et poétiques d’une belle fin de soirée. Elle accordait exceptionnellement à celle-ci une valeur particulière, car il lui semblait qu’avec cette nouvelle rencontre, elle renouait un peu avec le monde qu’elle connaissait jadis, ce qui lui mettait beaucoup de baume au cœur.

Elle attendait, tout en marchant, la réponse de cet intrigant marcheur de rêves. Au final, elle n’était pas dans une situation commune. On ne faisait que très rarement ce genre de rencontre… c’était peut-être même statistiquement impossible à la vue de la population d’avatar existant… C’était donc une chance que d’en avoir rencontré un au hasard des bois, et, paradoxalement, qu’il lui ai demandé son aide. Finalement, elle parvenait tout de même, dans sa condition d’être faible et oublié, à rencontrer du monde. La demoiselle observait attentivement le visage de son accompagnateur, semblant lire entre ses lignes un début d’émotion, légèrement camouflée sous les traits na’vien du jeune homme. Le bleu, contrairement à la rumeur, n’était pas une aide particulière pour dissimuler les sentiments. Quoique, cette fois-ci, l’intense contraste créé par le dégradé rouge et ocre du ciel jouait dans la balance des révélations un rôle capital. Tahni remarqua quelques détails, certaines expressions sur sa figure. Les côtés de sa bouche étaient légèrement baissés, ses paupières un peu contractées… Soit il s’agissait de dégoût, soir il s’agissait de déception. Dans tout les cas, elle ne comprenait pas pourquoi.

Avait-elle parlé de travers ? N’ayant pas pratiqué le dialogue depuis un moment, il se pouvait parfaitement que ses mots soient bancals, ou qu’ils aillent au-delà de sa pensée. C’était même très probable… La bleuté se remémora tout ce qu’elle avait pu dire, ces paroles rapidement dites, mais qui, au fond, avaient du sens… Beaucoup, même. Elle n’avait fait que dire la vérité, telle qu’elle la voyait. Ces rapides explications ne correspondaient peut-être pas à leur coutume… Les femmes n’avaient peut-être pas le droit à la parole ?... Mais elle l’aurait déjà remarqué… Elle émit de nombreuses hypothèses intérieures, toutes plus stupéfiantes les unes que les autres, parfois même plus stupides… Jusqu’à ce que son niveau d’anglais revienne sur le tapis. Car, finalement, elle ne connaissait que très peu cette langue. Les quelques souvenirs qu’elle possédait, encore suffisamment intact dans la masse de bribes du passé flottant circulairement dans son esprit, devenait, avec le temps, de plus en plus floue, et son manque de pratique déjà insuffisant devenait maintenant cruellement nul. Elle avait certainement prononcé des mots de travers, ou les avait-elle confondu, comme dans son enfance… Ces longs cours ennuyants, et son manque de concentration, presque chronique…

- Mais alors, tu n'es pas Omaticaya ? Finit-il par dire.

Elle sortit brutalement de ses pensées. Une violente décharge venait de lui brûler l’échine à mesure que les mots flottaient, sortaient des lèvres du jeune homme. Elle s’était redressée, étrangement, affichant une expression surprise sur sa figure, avant de la détourner rapidement, l’expression de honte, à peine dissimulée, s’affichant sur visage, ne devant pas être plaisante à apercevoir. « C’était donc de la déception… ». Si elle avait pu fuir à cet instant, elle l’aurait probablement fait. Il cherchait des omaticayas, rien d’autre. Elle, qui n’en faisait pas partie, n’avait soudain plus aucune valeur. « j’aurais du le comprendre plus tôt… je n’existe pour personne finalement… ». Tahni comprit que, en compagnie de cet avatar, elle avait eu de reprendre un peu de force. De remonter de quelques échelons, dans la société. D’être utile. Elle avait l’impression d’être quelqu’un… Et avait eu tort. Elle voulut parler, s’excuser d’être ce qu’elle était, s’expliquer, dire qu’elle était partie, et qu’elle devrait partir encore un fois, mais elle n’en eut pas le temps.

- Tu es dans un clan proche du leur pour bien vouloir m'y emmener ? Dans tous les cas je ne te remercierai jamais assez...

La demoiselle fut prise alors d’un nouvel élan d’espoir. Elle se retourna, et observa la mine reconnaissant de son accompagnateur, lui renvoyant spontanément son sourire, qu’elle voulut plus grand encore. « Je ne te remercierais jamais assez… ». Personne ne lui avait dit ça auparavant. Du temps où elle vivait dans la tribu, elle n’avait pas eut le temps d’accomplir quelconque bonne action, n’avait jamais voulu vraiment aider les autres na’vys. Peut-être était elle trop petite pour comprendre à quel point ce genre d’acte était charitable, et à quel point la reconnaissance d’autrui était un merveilleux sentiment. Ses pommettes s’étaient légèrement remontés sur ses joues, recréant la mécanique, et engrangeant de nouveau les rouages d’un sourire enchanté. Elle était peut-être quelqu’un finalement… La demoiselle reprit joyeusement sa marche, qu’elle avait un peu ralentie, d’un pas amusé et entraînant, se dirigeant, insouciante, vers des arbres denses, sans vraiment prendre le temps de réfléchir à la question qui lui avait été posée.
À côté d’eux, le soleil avait presque finit sa course quotidienne, reposant ses rayons, les éteignant un part un, laissant le silence prendre peu à peu possession du lieu, entre quelques cris bestiaux, et quelques craquements de branches, le tout bercés par une légère brise .

Les minutes s’approchant étaient pour la bleuté certaines des secondes les plus délectables du monde. La transition du jour à la nuit était pour Pandora un véritable rituel sublime, qu’elle savourait du regard à chaque occasion. Dans cette partie de la forêt, d’ailleurs, la végétation dense offrait un spectacle encore plus merveilleux, ouvrant aux yeux une palette de lumières diverse et incomparable. Peu à peu, alors que les couleurs de craies s’effaçaient tristement de la voûte céleste, que le bleu pastel devenait encre, pour couleur doucement sur une toile vierge, les plantes se réveillaient. De ci de là, des points apparaissaient, faibles, éteints… Et, aux rythmes battant des secondes devenaient forts, grands, lumineux. La jungle pendorienne révélait ses délices visuels, en forme d’arbres bleus, de petites plantes rouges, et autres exemples tout aussi colorés. La luminescence du sol se faisait joueuse, changeant de couleur en fonction de la mousse rampant au sol, telle une moquette délicieusement boisée. Cette lumière était telle que, en pleine nuit, il était encore possible de distinguer en détail l’environnement où l’on se trouvait. La demoiselle s’était, d’ailleurs, accordée avec la nature, dévoilant sur sa peau de multiples petits points lumineux, affluant sur ses tempes et son dos, créant des images difformes, et insensées, qu’elle était fière d’arborer chaque nuit. Son accompagnateur, lui aussi, s’observait sous toutes les coutures, repérant sur lui-même les quelques tâches lumineuses.

- Oh merde !

Les oreilles de la demoiselle se dressèrent. C’était la première fois qu’elle entendait ce mot. Cependant, elle n’eut pas trop de mal à comprendre son but, observant la mine béate et l’expression impressionnée de l’avatar.

- Ce sont les lumières de la nuit… Souffla-t-elle doucement, en s’approchant d’un arbre proche, tout aussi admirative que pouvait l’être le jeune homme. Elles reviennent toutes les nuits…. C’est un miracle d’Eywa… Tu n’en as pas là d’où tu viens ?

Elle avait repris cette insouciance sur son visage, curieuse de ces choses qu’elle ne connaissait pas, portant un sourire innocent. Sous sa main, la légère pression qu’elle exerçait crée sur l’écorce une lumière verte un peu plus forte qu’ailleurs sur l’arbre. La nuit était vraiment magnifique, et, intérieurement, la demoiselle était heureuse de poursuivre leur épopée dans un cadre pareil. Tahni attendit patiemment la réponse de son comparse, s’adossant tranquillement à l’arbre, le fixant, attentive.

- Ce sont les lumières de la nuit… Elles reviennent toutes les nuits…. C’est un miracle d’Eywa… Tu n’en as pas là d’où tu viens ?

Ces mots lui traversèrent le corps de part en part comme milles épées, suffisamment affûtées pour couper un cheveux dans la longueur, qu'on lui aurait lancé.
L'expression d'extase qui se collait à son visage partie aussi vite qu'elle était venue et laissa la place à un visage triste, pensif et hésitant. La queue de l'Avatar remuait plus vite et le jeune scientifique s'assit dos à un arbre proche de la na'vi et contempla le ciel qu'il pouvait apercevoir à travers un trou dans la canopée.
Depuis son arrivée sur cette lune le jeune Anderson n'avait jamais repenser à la Terre et à toutes ces choses qu'il avait abandonné : sa ville ; ses amis ; sa famille ; sa petite amie ; ses poissons rouges... Non eux ils voulaient vraiment les oublier... En plus de cela il avait également délaissé la pollution ; la folie humaine, aussi tenace que la plus résistante des puces s'accrochant à un chien errant ; les guerres ; et une planète mourante...
Regardant la na'vi droit dans les yeux il se décida à tout lui raconter puisqu'elle semblait tout ignorer de son monde, le jeune Avatar voulait la mettre en garde contre les Hommes et certains Avatars qui n'avaient pas forcément les même projets que lui pour Pandora et ce dans sa langue, c'est donc avec son na'vi légèrement bancal qu'il lui expliqua :

- Notre monde est également remplis de lumières la nuit, mais ces lumière n'ont rien en commun avec ce que je vois là. Pour mieux s'expliquer il sorti une petite lampe torche, qu'il avait dans une poche de sa chemise et qui avait miraculeusement survécu aux trous, et l'alluma. Voici ces lumières. Cependant sur Terre elles sont beaucoup plus grosses et sont tellement fortes qu'elles en font mal aux yeux. Et puis il y a le bruit... un bruit indéfinissable mais horrible à entendre,le grondement de nos véhicules de fer, d'une foule d'humain qui avance sans voir les autres à ses côtés. Et l'air polluée... immonde à sentir et irritant à respirer, à tel point que nous ne pouvons plus aller dans certains endroits sans risquer de tomber dans les pommes. La nature n'existe plus, il ne reste que quelques parties de notre terre où des arbres poussent difficilement dans une terre empoissonnée par notre espèce. Notre monde meurt... Prenant son courage à deux mains il en vint à lui parler de la raison de la présence de l'Homme ici. Notre peuple est venus ici pour trouver de quoi pouvoir survivre sur Terre, cette chose est une roche qui peut nous permettre d'utiliser de nombreuses choses choses là que nous utilisons. C'est pour cela que nous creusons votre terre toujours plus loin et profondément. Mais en atterrissant ici nous avons aussi découvert une flore pouvant peut être capable de sauver notre planète. D'où la présence de nos scientifiques ici, qui ont aussi imaginé un moyen de croiser humain et na'vi pour créer le corps que tu vois ici, que mon "réel" moi contrôle à distance, permettant alors d'ouvrir plus de relations avec votre peuple. Et aujourd'hui notre chef sur votre terre veut la paix entre nos deux peuples ce qui ne plait pas à bon nombres d'entre nous, si jamais le pouvoir change de mains de notre côté, seul Eywa sait ce qui pourrait arriver...

Cette na'vis avait quelque chose qu'il voulait protéger à tout prix des autres humains, il ne savait pas vraiment quoi, mais il voulait à tous prix lui faire comprendre que les hommes sont capables du pire, quitte à devoir perdre toutes les bonnes relations qu'il avait commencer à nouer avec elle. Le jeune avatar savait qu'il verrait d'autre na'vi chez les Omaticayas mais aucunes ne seraient "elle". Observant ses réactions, la seul qu'il souhaitait maintenant c'était qu'elle avait bien compris son avertissement et que cela ne nuirait pas leur début d'amitié.

// Pardon pour l'attente =S //

La demoiselle, adossée contre l'écorce rugueuse, se laissa glissé contre la mousse phosphorescente pour s'assoire tranquillement contre les racines, l'accueillant comme des bras ouverts et chaleureux. Depuis qu'elle avait ouvert la bouche, et prononcé ces mots, il lui semblait que l'atmosphère pesant au dessus d'eux avait quelque peu changeait. Quelque chose de différent se sentait dans l'air, flottait au dessus d'eux, une sorte de parasite, cachant la beauté des lumières et des couleurs derrières un léger voile flou. Un frisson lui parcourut le dos, comme si l'air devenait glacial. Son accompagnateur avait réagis brutalement à ses paroles, comme si elle avait caché un mauvais message, une chose insensé, ou peut-être même une insulte... La bleuté, pourtant, n'arrivait pas à mettre la main dessus. Peut-être aurait-elle du éviter de parler de ses origines... Après tout, elle ne les connaissait pas, c'était peut-être un sujet délicat, et elle n'était pas à sa place... Le fait d'être retiré des siens lui avait conféré une franchise qu'elle se mit à haïr soudainement, car elle ne réfléchissait plus avant de parler... Si seulement elle pouvait mesurer ses dires, peut-être arrêterait-elle d'être agaçante...

Le jeune homme semblait marqué. Tahni le suivait du regard, attentive, compatissante, sentant émaner de lui comme dans l'air qu'elle respirait un certain malaise. Ses yeux renvoyaient à présent un sentiment de culpabilité, accentué par ses sourcils légèrement remontés. Elle se sentait désolée d'avoir autant de tact, et de lui avoir, de tout évidence, rappelé quelque chose de douloureux. Il avait l'air perturbé, nostalgique, triste, même, alors que son corps s'agitait un peu. L'admiration apparut quelques secondes auparavant avait complètement déserté son visage, pour faire place à la pénombre de l'hésitation et du doute. Tahni comprenait très bien ce qu'il pouvait ressentir à ce moment là, même si elle ne partageait en rien ses pensées. Ses nombreux messages corporels le trahissait fortement, et créait dans l'esprit de la demoiselle une certaine incompréhension. Elle ne savait ni comment réagir, ni comment l'aider. Finalement, elle était inutile dans ce genre de situation, comme elle l'avait souvent était...

Soudainement, l'avatar alla s'asseoir lui aussi, contre un arbre proche du sien. Il était à sa hauteur, et elle put l'observer un peu plus attentivement, alors qu'il commençait à fixer la voûte céleste étoilée, brillant de mille feux au dessus de la canope, frissonnante au rythme des coups de brises. La demoiselle choisit de rester silencieuse, se contentant de regarder discrètement, plutôt que de fixer profondément, ce qui aurait certainement causé l'effet contraire, ajoutant sur ses épaules le poids d'une pression supplémentaire et inutile qu'il n'avait pas besoin d'endurer. La nature silencieuse commençait à se réveiller quelque peu pour cette nuit nouvelle. Les buissons alentours commençaient à frémir, laissant présager la venue de chasseur tel des natang. Seulement, la demoiselle n'avait pas peur. Elle savait qu'ils ne les attaqueraient pas, sauf si l'un d'entre eux venait à avoir un caractère hostile envers eux. Un peu plus loin, certaines plantes un peu tardives révélaient leurs bels couleurs, bleues et jaunes, créant de grands soleils, ou de petites fleurs flamboyantes, brûlant de milles couleurs. Sous leurs pieds, la mousse réagissait à la pression, et s'éclairait un peu plus, soulignant leurs lignes.

Tout à coup, le na'vy se retourna, fixant le demoiselle droit dans les yeux. Tahni en fut très surprise. Devait-elle soutenir son regard? Ou détourner les yeux comme elle l'avait toujours fait? Entre les deux, il lui sembla le choix vite fait... Depuis son enfance, elle ne réussissait pas à assumer les regards très longtemps. Ceci avait parfois l'aspect de rivière d'acide, ou de flèches acérées, la descendant visuellement, si fort qu'elle en sentait presque son corps tomber, et rouler sur le sol boueux. Ce qu'elle considérait jadis comme ses égaux lui étaient bien supérieurs, et même si leurs yeux étaient remplis de bonté, elle n'avait jamais su le voir, les gommant sous une couche épaisse de mensonges et de peurs. Cependant, là, il lui sembla encore une fois trouver quelque chose de différent. Était-ce parce qu'elle était assise, ou parce qu'elle croyait qu'il n'allait pas la rabaisser qu'elle choisit de soutenir ses yeux? Il ne la connaissait pas après tout, ni elle, ni les autres. Elle n'avait donc aucune raison d'avoir peur, et pensait même avoir rencontré un nouvel ami. C'est donc presque naturellement qu'elle le fixa à son tour, attendant sa parole.

- Notre monde est également remplis de lumières la nuit, mais ces lumière n'ont rien en commun avec ce que je vois là. Voici ces lumières.

Quand le jeune homme sortit de son vêtement le petit appareil, la demoiselle en fut fasciné. C'était bien la première fois qu'elle avait l'occasion d'observer la technologie, et ce genre de machine saugrenu lui était complètement inconnu. Elle commença rapidement une observation de la chose, prise d'engouement pour la lampe, et pour la lumière artificiel qu'elle provoquait. Une foule de question lui vint à l'esprit, à mesure que la lumière lui brûlait peu à peu les yeux. Puis, elle en vint à s'interroger sur le but de cet appareil. Pourquoi créer des petites lumières, si la forêt suffit à éclairer la nuit? C'est ainsi que, de fil en aiguille, elle commença à imaginer ce monde. La bleutée en connaissait maintenant un élément et commençait à le voir partout. Elle se créer ce monde avec une immense forêt comme la sienne, parsemée de ses lumières, brillant un peu partout, accrochées aux branches et aux feuilles. Puis la voix masculine la tira de sa curiosité naissante, et de sa rêverie stagnante. L'expression grave qui régnait sur son visage eut vite fait de faire ravaler à la demoiselle le sourire naissant qui commençait à apparaître sur sa figure. la discussion venait de prendre une autre tournure, quelque chose de plus sérieux, la contaminant, la prenant, s'emparant de son ouïe jusqu'à ce qu'elle ne pu entendre que ça, les autres sons parasites ayant disparus de son champ d'audition.

- Cependant sur Terre elles sont beaucoup plus grosses et sont tellement fortes qu'elles en font mal aux yeux. Et puis il y a le bruit... un bruit indéfinissable mais horrible à entendre,le grondement de nos véhicules de fer, d'une foule d'humain qui avance sans voir les autres à ses côtés. Et l'air polluée...

le discourt qu'il commençait à avoir n'avait rien d'amusant, en effet... La curiosité que la demoiselle avait commencé à nourrir de belles images ornées de lampes fut avorté par ces paroles brutales et lourdes. Le jeune homme dépeignait sous ses oreilles son monde, un monde mourrant, violent, invivable, tel un serpent insidieux, s'entourant autour d'un corps pour ne lâcher sa proie qu'une fois qu'elle disparue dans le fond de son ventre. Tahni remonta inconsciemment sa main près de son visage, sa mine se décomposant au fur et à mesure que la description continuait, se faisant de plus en plus horrible et monstrueux, dessinant les contours d'une terre putride, et pourrie entre les mains d'inconscients et d'irresponsables. Comme pour se rassurer, elle enfonça son dos un peu plus contre le bois derrière elle, pour s'assurer que chez elle, il existait toujours. "Comment vivre dans un endroit pareil sans suffoquer, puis mourir?" Se dit-elle, alors que se traits prenaient un air terrifié. Et qu'est-ce qu'était le fer? Une arme?

Les mots qui suivirent furent encore plus déroutant. Alors ils étaient venus les piller, rien d'autre... Ce qu'il cherchait été une roche, un médicament pour leur monde... Une once d'haine se déposa sur le fond de son coeur, elle qui pensait qu'ils venaient en pacifiste, pour le bien et la culture du peuple. Tahni ne sut pas vraiment discerner le sentiment qui commençait à apparaître en son âme, lui qui avait un contour flou et indiscernable. De la déception peut-être... Elle n'osait pas se l'avouer sûrement, mais elle avait vraiment pensé quelques instants que les marcheurs de rêve, en l'image de cet avatar, pouvait être des personnes biens, et sincères, que ce qu'ils cherchaient était la paix entre deux cultures. Elle pensait sincèrement que ce qu'il voulait n'était pas matériel, qu'il ne voulait pas une ressource, qu'il était assez bon pour ne rien piller. Finalement, elle avait confiance en lui...

- Et aujourd'hui notre chef sur votre terre veut la paix entre nos deux peuples ce qui ne plait pas à bon nombres d'entre nous, si jamais le pouvoir change de mains de notre côté, seul Eywa sait ce qui pourrait arriver...

La na'vy ne savait plus quoi penser. Était-il vraiment sincère? Et si oui, pourquoi lui dire tout ça? Cela n'avait pas de sens. Tout son discourt était insensé, était vide de logique, et semait en elle le plus grand trouble. Elle se mit à fixer le sol bêtement, la bouche légèrement entrouverte, les yeux tremblant, silencieuse et hésitante. Pourquoi... Elle n'avait que ce mot là en tête. Il n'avait pas fut calculer ça. Ce type de discourt ne part que sur des coups de tête. Quoique, elle ne savait pas son monde, elle ne pouvait pas savoir comment il pouvait réagir... Et elle avait si peu d'expérience dans les relations... mais tout de même, si c'était ça... Pourquoi lui en parler? Il venait de tuer tout ses espoirs... Et si c'était ça? une mise en garde? Quand ces mots lui vinrent à l'esprit, tout prit du sens, brutalement, comme si les mots s'illuminaient, les uns à la suite de autres, touchés par la vérité. Il n'essayait peut-être pas de la meurtrir, mais de la prévenir sur ces choses qui pouvaient être dangereuses. La demoiselle redressa la tête violement pour le fixer à nouveau, sans peur, sans crainte, et tout aussi sérieuse que lui. Elle voulait... Non, elle devait savoir à côté de qui elle se trouvait, si elle devait continuait, ou arrêter là, et peut-être se préparer au pire.

- Et toi, que cherches-tu ici? De quel côté es-tu?

Elle tenta de le dire en toute neutralité, mais son manque de pratique ne lui permit que de camoufler grossièrement son trouble derrière une voix tremblante. Tahni n'avait côtoyé personne depuis si longtemps, qu'elle voyait en cet rencontre une connaissance, ou mieux, un ami. Il pourrait la sortir de la solitude d'où elle était plongeait depuis si longtemps, des profondeurs abyssales d'un ermitage venimeux, et des tourments d'une vie longues. Elle attendait, patiente, grave, de savoir de quel côté de la ligne il se situait, et si, au final, ce qu'elle faisait n'était pas insensé...

[HRP] Désolé, j'étais pas vraiment inspiré sur ce coup là... ^^" [/HRP]

- Et toi, que cherches-tu ici? De quel côté es-tu?

Le jeune avatar s'attendant à une question de ce genre il ne fut pas pris par surprise, ce qui ne l'empêcha pas de bien chercher ses mots pour ne pas commettre d'impair :

- Je suis du côté que l'on appelle "pro-na'vis" chez mes semblable, du même côté que mon "Olo'ektan" actuelle. Si une guerre resurgi encore entre nos deux peuples sois sûr que je serais du côté des na'vis.

Sa jeune interlocutrice semblait troublée, ce qu'il comprenait. Cependant au vu de son expression après qu'il lui ait raconté l'histoire de la Terre, elle ne semblait pas avoir de rancœur envers lui, ce qui le soulagea. L'idée qu'il n'aurait pas besoin de tout raconter aux Omaticayas, qui connaissaient déjà cette histoire, l'apaisa également. De plus il doutait qu'une nouvelle guerre se déclencherait de si tôt. Les "anti-na'vis" ayant déjà fort à faire pour prendre le pouvoir des mains du Docteur Anderson, qui était suffisamment fort pour leur résister, avant de s'attaquer aux bleus comme ils disaient.
La bioluminescence continuait toujours tout autour d'eux et lorsqu'un groupe de Prolémuris passant au-dessus d'eux dans une bioluminescence bleuté teinté de jaune, ils provoquèrent l'envol de créature que n'avait jamais vu le jeune scientifique, une sorte de lézard qui utilisait ses ailes comme des hélices d'hélicos' en tournant sur lui-même.
Si leur conversation n'avait pas été aussi sérieux il aurait volontiers été étudier ses lézards. Tandis que ses pensées volaient aussi légère qu'un plume il prit conscience d'une chose. Il n'y avait pas d'autres clans dans les environs du clan des Omaticayas ! Il prit alors conscience qu'elle devait vivre isolée. Ne connaissant pas du tout sa guide, voulant apprendre à mieux la connaitre il voulu parler d'elle mais se ravisa en pensant que cela était peut être mal vu. Le jeune avatar vit pour la première fois la solitude que cachait le regard de la na'vie. N'ayant encore trouver aucun moyen de la remercier il prit la décision de tout faire pour qu'elle intègre le clan des Omaticayas tout comme lui !

Malgré une légère tension, l’atmosphère semblait un peu plus détendue. Quand elle eut parlé, la demoiselle finit par se laisser gagner par le calme, alors que l’avatar réfléchissait tranquillement, ne lui montrant aucun signe apparent de stress, ou autres sentiments similaires. Finalement, il n’avait pas le moins du monde eu l’air troublé par sa parole, et semblait même s’y attendre quelques peu, à en juger par sa réaction neutre. La demoiselle se sentit calmée par cette attitude simple, et elle se détendit un peu dans le creux de ces racines. Avant même d’avoir entendu sa réponse, il lui semblait déjà l’avoir un peu deviné. Il ne faisait presque pas de toute que le jeune homme était du côté des na’vys, ou alors, il dissimulait très bien ses émotions… Et son comportement face aux lumières lui laissait penser au contraire, qu’il semblait être une personne assez démonstrative. S’il avait été de quelques façons que ce soit contre les na’vys, il n’aurait pas parut si serein à l’écoute de la question, aurait voulu se cacher, mentir, ou encore légèrement troublé par la question, qui était, au fond, loin d’être anodine. Il aurait probablement compris que s’il avait été opposé aux omaticayas, elle aurait été forcée d’achever ici et maintenant ce voyage. Elle affichait donc un visage calme quand il commença à parler de nouveau.

- Je suis du côté que l'on appelle "pro-na'vis" chez mes semblables, du même côté que mon "Olo'ektan" actuelle. Si une guerre resurgie encore entre nos deux peuples sois sûr que je serais du côté des na'vis

Un sourire de soulagement se dessina quelques instants sur son visage, alors qu’un soupir de soulagement s’échappait d’entre ses lèvres. Les quelques tensions qui flottaient ça et là s’évanouirent rapidement, et la lumière ambiante dégageait par les protagonistes, comme par le cadre, reprit ses couleurs vives et sa douce aura apaisante. Les mousses aux sols dégageaient à nouveau leur lueurs vertes, et de petites poussière phosphorescentes tombaient toujours petit à petit comme l’aurait fait des flocons. La nuit et la jungle reprenaient leurs places au sein de la discussion, diffusant leurs atmosphères paisibles et calmes entre les plantes et les esprits. Tahni, lovée dans le creux de son arbre, se laissait bercer par cette symphonie visuelle, et le resta quelques instants de plus. Elle n’aimait pas ressentir ce genre de sentiments violents et venimeux, comme le doute, ou la peur. Elle y avait déjà réfléchi d’ailleurs, et ses pensées aboutissaient à la même conclusion, de tels sentiments étaient inutiles. Son cœur battait plus fort, à en rompre, son crâne vibrait aux rythmes de ses pensées tortueuses… Non. Définitivement, elle n’aimait pas ça, et devait prendre le temps de se calmer paisiblement pour qu’ils puissent reprendre leur périple.

« Cette histoire est vraiment impressionnante… » Pensait-elle. Dans son esprit, elle prenait un malin plaisir à s’imaginer cette terre, comme il l’avait citée. Mais son conscient ne lui renvoyait que l’image flou d’une Pandora légèrement modifiée, toujours pleine d’arbre, et de plante, où le temps est en suspension , a cessé de s’écouler, et reste là, blasé, stoïque, à contempler son œuvre. Cette Terre là n’avait plus de nature, mais elle qui ne connaissait que ça, elle ne pouvait en rien la soustraire au décor qu’elle connaissait, ne connaissant aucune terre vierge, à part, peut-être, certaines zones des grandes plaines qu’elle avait eut l’occasion d’apercevoir brièvement. Ce n’était pas la seule chose qu’elle ne connaissait pas, qu’elle ne pouvait pas visualiser. Ce qui bloquait à nouveau son esprit était ses habitants. Ici, dans la jungle, elle connaissait à peu près tout, des na’vys, aux nantangs, en passant par le plus petit insecte. Elle avait toujours eut l’occasion de les voir, de les surveiller, et de les étudier, de loin ou de près. Dans cet endroit, elle n’arrivait pas à voir des « humains » marcher. Elle n’arrivait tout simplement pas à les imagines, son accompagnateur ayant revêtu leurs traits. La seule chose qu’elle pouvait déduire, était que les humains, quelques soit leurs apparences, avaient cinq doigts… Au final, sur cette planète, elle ne disposait que très peu d’information, ce qui eut pour effet de faire brûler en elle une plus intense curiosité encore, et elle se jura de questionner ce jeune homme un peu plus précisément si elle en avait à nouveau l’occasion.

Après sa petite pause, elle entama de se lever sagement. Les points lumineux ornant son corps se faisaient un peu plus vifs à mesure que la nuit avançait. Ceux de l’avatar aussi. Finalement, même si ce na’vy n’était pas réel, il avait l’atout d’être très ressemblant des originaux, et pouvait sans problème rivaliser avec les vrais… Sauf peut-être en matière d’entraînement dans la forêt, se dit elle, là, au moins, ils auraient peut-être l’avantage. Finalement, c’était amusant de savoir que, même en empruntant leurs corps, ils restaient les mêmes…
Mais Tahni restait tout de même heureuse d’être tombé sur cette personne-là, qui ne voulait aucun mal à son peuple. Sa réponse, un peu plus tôt, l’avait rassurée, et elle était à présent persuadée qu’amener cet avatar dans la tribu était une bonne action, un geste salutaire, et qu’ainsi, les liens entre leurs peuples pourraient peut-être se renforcer, même si, dans sa condition, elle n’en ferait pas partie. Elle ne pourrait qu’observer une certaine évolution, de loin, priant Eywa pour que cette rencontre soit fertile. Elle aurait au moins le mérite d’avoir aidé son peuple, dans l’ombre, comme elle, condamnée à l’être jusqu’à la fin de ses jours, enfermées dans cette boîte de ténèbre d’où, volontairement, elle ne voulais pas sortir. Finalement, aider ainsi quelqu’un, et, indirectement, les omaticayas, la rendait joyeuse, et enthousiaste d’arriver au Telukral.

Autour d’eux, la bioluminescence se faisait plus forte. La brise qui balayait la jungle bousculait les longues lianes tombantes et les branches fluides d’arbres pleureurs, les faisant danser harmonieusement et calmement dans la beauté des lumières, alors que les petits insectes, mouvants et éclairés, se déplaçaient également sur les écorces et les troncs en petits ballets lumineux. La jungle était merveilleusement vivante, et claironnait du haut de sa toute splendeur. Un craquement de branche se fit soudain entendre, et un groupe de prolémuris, assez nombreux, passèrent rapidement au dessus d’eux, créant dans leurs yeux les reflets rapides de leurs lumières, bleues, à jaunes, en passant par le blanc, et l’écho de leur vitesse se fit ressentir dans les ondes d’air qu’ils provoquèrent. Tahni sourie gentiment devant ce spectacle, avant que ses yeux ne grandissent de surprise et de merveille en voyant tout une troupe de fan lizard s’envolait autour d’eux, déployant leurs flamboyantes ailes dorsales pour planer dans leurs tourbillons enflammés. Ils étaient à peu près une demie douzaine, et, agitant leurs corps, et leurs visage, ils s’envolèrent vers d’autres terrains, où ils ne seraient pas gênés par d’hypothétiques intrus et intrigants.

La demoiselle, une fois debout, fixa à nouveau son regard vers un passage entre des arbres. La direction à suivre était de ce côté, et les marques de leurs pas lui prouvèrent sa raison. Il était certainement temps qu’ils reprennent leur périple, cette petite pause ayant allonger leur voyage, et, même si ce décor était féerique à souhait, et magnifiquement charmeur, il n’en était pas moins incertain, et qui sait quels dangers pouvaient se cacher parmi ces bois. Elle en avait d’ailleurs plusieurs fois fait les frais, lors de rencontre nocturne avec quelques bêtes sauvages, tel les voraces nantangs, qu’elle avait par chance, su défaire, malgré leur nombre. Elle s’en était tirée avec quelques petites blessures, tel pouvait le témoigner la cicatrice discrète siégeant sur son bras. A cette pensée, ses yeux prirent une tournure inquiète et craintif, en observant quelques recoins sombres entre la végétation. Après quoi, elle s’étira, profitant de quelques secondes pour se réveiller ainsi, en tirant calmement les muscles de ses bras ou de ses jambes, puis elle se tourna une fois de plus vers l’avatar, et lui dit, calme et forme retrouvés :

- Nous devrions y aller, il reste encore de la marche pour arriver à l’arbre-maison. Puis elle marqua une petite pause, et reprit, sur un ton amical : Merci de m’avoir expliqué !

Après quoi elle entama d’avancer vers le creux forestier qu’elle avait observé avec ses yeux. Bien que la forêt pût s’avérer terriblement hostile, elle se sentait paisible, en confiance, et elle aurait presque que pu oublier ses peurs les plus primaires pendant quelques secondes, alors que ses pas effleurés la mousse onctueuse du sol. Elle n’avait, cette fois, aucune crainte à passer devant reprendre, et savait à présent qu’il ne lui arriverait aucun mal. C’est ainsi, complètement détendue, qu’elle repartit, ralentissant un peu sa marche pour que son camarade puisse la rejoindre avant qu’ils n’aillent plus loin. Une question lui turlupinait l’esprit cependant, depuis quelques minutes : elle ne connaissait même pas son nom… Peut-être aurait-elle un jour le courage de le demander ?

[HRP]Désolé pour le retard, maintenant que je suis en vacs je devrait répondre plus vite. ^^"[/HRP]

- Nous devrions y aller, il reste encore de la marche pour arriver à l’arbre-maison. Merci de m’avoir expliqué !


Plus le temps passait et plus le jeune scientifique se sentait chanceux : il n'avait pas perdus son Avatar dans le crash ; n'avait croisé aucun prédateurs durant son petit parcours en solitaire ; et pour couronner le tout, il avait réussis à rencontrer une na'vi qu'il pourrait presque considérer comme son amie si leur relation continuait à s'améliorer comme précédemment.
Lorsque la na'vi commença à marcher devant lui, il ne put réprimer un léger sourire et la rattrapa en quelques foulés pour marcher au même rythme qu'elle et put mieux observer ses tâches bioluminescantes. Le jeune avatar trouvait que ces tâches s'accordaient parfaitement à la na'vis, sans être trop chargée, elles formaient des motifs gracieux qui ne reflétaient que la quiétude de la forêt. Ses cheveux laissés "libre" bougeaient au même rythme qu'elle et ondulait doucement lorsqu'une petite brise passait à travers les arbres.
Ce ne fut qu'au bout de cinq bonnes minutes que le jeune scientifique remarqua qu'il ne fixait que sa guide en oubliant totalement les couleurs chaudes de la forêt autour de lui, comme si elle éclipsait à elle seule toutes les autres merveilles. Se reconcentrant sur l'environnement l'entourant il marcha avec soin en essayant d'éviter les racines et de maintenir la cadence que lui imposait la na'vis qui voulait apparemment arriver au plus tôt.
La fatigue commençait à se faire voir sur le visage du jeune scientifique, la journée n'avait pas été spécialement éprouvante physiquement mais plutôt moralement. S'apprêtant à demander dans combien de temps ils allaient arriver à sa ravissante guide, deux ikrans montés passèrent au-dessus d'eux et semblèrent se poser non-loin d'eux. Les deux jeunes gens s'arrêtèrent à la lisière d'une clairière d'où émergeait ce qui semblait être le kelutral qu'il cherchait à atteindre.
Il se tourna vers la guide et lui posa la question dont il était sûr de connaître la réponse, en na'vi :

- Est-ce le kelutral des Omaticayas ?

Bien qu'il connaissait la réponse, il restait toujours inquiet, il ne voulait en aucun cas qu'elle parte et retourne à sa solitude, et comme il se l'était promis il ferait tout pour qu'elle intègre les Omaticayas.
Leur kelutral trônant fièrement était loin d'être aussi sinistre que les arbres terriens en pleine nuit. L'arbre-maison semblait comme vivant, de nombreuses lumières illuminaient le pied de l'arbre et de nombreuses silhouettes semblaient en mouvement bougeant au rythme d'une musique, une bonne fête en perspective.

// Pour ma part, je ne serais en vacance que vendredi soir ^^' mais je suis ravie que le rp puisse devenir un peu plus dynamique! ^^ très bonne vacance à toi! =D //

Ils marchèrent pendant quelques minutes au coeur de la jungle. Une brise fraîche commençait à traverser la forêt, s'infiltrant entre les arbres et les troncs, laissant derrière lui un léger hurlement, un soufflement étrange, propre à celui-ci, donnant des frissons et une légère crainte, ou un apaisement irréel. Dans le cas de la demoiselle, qui avançait sagement à un bon rythme, ce vent lui était agréable, faisant frémir sa crinière dans son dos. Elle ne remarquait le regard que lui lançait l'avatar, et se contentait d'avancer, heureuse, les yeux sur la route au loin. Tout les arbres, toutes les plantes, les passages, elle les reconnaissait, pour les avoir emprunté souvent... Un arrière-goût désagréable apparaissait dans le fond de sa bouche au fur et à mesure qu'elle posait ses pieds dans la mousse humide, qu'elle sentait la terre dans toute sa profondeur. La dernière fois qu'elle avait foulé cette endroit... Non loin d'elle était passé, montant d'impressionnant Pa'li, un groupe de chasseurs omaticayas. La demoiselle avait juste eut le temps de se jeter dans un buisson proche pour éviter leur regard perçant, se recroquevillant pour rester cachée, cessant même sa respiration quelques secondes, pour ne pas être repérée...

Finalement, les secondes passant, elle avait l'air de plus en plus tendus. Si l'avatar n'avait pas voulu se rendre chez les omaticayas, elle aurait probablement fortement ralentie le pas, ou se serait même arrêtée complètement. Son abri était non loin de là, un peu plus au nord, elle n'aurait eut qu'à le rejoindre, et à se glisser à l'intérieur, libre de ses peurs, à observer le ciel de son souterrain, les étoiles comme lampe de chevet. Seulement, là, elle avait une mission, et ne devait en aucun cas la laisser tomber, auquel cas, il en viendrait de l'abandon de ce jeune homme, et ceci ne devait pas arriver. Une profonde détermination l'animait, et elle ne devait pas laisser quelconque crainte, quelconque peur la renverser. De temps à autre, elle envoyait des regards vers celui-ci, pour s'assurer qu'il était toujours là, qu'elle n'avait pas faillit, et d'une certaine façon, pour l'assurer qu'il avait son soutien, et qu'elle l'emmènerait là où il voulait aller. La bio-luminescence se faisait toutes les secondes un peu plus forte, et bientôt, elle se fit complète, montrant la force de ses couleurs, la multitude de son teint, la beauté de ses lumières. Plus ils approchaient, plus Tahni avait sa main serrée sur son couteau, de peur que quelqu'un, ou quelque chose, ne les attaque...

Au bout de plusieurs minutes de marche, une ombre imposante se dessina au dessus de la canope, sa forme titanesque obligeant le respect. Sont tronc massif, immense, imprenable et impénétrable, s'agrandissait et se déployait en une multitude de rameaux à de nombreux mètres de hauteur, des branches longues et difformes, porteuses d'une bien étrange aura, et d'un toit de feuille épais, et opaque, abritant sûrement un certain nombre d'habitants... Des lumières incandescentes semblaient danser sur son écorce, entre les remparts, dessinant par ci par là, des ombres mouvantes, dansantes joyeusement, et le bruit étouffé d'une musique laissé croire que le moment était à la fête pour les na'vys. D'une certaine façon, la demoiselle en fut rassurée, ils auraient moins de chance de rencontrer des chasseurs par cette nuit. Alors que la bleutée marchait, elle regarda le jeune homme une nouvelle fois, un sourire aux lèvres. Il lui sembla percevoir sur son visage une pointe de fatigue, quelque chose trahissant son état. Elle ne savait pas vraiment quoi, mais ses forces semblaient décliner légèrement. C'était quelque chose d'assez compréhensibles, après tout, ils avaient beaucoup marché, et avaient parcourus une grandes distances. De plus, si il s'agissait d'un corps artificiel, il était possible d'envisager qu'il n'avait pas les mêmes capacités physique de la guide. S'en rendant compte, elle ralentit un peu son rythme, pour qu'il soit moins rapide, et moins fatigant pour le jeune homme. Et, d'un certain côté, elle ne voulait pas arriver trop vite. La destination était pour elle un lieux particulièrement pénible, et, il fallait aussi avouer que cette ballade lui était particulièrement agréable...

Un souffle brutal et secouant rugit au dessus d'eux, passant pendant quelques secondes, avant de disparaître dans l'obscurité de la nuit, malgré les lumières mignonnes et agréables de la jungle. Il s'agissait de deux formes imposantes et grandes, que l'on discernait avec difficulté, du fait de leur rapidité d'action. Ces choses volaient, c'était certain, et dans le noir, on pouvait distinguer, partant de la base du tronc, la forme trouble d'ailes... " Des Ikrans..." Pensa Tahni, les yeux ronds de la vision nocturne qui venait de lui être donné. Après un plus longs examens, elle s'aperçut de la présence de masse plus sombre et fine dessus, certainement des chasseurs. C'était la première fois qu'il lui était permis de voir ces bêtes montés et volantes de si près, et elle n'avait jamais ressentit une telle impression, tantôt de la peur, tantôt de l'attirance. Un sourire étrange figurait sur ses lèvres, alors que ses cheveux battaient encore dans le vent qu'ils avaient générés. Enchanté, elle reprit gaiement la marche, ce vole ayant un effet sur elle, inverse à celui qu'elle aurait prévu, incitant le jeune homme à la suivre de son air joyeux, se plaçant d'emblé à ses côtés pour s'assurer qu'il ne défaille pas en court de route.

En quelques mètres, ils atteignirent la lisière de la jungle, et gisait devant eux une grande clairière clairsemée, d'où sortait la base de l'immense tronc du kelutral. Les ombres se faisaient plus vives, et plus nombreuses, plus précises, et on pouvait sans peine distinguait certaines détails physiques de l'emplacement du duo. Les yeux de la demoiselle étaient perdus dans le vague, quelques part sur l'écorce. Une alchimie étrange torpillait son esprit, et elle était victime d'un étrange sort. Alors qu'elle s'enfonçait de plus en plus dans l'immensité de ses pensées, de drôle de souvenirs revenaient autour d'elle, la narguant de leur bonheur, de leur beauté. Comme des écrans, ils voletaient ça et là, plein de merveilles, de petites fées de lumières qui riaient innocemment en passant devant ses yeux ouverts. Devant elle, au milieu d'enfants de toutes âges, jouait une petite fille aux cheveux en bataille, le souffle court de trop rire, les yeux humides d'euphorie. Tout les autres affichaient aussi cette attitude joyeuse. Et dire que tout cela remontait à dix ans... Perdue, Tahni était droite, regardant la clairière où elle jouait quand elle était petite, avant de se souvenir qu'elle avait grandi maintenant, et que cet endroit n'était plus sa maison. Elle regarda à nouveau le jeune homme, avec de grands yeux, qu'elle voulut le plus gentil possible, où se reflétaient les lumières environnantes.

- Est-ce le kelutral des Omaticayas ?

Elle hocha rapidement la tête, acquiesçant avant même de parler. Peut-être s'en doutait il déjà. Elle se retourna, de manière à être face à lui, tout en restant habilement caché des yeux du peuple, qui avait l'air de profiter de sa soirée. Le regard hagard, perdu entre deux feuilles frémissantes, et translucides, elle attrapa de son bras son autre coude, barrant ainsi son ventre. Mis à part une certaine suffisance d'avoir accomplie sa mission, un léger sentiment de tristesse de mêlait à ce qu'elle ressentait déjà. Elle aurait voulu rester plus longtemps peut-être... UNe moue expressive et mélancolique s'inscrit sur sa figure, alors qu'elle s'apprêtait à répondre. c'était devenue presque spontanée, elle ne ressentait plus le besoin de réfléchir de longues minutes avant de le faire, ne se sentait plus de trop. Finalement, elle se sentait presque normale face à cet avatar qu'elle ne côtoyait que depuis quelques heurs. C'est en na'vy qu'elle choisit de lui parler.

- Oui. Voici l'arbre-maison de la tribu Omaticaya, le peuple doit se trouver à l'intérieur... Si tu continus dans cette direction, tu devrais arriver à la porte principal...

La demoiselle regardait toujours dans le vague, après avoir avoué, indirectement, la réalité de sa condition. Pour elle, il lui était impossible d'aller plus loin... Elle se l'avoua tristement, et lâcha un profond soupir peiné. Au bout de quelques secondes de flottement, elle finit par lever les yeux vers lui, essayant d'afficher un sourire, une pensée en tête: il devait être heureux d'être arrivé à destination, et tout ça en supportant sa présence. La moindre des choses était de se réjouir pour lui. Ce qu'elle tentait de faire, un visage souriant, mais le reste de son corps témoignant de la vérité...

Le jeune Lusio répondit au sourire de sa guide par un autre sourire, le plus amicale qu'il pouvait faire. Mais il voyait bien que sa n'allait pas, le sourire de la na'vi sonnait trop faux, et tout en elle exprimait de la tristesse : sa voix ; son visage ; jusqu'à ses mouvements.
Le kelutral semblait si près d'eux, et pourtant la zone à découvert les séparant de son but semblait si vaste. Tous ce que le jeune scientifique y voyait, y sentait, et y en tendait semblait emplis d'une quiétude infinie que rien n'aurait pus troubler en temps normal.

Plusieurs na'vi chevauchant ce qu'on lui avait appris être des équidius, ou Pa'li en na'vi, passèrent dans leur champ de vison ainsi que d'autres au-dessus d'eux. Lusio avait du mal à comprendre les sentiments de la jeune na'vi, plus ils s'étaient rapprochés de l'arbre-maison plus elle avait paru anxieuse et pourtant, maintenant qu'elle voyait le kelutral, elle semblait avoir envie d'y rester.

Oui. Voici l'arbre-maison de la tribu Omaticaya, le peuple doit se trouver à l'intérieur... Si tu continus dans cette direction, tu devrais arriver à la porte principal...

Si il continuait ? Alors elle ne voulait pas y aller ? Dans ce cas pourquoi sa voix tremblait ? Le jeune avatar ne put s'empêcher d'avoir une boule à la gorge, il avait prit sa décision quand à ce qu'il ferait et espérait maintenant que sa guide le prenne bien. Sinon... et bien il aviserait... Pour le moment il ne se contenta que de hocher la tête et commença à avancer d'un pas résolu vers l'arbre-maison... mais en attrapant au passage l'avant de sa guide qu'il amena avec lui dans la zone découverte entourant le kelutral :

Tu vis toute seul n'est-ce pas ? Bien que je ne soit arrivé ici il y a peu de temps, j'ai appris de nombreuses choses sur le monde d'où je vient. Et l'une des choses que l'on m'ait apprise est que les na'vi sont un peuple très sociale, les rares na'vis vivant seuls sont dans la tristesse et se sont les premiers attaquer les humains et à se faire tuer...

Lusio avait choisi de parler na'vi pour mieux convaincre celle considérait maintenant comme une amie :

Et une chose est sûr je n'ai aucune envie de te retrouver morte un autre jour. Tu es comme moi tu n'as aucun clan mais tout dans ton attitude montre que tu viens d'ici. Alors il serait temps de revenir chez toi tu ne penses pas ? Se retournant vers elle avec un grand sourire, tout en continuant d'avancer sans la lâcher, il ajouta. Au faite je m'appelle Lusio. Et toi ?

// Désolée du retard ^^' Je suis en vacance maintenant, j'aurais également le temps de répondre! =) //

La demoiselle était debout, le visage caressant l'herbe. Elle sentait que cette soirée allait indubitablement s'arrêter là, et qu'après, elle retourner à ses mornes occupations, s'allonger sur sa couche rustique, et artisanale, laissant s'échappait un parfum musqué, et quelques éclats de duvets flottant en l'air, pour regarder le ciel, par delà le plafond de sa crevasse, par delà encore le plafond de la forêt, qui recouvrait le sol de son obscur bienveillance, où elle trouvait la sécurité de son refuge. La brise froide soulignait l'échos de ses paroles, les emportant plus loin, en balayant les cheveux bruns de la jeune fille, comme pour transmettre au delà de la forêt ses lumières délicates, et leur permettre de s'enfuir, de découvrir à leur tour la beauté du monde, outre la lisière du bois, pour s'évader et s'effacer dans la clairière qui leurs faisait face de sa masse tapis, cette puissance inerte, qui n'avait pas lieux de bouger. Le monde s'était comme arrêter, ne bougeait plus, stoppé par la puissance magistrale d'un instant unique, d'un être immense et grand, ou par la simple volonté d'une petite fourmi laissée là, petite et seule, à affronter l'adversité. La jungle dégageait toujours son subtile parfum, un mélange corsé et puissance, d'écorce, de terre humide, de plante, et de santal...

Tout allait prendre fin maintenant. L'avatar allait s'enfuir, quitter la forêt pour accomplir sa propre mission, la porter à bout, l'emmener à son apogée pour la couronner de succès, revenir chez lui porté en triomphe, être reconnu parmi ses deux peuples. Il pourrait être reconnu rapidement, probablement cette soirée, si il était jugé digne d'apprendre chez les omaticayas, et il apprendrait, pendant des jours, des mois, peut-être, comment se comporter, comment chasser, il apprendrait leur monde, et naîtra, un jour, comme fils du peuple, enfant du clan, et, ce jour-là, serait reconnu comme étant un des leurs, capable de chasser, et de vivre parmi eux... Et, quand ce moment arrivera, une telle frontière, une telle distance ce sera creusé entre ces deux personnes, que tout sera finit. Tahni ne pourrait plus l'approcher, lui parler, et devrait se cacher si il venait, pour ne pas souiller sa vue de sa présence. Elle se sentait déjà un peu honteuse de souiller sa mémoire... Quand il sera devenu omaticaya, l'écart sera fait... Et puis, il ne pensera plus à elle, certainement... " C'est stupide de penser à ça, je suis insignifiante, pourquoi chercherait-il à se souvenir de moi?... Je suis une idiote..."

Le jeune homme fit quelques pas vers la clairière, où il se rendrait visible aux yeux du peuples. Il serait à découvert, et, certainement, il ne tarderait pas à faire la connaissance de chasseurs, ou de garde, qui le mènerait à la tsa'hik, qu'il devrait convaincre... Tout allait s'enchaîner, comme une machine magnifiquement bien huilée, un organisme minutieux, dont les rouages s'imbriquent à la perfection. La bleuté le regardait partir, ne déverrouillant pas sa position, se contentant de la suivre inlassablement du regard, comme pour s'assurer une dernière fois que sa mission était bien conclue, bien finit, et qu'il avait atteint l'intérieur de l'abre-maison sain et sauf. Dans quelques secondes, il lui faudrait regagner son logis assez rapidement pour ne pas être repérée, et s'endormir paisiblement, l'esprit débordant d'interrogation et de doutes. Soudain, elle sentit sur son bras s'exercer une pression, qui se faisait de plus en plus importante, alliée bientôt à une importante traction, qui l'attirait vers la clairière, toujours aussi vide, et vers le kelutral, et ses ombres dansantes, ses lumières et ses rires. L'avatar, dans sa marche, avait agrippé son bras, et la tirait maintenant vers l'arbre, la conduisant droit vers la tribu qu'elle avait quitté des années auparavant, chez qui elle ne pensait plus jamais revenir.

Les événements se passaient vites. Bien trop vite pour la demoiselle, en ou cas. Les mètres qui la séparaient du Kelutral se faisaient de moins en moins nombreux, et pourtant elle restait toujours aussi vide de réaction, toujours aussi blasée, regardant l'arbre comme n'importe quel autre, les yeux vitreux, sans comprendre ce qu'il se passait. Les images que lui renvoyait son esprit avaient perdus tout leurs sens. Son bras tiré... Ses jambes qui bougeaient pas obligation... Ce jeune homme qui l'emmenait là où elle ne devait pas aller, le peuple qui l'avait conduit à sa perte, l'action qui l'avait perdu... Sa chute... Ses pensées devenaient de plus en plus confuses. Les lumières de la jungle dansaient toujours, illuminant le monde de leurs beautés irréelles. Des cris d'oiseaux se faisaient entendre de la jungle, alors que d'autres ikrans survolaient la cime des arbres, ainsi que des prolemuris, qui passaient de branche en branche, le corps irisé de lumières dansantes. Les délicates étoiles de la nuit rentraient en leurs conversations nocturnes, flânaient gentiment dans la voûte, caressant de leurs rayons la timide jungle, entourant, plein d'honneur et d'envie l'arbre-maison, de sa salutaire et merveilleuse image, de leur amicale protection, de leur merveilleuse chaleur. La nuit avait tout recouvert, mais le peuple dansait toujours, enivré de joie, souls des euphories de la fête qui avait lieux au sein de l'écorce épaisse...

Que devait-elle faire? Devant elle dansaient les bribes de son passé, trouvant refuge dans cette clairière qui avait accueillit tellement de ses souvenirs, de ses morceaux difformes qui formaient sa mémoire, remplie pleinement de tout ce qu'elle avait put voir et collecter en dix-sept ans d'existence. Et ce jeune homme qui la tirait... Pourquoi? Elle ne le connaissait que depuis quelques heures... Cherchait-il à l'enlever? Connaissait-il son passé?... Il travaillait pour les omaticayas... Il voulait la ramener, le jeter, la descendre en place publique, et elle connaîtrait à nouveau les coups, et les douleurs, qu'elle avait jadis connue... Son esprit s'affolait peu à peu, elle comprenait à nouveau, elle voyait, elle ressentait tout, la force qui l'entraînait, jusqu'au moindre bruissement d'herbe. Ses veines battaient, se remplissaient rapidement, à mesure que son coeur envoyait le sang à fréquence rapide, peut-être même trop. Ses yeux s'écarquillèrent. Elle commençait à se débattre, à vouloir se libérer, sachant parfaitement ce qui l'attendait si elle continuait dans cette direction. Il fallait qu'elle le lui dise, qu'elle lui explique qu'il ne fallait pas qu'elle retourne là-bas, que ce n'était plus sa place. Mais quand elle ouvrait sa bouche, ses lèvres restaient scellées, secrètes, aucun son ne sortait de sa gorge moite, qui restait muette et sourde à toute demande, impassible face à l'empressement de son accompagnateur. Paniqué, elle ne put rien dire, et, faute de parole de son côté, c'est l'avatar qui parla.

- Tu vis toute seul n'est-ce pas ? Bien que je ne soit arrivé ici il y a peu de temps, j'ai appris de nombreuses choses sur le monde d'où je vient. Et l'une des choses que l'on m'ait apprise est que les na'vi sont un peuple très sociale, les rares na'vis vivant seuls sont dans la tristesse et se sont les premiers attaquer les humains et à se faire tuer...

Tout ceci avait-il un sens? Elle avait survécu à cinq ans d'exil dans la jungle, et la connaissait presque par coeur. Les na'vys, un peuple sociale... Ses yeux devinrent légèrement tremblant en écoutant son discourt. Une chose était certaine, il ne venait pas des omaticayas, ne travaillait donc pas pour eux. Cela aurait été le cas, il n'aurait pas parlé de son "monde", et n'aurait pas fait un rapport entre quelqu'un d'autre et ses propres connaissances. Ceci dit, il avait parlé dans la même langue qu'elle... Voulait-il la convaincre? Lui faire comprendre qu'il était avec elle? Etait-ce un geste amicale, ou bien le contraire? Les questions qui naissaient dans l'esprit troublée de la demoiselle s'opposaient à présent, se combattaient entre elles en une joute violente, s'affrontaient, même, chacune voulant montrer sa supériorité, voulant trouver en première une réponse, que la jeune fille fatiguée ne pouvait apporter. Dés qu'elle souhaitait se concentrer sur quelque chose, l'opération s'achevait presque immédiatement, avortée en un misérable échec, tant l'alerte qu'elle ressentait s'emparait d'elle, et la heurtait violemment, s'emparant de ses pensées, devenue aussi brouillée qu'elle. Les mots de l'avatar flottaient encore dans son esprit, alors qu'il entamait la suite, le visage souriant et avenant.

- Et une chose est sûr je n'ai aucune envie de te retrouver morte un autre jour. Tu es comme moi tu n'as aucun clan mais tout dans ton attitude montre que tu viens d'ici. Alors il serait temps de revenir chez toi tu ne penses pas ? Au faite je m'appelle Lusio. Et toi ?

Il ne voulait pas la retrouver morte?... Sous sa peau bleu, elle sentit tout de même le rouge lui monter au visage, colorant légèrement ses pommettes d'un léger baume plus foncer, souligné par les quelques lumières de son visage. Il l'apprécier un peu? C'était la première fois que quelqu'un souhaitait sa vie, alors qu'elle ne se voyait que la mort comme châtiment honorable pour se laver des pêchés qu'elle avait engendrés le long de sa misérable existence. " tu es comme moi...". Ils avaient des similitudes... Il la considérait alors comme une égale, sans la juger? Dans son trouble, elle sentit naître une pointe de reconnaissance, qui continuait de grandir, au milieu de tout ses hésitations. Pourrait-il dire la même chose en sachant la vérité? Tahni planta brutalement ses orteils dans le sol humide de la clairière, à mi chemin environ, pour ralentir leur course, et s'octroyer une aide, son physique faible de femme ne pouvant rivaliser avec le corps de l'homme qui la tirait, la boue brune s'infiltrant brutalement entre ses doigts de pieds, qui heurtaient aussi, s'emmêlant avec, de nombreuses racines, longues, solides et effilées. Ainsi, elle avait réussi à brutalement ralentir leurs courses, et à rendre la traction bien plus difficile, tout en se penchant en arrière, pour augmenter son poids.

Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle lui explique. La jeune fille ne pouvait en aucun cas revenir chez les omaticaya, cela lui était impossible. Et, même si il avait découvert son clan d'origine, il ne connaissait pas encore toute la vérité, dans toute sa douleur et ses souffrances, son plus hideux visage, sa face la plus putride, suintant de tout les pores sa profonde immondice, qui coulait, huileuse et épaisse, le long de sa peau brûlé et difforme. Lusio, ainsi s'appelait-il... C'était un nom assez beau, au sonorité étrange, que la demoiselle n'avait jamais pu entendre dans toute sa vie, et n'aurait sûrement pas l'occasion d'entendre de nouveau, et c'était là où résidait toute son originalité. Cependant, en lui envoyant cette question, en lui révélant ainsi son nom, elle ne pouvait plus s'échapper. Quand une question lui était posée, la politesse était de répondre. Le jeune homme avait eut la gentillesse de lui révéler son nom, elle devait donc en faire de même... Mais, n'irait-il pas le dévoiler au reste du clan qu'elle avait quitté, réveillant chez certain un vague souvenir, laissant éclater sa vie au grand jour, laissant supposer qu'une chose aussi écoeurante qu'elle existait toujours? Il fallait à tout pris qu'elle n'y retourne pas, qu'elle esquive, qu'elle lui explique qu'elle était un secret, et qu'elle devait le rester...

Après quelque secondes, elle se décida à parler, après avoir laissé échapper de grandes inspirations, son visage recouvert de panique. Elle entrouvrit alors la bouche, les lèvres légèrement tremblantes, espérant pouvoir cette fois ci parler, elle prononçant, sa voix clair vibrante de peur, le visage retourné vers le sol:

- Ecoutes, Lusio... je ne peux pas revenir, c'est impossible... Non... Je ne dois pas revenir... Je ne vais pas mourir dans la jungle... Elle ajouta peu après, relevant son visage vers lui, pour le regarder, posant ses yeux sur les siens : Je m'apelle Tahni Txe'lan...

Les bruits étouffés des tambours de la nuit avaient suffoqué dans l’obscurité nocturne, remplacé par de nombreux bruits de craquements, de pas. À l’opposée du duo, un groupe de plusieurs na’vis se trouvaient là, épiant le noir, scrutant les ténèbres dans leur direction. Leur nombre allait croissant, et, des quelques-uns présents, ils étaient bientôt bien plus, atteignant probablement une dizaine d’individus. C’était étrange, ils n’avaient pourtant pas fait grand bruit… Il était évidant que, les secondes passant, ils ne se contenteraient pas de rester sagement là, à regarder l’air, et qu’ils partiraient à la rencontre de ses êtres perdus dans le noir. Les omaticayas avaient toujours étaient un clan très sécuritair, il l’avait toujours été, même à l’époque où la demoiselle arborait toujours le Kelutral, et s’affolait à la présence du moindre intrus. Et si c’était leur pensée à ce moment, ce n’était certainement pas bon. Si la vie de Tahni souhaitait rester secrète, elle ne devait en aucun cas être aperçu par ces grands bleus, sinon elle serait immédiatement conduit à l’intérieur, rabattue, condamnée à vivre ce qu’elle avait déjà vécu, à son plus grand dam. Son espoir de rester inconnue résidait à présent sur l’attitude collective, aussi bien celle de Lusio, que celle du clan qui les regardait, dont les silhouettes sombres se dessinaient dans la lumière émise par un feu flamboyant à l’intérieur de Kelutral. Dans tous les cas, elle fuirait, retournant à sa jungle sûre.

Les yeux remplis de peur et d’hésitation, elle observa se retourner l’avatar dans sa direction, pour lui parler. Il avait une expression sûre, et semblait savoir ce qu’il allait arriver, ou, du moins, l’avait planifié. La demoiselle, en croisant son regard, se sentit rassurée, elle comprit qu’il n’allait pas la forcer, et qu’il allait peut-être même l’aider à rejoindre son abri. Elle écouta donc, attentive, pour retenir chaque mot qu’il prononcerait, et l’encrer profondément dans son esprit. Ces mots seraient, après tout, peut-être les derniers.

- Bon apparemment nous y sommes... Mais ne confond pas "au-revoir" et "adieu",je vais chez les Omaticayas et tu retournes dans la jungle mais nos chemin ne sépareront pas pour autant. Je te promet de ne pas t'oublier et de te revoir un jour. Après tout c'est toi et personne d'autre qui m'a sauvé la vie ! Alors au-revoir Tahni Txe'lan, mon amie.

Il lui renvoya alors un sourire chaleureux, aimable, et sincère. Elle n’en avait jamais vraiment observer, et les rares qu’elle avait pu saisir dataient de son enfance. Ils étaient figés sur des visages effacés, leurs traits étaient flous, évasifs, n’avaient plus de contours propres, on ne pouvait discerner leur forme exacte, leur nature, leur intention réelle, si ils étaient sournois, avides, ou gentils. Elle en revoyait quelques uns, glacés sur le visage de sa mère. Ils ressemblaient à celui-ci, aussi francs et purs. Tahni’ ne pu s’empêcher de le regarder attentivement, gravant cette image dans son esprit pour qu’elle ne disparaisse jamais, qu’elle reste là, plantée, pour en revoir la mécanique, en décrypter les subtilités, les variations, et pour se souvenir de ce jour joyeux. Touchée par ce sourire, la bleuté lui en renvoya aussi un, plus timide, mais tout aussi spontané. Toutes ces paroles étaient pleines de sens, et, malgré sa peur jadis, et sa méfiance envolée, elle choisit de les croire tous, et de ne douter d’aucun. C’était une promesse qu’il lui faisait, elle devait le voir comme un présent, et le garder comme tel, au même prix que le sourire qu’elle recevait. De la même façon, dans cet accord, elle aperçut autre chose, un devoir primordial qu’elle se devait de réaliser, de protéger coûte que coûte. Elle devait rester en vie, continuer de survivre comme elle l’avait fait jadis, maintenir sa santé, pour que cette rencontre ait lieu à nouveau, dans un autre jour. C’était ce qu’un ami devait faire, ce qu’il était devenu pour elle. Pour la première fois, elle se sentit comme renaître, touchée par un but qui devait suivre ses pas. Elle était quelqu’un pour une autre personne.

Soudain, le jeune homme retira de son avant-bras ce qui semblait être un bracelet, et le donna à la demoiselle. Elle le regarda quelques secondes, la reconnaissance emplissant son visage, avant de refermer sa main sur l’objet, se jurant de le conserver, d’y veiller attentivement. Avant qu’elle ne relève les yeux, elle sentit une pression sur sa joue, quelque chose d’infime et délicat. À cet instant, elle ne pu retenir le sang qui battait dans ses veines, déformant ses artères au rythme de son cœur, accélérant cruellement, lui faisant presque mal. Au même titre, il lui fut impossible d’empêcher son visage de s’assombrir par endroits, le liquide ruisselant sous peau affluait en plus grand nombre. Cette sensation semblait résistante, ne s’effaçant pas de sa peau, persistant à rester. Il était de même pour tout ce qui était de nouveau, bon, ou mal. Tout laissait une empreinte, plus ou moins profonde, dans le conscient de quelqu’un, s’inscrivant sur la durée, ou éphémère. Et, dans le souvenir, parfois, même les sensations physiques peuvent subsister, et revenir quand la pensée revient l’effleurer. C’était ainsi que la demoiselle su qu’elle conserverait cet instant, probablement toute sa vie. Sa main remonta près de son visage, et se posa sur sa joue, la touchant à peine, protégeant inconsciemment le souvenir, pour qu’il reste intacte le plus longtemps possible.

Alors qu’il s’éloignait, Lusio lui envoya un dernier merci, avant de se retourner vers l’arbre. Elle le reçu, saisie par cette reconnaissance. Pendant si longtemps, elle avait pensé qu’il lui était impossible d’en recevoir. Finalement, elle avait accompli sa mission, et confiait à Eywa le destin de ce jeune homme parmi les chasseurs de la jungle. En continuant ainsi, droit, il atteindrait l’arbre sans encombre, et ses habitants, encore présent sur le perron, continuant de suivre la nuit de regard, pour voir apparaître dans l’ombre la silhouette de l’avatar. Ils n’avaient, par chance, pas encore bougé, et surveillaient toujours les ténèbres de leurs yeux verts ou jaunes. Cependant, il sembla à la demoiselle que d’autres formes avaient rejoint la masse, des plus grands, comme des chasseurs, aux plus petits, enfants d’Eywa. La vie qui l’attendait là-bas serait certainement riche, et bien remplie, au cœur d’une tribu qui lui serait sûrement aimante. Il aurait sûrement, comme les autres chasseurs, la chance de recevoir un ikran, et de renaître, d’accéder à cet état ultime d’omaticaya, né au sein du peuple. En le conduisant ici, Tahni avait réussie à accompagner quelqu’un jusqu’à ce stade, a aider sa tribue à gagner un nouveau membre. Il lui resterait simplement à voir la Tsa’hik, qui l’accueillerait sûrement. Il était clair que Lusio ne représentait aucune menace.

Un mouvement se fit de l’autre côté de la clairière. Un omaticaya avait bougé. Le temps était venue pour elle de fuir, de rejoindre sa crevasse, son logis, et de rêvasser sur la journée qu’elle avait vécu. Dans un mouvement vif, elle se retourna, et fit quelque pas dans l’herbe tendre, avant de s’arrêter brutalement. Quelque chose lui manquait… Un acte de politesse basique, neutre, qu’elle n’avait pas accompli… Une erreur bien basse. Son manque de pratique se faisait cruellement sentir, dans ce genre de moment, et si elle avait pu côtoyer le peuple un peu plus, elle aurait agis plus vite. La moindre des choses qu’elle devait faire était tout de même dire au revoir. Cependant, elle devait agir vite, pour que sa voix n’ai pas trop à porter, ne s’enfonce pas de trop dans la nuit noir, pour qu’elle n’atteigne pas les oreilles avides des membres du clan. Pendant quelques secondes, elle chercha ses mots, décidant de ce qu’elle devait dire. Une brise en altitude fit danser les feuilles, ornant le plafond du Kelutral à ce moment là, engendrant une symphonie florale, une musique naturelle agréable et envoûtante. Quelques-unes tombèrent lentement de l’arbre, se posant sagement dans l’herbe fraîche comme l’auraient fait des plumes, touchant silencieusement terre. Se retournant à moitié, Tahni s’empressa de dire au revoir au jeune homme, sachant son temps compté.

- Au revoir, Lusio, j’espère que tu réaliseras te vœux parmi les omaticayas !

Sa voix flottant dans l’air, ses mots raisonnants dans son propre esprit, la sauvage jeune fille s’empressa de se retourner, gagnant, après une petite course, la lisière de la forêt, et le commencement bienveillant de la jungle, l’entourant à nouveau de toute sa paix et de son calme nocturne. Une fois hors d’atteinte, elle s’arrêta quelques secondes, posant à nouveau son dos contre un arbre. Les lumières se dessinaient à nouveau, vives et colorées, et elle était à nouveau gagner par la pureté de cette vision. Les yeux dans le vide, elle tourna son visage vers sa main, qui était crispée autour du bracelet qu’elle avait reçu. Le jour où ils se reverraient, elle pourrait le lui rendre. Le découvrant à nouveau, elle le glissa autour de son propre poignet, s’assurant qu’il soit bien fermé, pour ne pas le perdre, et le conserver, prenant toutes les précautions qu’elle pourrait prendre pour que le bijou reste ainsi, qu’ils ne s’abîme, ni ne se perde. Après s’être retourné une dernière fois, elle courus, s’éloignant de ce peuple le plus vite possible, pour regagner l’endroit où elle avait élue domicile. La soirée se déroulait dans on esprit, les images s’affrontaient dans une joute visuelle. A cet instant, le jeune homme devait être accueilli… La jeune femme s’allongea à même le sol, regardant le ciel à travers un creux dans la canope, l’esprit apaisé, riche de ses souvenirs précieux, de cette nouvelle rencontre, de cette amitié nouvelle. Elle était heureuse, et, quelques minutes plus tard, elle s’endormait, euphorique, même dans ses songes, la main posée sur sa joue.

Au hasard des branches, une rencontre étonnante est toujours possible, et parfois, le hasard fait naître, dans la méfiance, les graines de l’amitié.

// Et voilà ^^ Je voulais te demander si tu souhaitait ajouter un message, ou si tu avais fini ? =) N’hésites pas à m’envoyer un mp pour me le dire, pour que je puisse ajouter au titre la mention « terminé ». Bonne soirée ! //