Rencontre du troisième type [ Tsu'ka ]

Ce jour là, sur la canope, le ciel formait d'étranges nervures sombres. De ci, de là, d'imposantes masses nuageauses flottaient lentement au dessus de la cîme des arbres, à une altitude étonemment basse, quand le reste de la voûte grise donnait l'impression de se rapprocher à grande vitesse, indiquant une averse prochaine. Une petite brume légère commençait à s'élever du sol, pour rejoindre les conspirations un peu plus haut. Le temps était en train de tourner... Peut-être du à un changement de saison soudaine, ou a un retour atmosphèrique anormal, les pluies commençaient à se faire plus fréquentes, ce qui était anormale pour ce moment de l'année. De mémoir na'vi, à la même époque, le temps était plus chaud, plus sec, et surtout, moins humide. Au fond, ce n'était pas un problème... Mais ça s'incrivait tout de même dans la liste des choses handicapantes, surtout pour un chasseur. En effet, la pluie avait vite fait de faire disparaitre les traces des créatures qu'il pistait, de faire augmenter les rivières et les lacs, bouchant certains passages, ou encore d'effacer les empruntes toutes fraiches, ramolissant la terre, rendant le sol boueux. Un pisteur ne pouvait donc plus travailler et de ravitailler, pour chaque petit crachin un peu trop important. La journée promettait de s'inscrire dans les anales des jours qui se passent mal.

"Flûte". Tahni, jusque là camoufflée par la végétation rayonnante, s'extirpa d'entre deux racines où elle trouvait refuge pour se retrouver dans un petit creux formé par les arbres, en regardant attentivement le ciel s'assombrissant par les petits espaces entre les feuilles, tremblante sous les bourrasques de vent. Ses cheveux étaient aujourd'hui vraiment volumineux, et formaient une masse sombre, pareille à une crinière sauvage qui semblait incoiffable. Elle, qui tentait de poursuivre une créature depuis la matinée, sa mission semblait de plus en plus compromise. Elle ne savait pas si c'était l'ambiance électrique qui reignait ici-bas, ou alors l'air humide et plein, qui troublait son attention aujourd'hui. Mais ce qui était sûr, c'était qu'elle n'arrivait pas à se concentrer, même pour les choses les plus futiles. Une sorte de masse lui compressait le ventre. " Ne t'en fais pas, tu ne seras pas attaquée... Tu ne risqie pas de rencontrer quelqu'un ici..." Pourquoi ressentait-elle autant de peur? Elle n'avait pas de soucis à se faire, les bêtes les plus gandereuses ne passaient généralement pas dans cette partie de la jungle, se trouvant principalement dans les parties les plus reculées. Mais alors, pourquoi cette crainte d'un danger?... La na'vi le savait bien, pour elle, le danger pouvait aussi avoir un corps bleu et long...

La demoiselle baissa les yeux, se tenant droite, l'arc en main, et observa attentivement les alentours. La forêt, éclairait par une lumière ternes, lui semblait triste et silencieuse. Après quelques réflexions, elle calcula rapidement qu'elle devait se trouver à trois ou quatre kilomètres de sa maison. Enfin, plutôt de sa crevasse béante. Cette pensée la rassura quelques peu, mais elle conservait néanmoins son inquiétude. Tahni passa alors sa main contre sa joue, remonta jusqu'à son front, et redescendit en massant méthodiquement ses tempes, pour revenir jusqu'à son cou. Il valait peut-être mieux qu'elle abandonne la chasse pour aujourd'hui, compromise par le temps. Elle entâma de replacer alors son arc dans son dos, et de faire demi-tour.

Tahni entendit soudain un bruit etrange. Crispée de tout son long, ses oreilles machinalement tendues le long de son visage, elle demeura immobile pendant de longues minutes, attendant que l'origine de ce son se dévoile, se montre. Au fur et à mesure qu'elle patientait, il se faisait de plus en plus étouffé, jusqu'à disparaitre complétement. La na'vi lâcha alors un profond soupir de soulagement, observant à nouveau autour d'elle. Une forte bourrasque balaya alors la forêt, alors qu'une pluie fine commençait à tomber, formant cette douce et sereine mélodie des gouttes s'écrasant par centaine sur les feuilles. Ce n'était vraiment pas une bonne journée.

Elle commençait à repartir, quand le bruit étrange ré apparut. Cette fois-ci, elle se jeta littéralement dans les grandes racines, cachée derrière un arbuste, l'arc bandé, les flêches en main, prète à tirer, attendant que lachose soit en joue. Quoi que ce soit, elle serait prète à risposter, surtout si il s'agissait d'une créature furieuse et titanesque, qui pourrait ne faire d'elle qu'une bouchée. Ses yeux, réduit à un océan vert jaune, fendus par un fin filet noir, fixaient à présent un passage entre deux arbres, qu'elle avait clairement identifié comme étant l'origine du son. Mais elle ne s'attendait surtout pas à tomber sur ce qui allait suivre...

C'est le coeur battant que la demoiselle, bloquée à l'extrême contre l'écorce rugueuse d'un arbre, pointait une flèche tremblante vers l'espace un peu trouble d'un creux dans la végétation. C'était bien là l'origine du son. La pâle lumière ambiante éclairait les veines de son cou, marquant plusieurs fois en une seconde des ombres et des contrastes marqués par le sang battant à l'intérieur. C'était peut-être une réaction irrationnelle, proportionnellement à la nature du danger, mais pour Tahni, c'était son lot de souffrances banales et quotidiennes, quand la forme de l'envahisseur prenait une allure plus "na'vienne". Si elle avait étée plus normale, qu'elle n'avait pas représentée une plaie, une souilloure, un fardeau, même, pour le clan omaticaya, elle aurait prit l'arrivée soudaine pour une agréable surprise, et se serait précipité à la rencontre de celle-ci. Mais, dans le cas présent, où elle se trouvait être la ratée d'un peuple, incapable et lâche, elle devait se taire, rester cachée, et attendre silencieusement que l'autre na'vi soit partit.

Plus les secondes passaient, décisives, pleine de tension, plus la jeune bleutée était prise de doute et de panique. Elle commençait à s'agiter, dans sa petite cachette. Elle cherchait sans arrêt à trouver une position plus confortable, a ranger son arc, a décocher une autre flèche. Son esprit n'était plus qu'un vague méli-mélo de pensées, ayant perdues toute leur fluidité et leur logique, dans un ramassie de stress et de crainte. Celles-ci se heurtaient violemment les unes aux autres, dans de silencieuse disputes intérieur, pour qui aura raison du peu de sang-froid qui restait à la jeune fille, la poussant à un acte inconsidéré. Malgré dés températures légèrement froide, des gouttes de sueur commençaient à perler sur son front, en même temps que sa respiration devenait haletante. "Calmes-toi... Calmes-toi, ou tu vas trahir ta position...". C'était bien souvent ce qui été arrivait lors de précédents "accidents" de même nature. Les bruits, clairement identifiés comme étant des bruits de pas, devenaient de plus en plus rapides, de plus en plus fougueux, de plus en plus proches. Cette fois-ci, la fuite ne serait plus son issu de secour. Tahni se calma soudain, arrêtant presque sa respiration, l'espace en joue.

Tout à coup, le danger qu'elle redoutait tant arriva, rapide, et bref, et leur rencontre ne dura qu'une fraction de seconde, tout au plus. Un yerik, à toute vitesse, traversa le petit creux, et disparu entre deux racines qu'il sauta avec agilité. Passer les trente premières secondes de plus pure incompréhension, Tahni, dans ses pensées, fut prise d'un intense soulagement, et d'une furieuse envie de rire. Ce qu'elle fit, silencieusement, et seule. C'était vraiment stupide. Se mettre dans un état pareille pour un simple Yerik en goguette... Elle aurait put le chasser, d'ailleurs, mais le coeur n'y était décidément plus. Elle se releva tranquillement, le sang encore bouillant, l'âme nouvellement joyeuse. Elle resta adossée à l'arbre encore quelques minutes, pour finalement se remettre de ses émotions fortes, avant de reprendre sa piste. Ce n'était pas une petite pluie qui l'arêterait. La bleutée entâma donc de repartir, en rangeant arc et flêche, dans la même direction que la bête qu'elle venait de croiser.

C'était sans compter le retour des bruits de pas. Un frisson glacé parcourut le dos de la na'vi, qui resta plantée là, droite, les poingts serrés, a analysé le message sonore: plus calme, plus espacé, moins profond... Ce n'était certainement pas un autre Yerik en pleine course. Non. Ces pas là avaient tout de pas na'vi. Un chasseur peut-être... C'était alors mauvais signe. Si il s'agissait bien d'un chasseur, il n'aurait aucun mal à la repérer d'aussi près... Mais, en même temps, serait-ce une mauvaise chose? Une once de curiosité apparut dans le coeur de Tahni. Un désire vorace, comme elle en éprouvait avant de connaître et de découvrir qui était cette personne, de lui parler. Mais elle... Une nouvelle bataille intérieur commença dans le coeur de la demoiselle.

Alors que les bruits se faisaient de plus en plus proche, elle, était toujours debout, sur une racine, à tergiverser entre restait là, et découvrir ce na'vi, et repartir, en courant, le plus vite possible, jusqu'à retrouver son agréable chez-sois. Que devait-elle faire?... Une forme commençait à se dessiner dans la brume légère et trnaslucide. Une forme longue et féminine, mais étrangement bossue... Ceci intriga encore plus Tahni, qui plissa un peu plus les yeux pour observe ce qui approchait. Une na'vi, c'était certain. Maintenant, était-elle seule? Elle n'avait plus le temps de le savoir, et sa perfide conscience la poussa à courir vers l'avant et se plaquer à nouveau, dos à un arbre un peu plus haut, installée de sort qu'elle espérait ne pas être visible de cette petit clairière. Malheureusement pour elle, out dépendait de l'angle...

Elle distinguait à présent la femme s'avançant, et pouvait presque voir les détailles. Etrangement, cette figure, cette personne, ne lui était pas inconnue... Il lui semblait l'avoir déjà vu lors de ses visites furtives à l'arbre-maison. Elle l'avait peut-être même croisée... Mais il y avait autre chose... Si ses souvenirs étaient exactes, elle avait toujours était très entourée, comme oppressée par les autres omaticayas. Elle devait avoir une place vraiment importante au sein de la communauté. Assez importante, du moins, pour arborer d'aussi somptueux tatouages faciaux. Tahni déglutit bruyamment. Si elle était repérée par quelqu'un d'important... Non, une honte comme elle ne devait pas paraitre sous les yeux d'un grand comme elle. Elle restait aalors collée contre l'écorce de l'arbre, et penchée vers l'avant, pour pouvoir voir avec plus d'attention cette noble figure. La bleutée, considérant la bosse, n'arrivait cependant pas à distinguer ce que c'était.

Elle restait alors là, curieuse et craintive, dans cet état paradoxale, mêlant brûlant désir de rencontre avec une semblable, et honte d'être ce qu'elle était, lâche inférieure... Se mordant la lèvre, elle s'imaginait comme cela pouvait se passer, ne se rendant compte que son esprit partait à nouveau dans une profonde rêverie...

Cela faisait de nombreuses minutes maintenant que Tahni restait dans l'ombre salvatrice de cette arbre. La présence féminine de l'autre na'vi, quand à elle, ne bougeait pas non plus. Et, dans cette inertie commune, lentement et paradoxalement partagée, le temps semblait se ralentir également, pour finir par s'arrêter complétement. La pluie, en amont, avait cessé, et maintenant, seul gisée un opaque halo de brume, stagnant sur le sol avec lenteur, semblant peser mille kilos, qui le retenait au sol. L'humidité de l'air rendait lourd les esprits, et l'air plus frais. Les feuilles, luisantes, renvoyaient la pâle lumière des minces rayon parvenant à passer à travers les nuages. En y réfléchissant bien, la scène faisait etrangement irréelle. Du moins, c'était ce que la bleuté commençait à penser. Elle s'était à nouveau adossée à l'écorce, et avait lentement glissée contre elle, jusqu'à se retrouver assise à même le sol boueux, laissant le silence la submerger.

Cette proxémité ne la dérangeait pas tout comptes faits. Depuis des années, elle s'était habituée à vivre seule, et avait oubliée cette sensation d'être avec quelqu'un d'autre, ce besoin d'être entourée. Aujourd'hui, alors qu'elle ne l'était pas, elle ressentait un peu cette envie, ce besoin primaire, même si elle ne possédait pas encore ce qu'il fallait pour l'obtenir. Si seulement elle s'était retenue de grimper dans l'arbre cette nuit là... Elle poussa un léger soupir, alors qu'un léger frisson parcourut son dos. La lourdeur, et le silence de ce moment commençait à peser sur ses yeux, qui devenait un peu plus lourds à chaques instants, et, de temps à autres, de légères perles d'eau salée apparaissaient à leurs coins, que Tahni s'empressait de faire disparaitre d'un geste de la main.

Elle avait eut le temps d'observer un peu plus l'autre Na'vi, avant qu'elle ne se retourne sur sa cachette. Un peu plus grande qu'elle, jolie, les cheveux mi-longs, portant quelque chose dans ses bras, elle avait l'air d'une femme attentionnée et amicale, sûre d'elle et de ses responsabilité. C'était du moins ce qui émanait d'elle. Tahni c'était aperçut, avec le temps, que nul personne n'avait le droit de juger une personne, et encore moins de chercher un caractère selon l'aspect d'une personne. Elle avait donc passé quelques autres secondes à se persuader que la femme ne correspondait peut-être pas à cette description, même si son air gracieux et sûr laissait penser le contrair. En revanche, ce qui la pinaillait plus, était le petit baluchon que l'omaticaya, en apparence, tenait contre elle. Elle n'avait pas vraiment osé le regarder attentivement en réalité. Et le fait qu'elle doive rester dans l'ignorance était pour elle presque une abomination. C'était peut-être pour cela qu'elle nourrissait peut-être le plus de curiosité, au moment présent.

Avachie, le visage posé sur ses genoux remontés contre elle, les mains jointes contre ses jambes, les emprissonant dans leur position, la peau légèrement humide et frissonante, Tahni commençait à subir les effets de l'ambiance, qui avait choisit de se manifester par une violente fatigue. Cela, en plus de la fraîcheur ambiante, et l'absence de mouvement, contribua à la pousser dans les prémices du sommeil, en s'assoupissant légèrement sur ses jambes. Elle ne resta dans cette état seulement quelques secondes, car elle s'aperçut à ce moment là de la présence d'un observateur impromptu. En effet, un petit Fan Lizard se trouvait là, les yeux grands et jaune, la fixant froidement, immobile et silencieux.

Il s'en suivit quelques secondes de contemplation mutuelle. Fidèle à ses habitudes, et à ce que Tahni avait put observer chez cette race, il ne fallaitpas les brusquer, sous peine de fuite. Il fallait agir avec le plus de lenteur possible, pour ne pas les effrayer. Après une "intense" réflexion, la na'vi en conclut que le meilleur à faire pour garder un accord visuel tolérable, était de ne pas bouger. C'est ce qu'elle fit. La bestiolle eut l'air de comprendre également, et l'imita paisiblement. Ceci dura un peu, jusqu'à ce que la demoiselle, à présent complétement réveillé, les sens sous contrôle, ne se décide qu'il y avait tout de même trop d'inertie, et qu'il valait peut-être mieux qu'elle s'en aille, son désire de connaissance et de rencontre à assouvir un autre jour. Très lentement, pour n'alerter ni le reptile, ni la dame na'vi, elle remonta délicatement le long de l'écorce, pour se retrouver debout, aplatie contre l'arbre, toujours à fixer le Fan Lizard dans l'espoir que celui-ci bouge spontanément, alors que le reste de ses neuronnes s'atelaient à trouver par eux même une solution pour bouger... La tâche n'était pas aisée...

Après quelques secondes de surmenage intérieur, Tahni leva avec infini délicatesse le pied pour le poser plus loin, pensant pouvoir continuer ainsi sur les cent prochains mètres, distance suffisante pour se remettre à courir. Mais c'était sans compter "l'aimable" participation du lézard, qui jugea judicieux de gonfler soudainement sa gorge à ce moment là, provocant chez la bleutée un mouvement de surprise et de sursaut totale, qui engeandra alors, dans la plus grande confusion, un élan de panique, qui la conduit à perdre l'équilibre, et à tomber sur le côté, son pied n'hadérant pas au sol boueux. Elle glissa ainsi lamentablement sur le long de la légère pente, la tête la première, les mains sur le devant, pour amortir une chute déjà bien entâmée, avant de finir par s'écraser en une petite masse ridicule, les jambes repliées sur elles-mêmes, et les cheveux rabattus devant son visage en un par terre sombre et incertain.

Son coeur avait repris sa valse de pulsations rapides, comme sa respiration. Si elle avait tenu son arc, ce reptile n'aurait pas fait long feu... Qu'importe, il devait déjà être en train de flotter paisiblement en une petite spirale lumineuse, à présent... Mais Tahni, à ce moment présent, avait de bien plus grande pré-occupation à ce moment là, et peut-être même bien plus grave... Elle les sentait, les yeux de l'intrigante, posés sur elle, dans la plus grande décadance qu'elle avait put offrir à un regard jusqu'à maintenant. Recluse dans sa plus pitoyable condition, étalée comme un animale, salie et minable... Elle exprimait ainsi, dans une simple image, toute la vie qu'elle avait eut, et tout ce qu'elle était... Une chose à éloigner, indigne de prétendre à être une na'vi... Cette pensée la pétrifia. Elle lui faisait perdre ses moyens, le fil de ses pensées, sa capacité à réfléchir. Elle ne pouvait pas se lever pour s'enfuir, ni bouger, ni sourire, pour rire stupidement de cette maladresse. Elle était devant une grande, et elle se montrait comme une chose... C'était ridicule. Elle se mit à trembler de tout son long. De peur, sans doute. Et la seule chose qu'elle puisse faire, à ce moment là, c'est relever timidement le visage, penaude, vers la jeune femme assise sur une racine, et la fixer, les yeux béats de craintes, tremblant de peur, mais à la fois remplis d'admiration, sans qu'aucunes paroles ne puissent sortir de sa bouche.

Tsu'ka ne trouve pas d'où venait l'odeur qu'elle sentait et pourtant elle reconnaissait que c'était un na'vi. Peut être est-ce la Tsa'hik qui a envoyé un pisteur la surveiller elle et son enfant défois que la RDA ou les humains du groupe fanatique s'en prenne à elle et à son enfant. S'imaginant cela, elle ne chercha plus trop à savoir où il se cachait.

L'allaitement fini, Tsu'ka remit son haut mit Ateyo sur ses genoux. Celui-ci avait encore un peu de lait sur sa bouche et Tsu'ka lui retira avec un doigt pour qu'elle soit plus propre. S'en suivit un petit rot que l'enfant fit et qui ne manqua pas de faire rire sa mère.

(langage na'vi) Et bien, tu as eu faim aujourd'hui petit gourmand.

Tsu'ka rapprocha son enfant d'elle car il vient juste de bailler. Et oui c'est très compliqué la vie d'un bébé : on mange, on dort, on mange, on dort...si ce n'est pas la belle vie ca!

Plaqué contre le ventre de sa mère, il ne fallu pas longtemps pour que ses petits yeux ferment. Le regardant dormir, Tsu'ka eut une pensée pour son père, Quel'Danos qu'il ne verra jamais hormis lorsqu'il pourra bien plus tard venir entendre sa voix près de l'arbre des âmes.

Elle revint au temps présent par un bruit de chute qui se fit à côté d'elle. C'était effectivement un na'vi...mais pas du tout un pisteur à voir le nouvel arrivant. A voir la grandeur de ce na'vi...CETTE na'vi plutôt, elle était bien jeune comparé à Tsu'ka. Par contre, vu comment elle se tient devant Tsu'ka, elle avait l'air vraiment honteuse de ce qui venait de lui arriver. Et ses yeux montraient la peur qu'elle avait. Mais le peur de qui? de quoi? Tsu'ka? Pourquoi? elle n'avait absolument rien à craindre d'elle.

Tsu'ka cherchait dans sa mémoire si elle avait déjà vu cette jeune na'vi à l'arbre mais ca ne lui disait rien du tout. Bon, il y a du monde ce doit être donc normal qu'elle ne la reconnaisse pas. Tsu'ka mit Ateyo dans le porte-bébé voulant aller voir la jeune femelle qui venait de faire une arrivée fracassante. Elle se mit à sa hauteur avant de prendre sa parole et dans un premier temps, il fallait lui faire retirer ses yeux de peur qu'elle a.

(langage na'vi)- Tu vas bien? Pourquoi tes yeux montrent-ils que tu as peur? Est-ce de moi?

Tahni restait pétrifiée, complètement immobile, les cheveux à terre, ou certaines mèches devant le visage, la bouche grande ouverte face à cette belle, grande et aimable femme, qui la regardait, et lui parlait gentiment. Elle resta quelques secondes en suspension, les sens en alerte, seules ses yeux divaguaient, allant ça et là, de la boue infecte du sol, au faciès amicale de la femme, en passant par les arbres. Il lui fallait encore quelques minutes pour s’apercevoir et se rendre compte de ce qui venait d’arriver. Quand ce fut fait, elle eut un violent mouvement de recule, son buste se redressant soudaient vers l’arrière, créant un effet capillaire brusque, ses jambes toujours au sol. Elle maintenait ainsi son corps légèrement incliné vers l’arrière en s’appuyant sur ses bras. En temps normal, elle aurait attrapé son arc, mais malheureusement pour elle, celui-ci était tombé un peu plus loin sur le sol. Et, dans tout les cas, elle n’aurait probablement pas eut le temps de le faire.

L’expression tétanisée sur son visage n’était toujours pas partit. Il régnait toujours en elle, et cette fois plus intensément qu’avant, un mélange de honte profonde, et d’intense curiosité. Les deux s’égalant assez, ils contribuaient à former ensemble une incompréhension, et une panique la plus totale. Quatre ans… Elle ne s’était pas retrouvée ainsi, face à face avec une autre omaticaya, ou plutôt, une omaticaya autre que sa mère. Elle avait presque oubliée ce que ça faisait que d’entre une voix, qui flottait dans l’air qu’elle respirait… Et elle trouvait encore le moyen de se faire remarquer. Trop incapable pour marcher dans un sol boueux, trop peureuse pour apprendre à voler, à dos d’ikran, trop maladroite pour être une chasseuse correcte… Elle n’aurait jamais sa place dans la société, elle ne la méritait pas. Elle devait vraiment paraître étrange, maintenant, car on aurait dit qu’elle n’avait rien entendue.

Son cerveau eut tout à coup comme un coup de fouet. Entendre? Elle lui avait… Parlé? A elle? Elle écarquilla les yeux. Cette dame, semblant respectable, et grande, lui avait adressé la parole, alors que, pendant des années, personne n’avait osé lui parler, pas même un simple « je te vois »… Elle ne la connaissait à peine, et elle lui avait parlé… La demoiselle baissa la tête en avant, les poumons remplit d’un sentiment nouveau de reconnaissance, qui aurait presque put faire perler quelques larmes aux coins de ses paupières. On ne put compter le nombre de « merci » qu’elle pensa alors au fin fond de son esprit. Elle, qui apparaissait dans la plus totale décadence, qui osait apparaître, une moins que rien pitoyable, devant des yeux purs et respectables, avait enfin reçu une parole… Un fin lambeau du fardeau obscur qui entourait son cœur sembla se détacher lentement, et retomber au fin fond de sa poitrine, alors que la na’vi commençait à entrevoir la scène d’un jour nouveau, et ne put y voir… Que le ridicule, et l’ironie. Elle l’avait vraiment mal calculée, sur ce coup là…

Cette pensée eut pour effet une nouvelles réaction étrange et spontanée, celle d’un petit rire gênée, et d’un sourire intarissable. Le temps l’ayant éloigné des convenances, elle avait un peu de mal à se retrouver comme à l’époque où elle vivait encore en société. Les longues années avaient effacées en elle les réflexes des bonnes manières, et elle du réfléchir un peu, s’asseyant en tailleur, pour retrouver quelques petits souvenirs de politesse, surtout avec une interlocutrice de cette trempe. La curiosité qu’elle avait éprouvée plus tôt repartit de plus belle, et elle éprouva pour l’autre na’vi un enthousiasme soudain. Que pouvait-elle bien dire?… Ah oui, la politesse voulait que l’on réponde toujours à la question de quelqu’un… Quels étaient ses mots, déjà? … «  - Tu vas bien? Pourquoi tes yeux montrent-ils que tu as peur? Est-ce de moi? » . Tahni plissa ses lèvres. Bien sûre que c’était d’elle… Cela ne pouvait pas s’agir du petit baluchon. Ou, plutôt, c’était sa réaction qui l’effrayait. Seulement, accueillir ainsi quelqu’un, qui avait eut la bonté de lui adresser la parole… Elle baissa la tête à nouveau, honteuse de sa réaction indigne d’une telle dame. Il valait peut-être mieux taire cela. Le sourire sur son visage s’était vite effacé, en fin de compte…

Quoiqu’il en soit, elle avait sa réponse en tête, à présent. Il ne lui restait plus qu’à la dire. Tahni leva son visage a nouveau, et ne put s’empêcher de s’intéresser au petit baluchon. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle s’aperçut que ce qu’elle croyait être un petit bagage était en réalité un enfant! Elle en resta bouche-bé de longues secondes, jusqu’à ce que ses yeux firent un rapide appel vers le jaune des yeux de la femme, lui rappelant que sa mission, à ce moment là, était tout autre.

Elle détourna son attention de nouveau vers la femme, qui avait eut la gentillesse de se mettre à son niveau. Dans un soucis de confort, la bleutée se redressa un peu, se mettant à genoux, cambrant son dos et son torse, pour apparaitre mieux, peut-être même plus imposante qu’elle ne l’était en réalité. Cependant, le fait que ses mains étaient ainsi fermées, repliées, crispées sur ses genoux trahissait largement son semblant d’attitude, et cassa l’intégralité de son désir de bien apparaitre. C’est finalement une petite na’vi bien gênée et très peu sûre d’elle-même qui tenta de prendre la parole devant une omaticaya noble, et pleine d’assurance. Mais, quand elle ouvrit doucement les lèvres, aucun son ne put en sortir. Cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas parler, estiment que seule, cela ne valait pas la peine. Le fait de reparler à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas était bien une expérience inédite. Elle dut, d’ailleurs, avoir l’air bien stupide, à chercher si sa voix marcher encore, dans un simili de son. La honte commençait à reprendre doucement le dessus, quand un élan de courage sembla lui redonner des ailes, et elle lança, de sa petite voix claire et hésitante:

[ langage na’vi] - Je vais… Bien. Et je… Je n’ai pas peur…

Décidément, elle n’avait jamais été vraiment douée pour dire des mensonges. Mais cela venait surtout du fait qu’elle tentait de faire la connaissance d’une parfaite inconnue, qu’elle parlait pour la première fois depuis de longues semaines, et que, pour elle, elle ne méritait pas de parler à quelqu’un d’aussi important, alors qu’elle était si insignifiante… Ses derniers mots traînaient un peu. Elle eut peut, pendant un instant, qu’ils effraient la dame, devant elle, car elle espérait vraiment obtenir une réponse.

La jeune na'vi était vraiment bizarre depuis que Tsu'ka était à ses côtés. Son comportement était incompréhensible, elle avait l'air totalement perdue dans ses pensées. Avait-elle vu des choses qu'un enfant ne devrait pas voir? Tsu'ka ne savait pas trop comment réagir avec cet enfant au regard très fuyant évitant systématiquement celui de Tsu'ka.

Si seulement Neytiri avait été l'air, elle aurait put comprendre ce qu'avait cet enfant et ainsi pouvoir l'aider à se sentir mieux mais bon il faut faire avec. De toute manière, une fois revenu au Kelutral avec elle, elles iront la voir toutes les deux et trouver une réponse à sa peur. Mais en attendant, il fallait tenter de communiquer avec elle et savoir ce qu'elle fait là, et pourquoi son regard montre de la crainte.

[ langage na’vi] - Je vais… Bien. Et je… Je n’ai pas peur…

Tsu'ka tendit doucement sa main vers la jeune femelle pour la mettre contre la sienne et essayer de la déstresser un peu. Elle disait ne pas avoir peur seulement son attitude, sa manière hésitante de parler indiquait l'inverse. Aurait-elle peur de Tsu'ka? on dirait qu'elle voit quelqu'un pour la toute première fois et qu'elle ne sait pas comment se comporter. Tsu'ka regarda rapidement et tout aussi furtivement si la jeune femelle avait bien 4 doigts pour vérifier si ce n'était pas un marcheur de rêve ce qui n'est pas le cas après vérification.

(langage na'vi) Quelque chose ne va pas? tu peux me le dire si tu veux.

Cette fois-ci, c’est une moue boudeuse que Tahni afficha pour toute réaction à la question de la femme na’vi. L’isolement avait eut un effet assez néfaste sur sa capacité à régir, visiblement. C’est ainsi que, du haut de ses dix-sept ans, la bleutée avait perdue presque tout contrôle sur ses émotions, et son pouvoir de les masquer. C’est ainsi qu’elle ne pu s’empêcher de réagir par cette attitude distance et vexé, bien que la question, et, bien plus, la façon de la poser, n’avait rien d’offensant . Peut-être était-ce dans sa formulation… Ou encore sur l’intonation… Peut-être même était-ce la nature même de la demande qui gênée la na’vi au plus haut point, si bien qu’elle se sentit plus agressée qu’autre chose. Après tout, elle ne connaissait pas cette dame. Elle ne l’avait jamais vu, et elle se rencontrait ici pour la première fois.

C’était ça! Son sentiment… Elle venait enfin de l’identifier. Tahni se sentait brusquée. Cette façon d’aborder ce qu’elle était si vite, de vouloir lui faire avouer ses troubles aussi rapidement, alors qu’elle avait fuit pour les cacher aux yeux des autres, et les enfouir sous une couche de vie, pour un jour expier ses pêchées sous le regard d’Eywa, la fit se sentir terriblement mal à l’aise. Elle eut envie de s’enfuir, de courir loin, et vite, de partir de cette femme qui voulait lui arracher ses secrets. Elle se mit à douter profondément, de se dire qu’il valait peut-être mieux abandonner sa curiosité et sa race. La nature des gens étaient peut-être plus sombre qu’elle le pensait.

Pendant quelques secondes, la na’vi eut un mouvement de recul. Elle se replaça sur ses genoux, et se dirigea vers un arbre, à quelques mètres de loin, s’efforçant d’envoyer un regard « outré », bien que celui-ci soit toujours aussi fuyant. Mais quelque chose la retenait de s’enfuir définitivement. Toujours cette même envie, cette même curiosité envers ces deux omaticayas, ces deux être venant du même clan. Alors que sa conscience lui criait de s’enfuir, et de prendre la première issue possible, son cœur, quant à lui, lui soufflait profondément de rester et de se forcer à parler à cette femme, même après cette question là. Pour se faire, Tahni devait se forcer à trouver une raison valable pour tenir une conversation, et donc, trouver pourquoi cette dame avait posé cette question.

Fatalement, il devait y avoir une raison. Alors que l’image qu’elle se faisait d’elle était de plus en plus brouillée et sombre, la demoiselle s’efforçait de trouver la moindre chose qui pourrait contre dire l’idée néfaste qui commençait à jaillir dans son esprit. «  Non, cette femme ne veut pas te tirer ta peur… Elle veut peut-être se moquer de toi… Non, elle ne veut pas… ». Encore un échange d’idée flou et perturbant… Décidément, elle était dans sa période de joute intérieur profonde. Alors que son esprit débattait, elle devait trouver une astuce pour paraître normal. Le mieux qu’elle puisse faire, était de montrer à nouveau toutes les mécaniques d’un sourire amicale. C’était ce qu’elle faisait bien souvent quand elle avait encore un interlocuteur à qui parler. Le feu de question qui brûlait en elle finit peu à peu par trouver des réponses à l’avantage de la femme omaticaya. Elle avait du demander cela par curiosité. Ou encore le problème venait d’elle… Tahni n’avait pas du montrer son visage le plus aimable. C’était chose faite à présent, bien qu’elle puisse l’améliorer encore un peu, certainement. Mais qu’importe, ainsi, elle ferait certainement oublier ces questions à sa nouvelle rencontre. Car, au fond d’elle, Tahni savait qu’elle ne pourrait pas se confier ainsi, au bout de quelques minutes, et qu’il lui faudrait peut-être de nombreuses années avant d’accepter de confier ses peurs et ses phobies à ses proches… Si toutefois elle en avait.

Pour les bienfaits de la conversation, la jeune na’vi jugea peut-être favorable qu’elle ne réponde pas à la précédente question, et qu’elle se contente d’en poser sagement une autre. Peut-être cela aurait pour effet d’annuler la précédente, et de faire changer le sujet, pour que l’interaction naissante se détourne lentement mais sûrement de ce centre là. La demoiselle, pour être plus polie, et plus présentable également, se dressa sur ses jambes, pour apparaître debout. Elle se souvenait que, en société, mieux valait it se présenter debout, dans le semblant, ou, plutôt, l’espoir de splendeur qu’elle pouvait avoir, que dans sa condition d’animale dégénérée, à terre, être inférieur qu’elle était. La brume, sur le sol, rampait péniblement sur le sol, et, comme le terrain était creux, semblait se déverser dans le croisement des racines comme l’aurait fait de l’eau avec une bassine.

Toujours un peu tremblante, un peu hésitante, dans une pose assez théâtral, Tahni s’apprêtait à reprendre la parole. Mais, avant cela, elle alla récupérer son arme au sol, se penchant brièvement vers l’avant, avant de se replacer face à la noble dame, droite et souriante, d’un sourire absent et amicale. Quelque chose avait changé dans son comportement. La crainte qu’elle éprouvait jadis semblait avoir disparue, remplaçait par quelque chose d’étrange et d’indescriptible, une sorte de force naturelle, une quelconque assurance fébrile et énergique, qui redonnait à la na’vi une volonté de mouvement, et un coup de fouet à sa curiosité. L’indomptable sauvage ne put alors s’empêcher de regarder la noble droit dans les yeux, soutenant coûte que coûte son regard en disant:

[ Langue na‘vienne] - Qui es-tu?

Cette question, pour quelqu’un d’autre l’ayant prononcé, aurait put semblée, une fois la bouche franchise, complètement incongrue et gênante, de part sa nature, et sa rapidité. En effet, elle n’avait pas mâché ses mots, et ils semblaient là oppressant et brusquant, de ce fait. Mais, du regard nouvellement innocent de Tahni, ils étaient parfaitement normaux, et neutres de tout ressentis. Elle n’avait cependant pas calculé que ces mots pouvaient gêner…

/ Hrp: Désolée de répondre aussi tard! Comme je suis actuellement en vacance ailleurs que chez moi, dans un magnifique endroit ou l'internet est compté, j'aurais un peu de mal à répondre aussi rapidement qu'avant, je suis désolée =S \

Cette femme était vraiment très très bizarre. Rien qu'à la question de savoir ce qui n'allait pas, elle eut un moment de recul et son regard disait vraiment que Tsu'ka l'avait dérangée comme si la question qu'elle avait posée était anormale.

Elle eut par la suite un mouvement de recul se collant près d'un arbre comme si elle s'apprêtait à fuir Tsu'ka. Mais pourquoi vouloir la fuir? Elle n'est pas dangereuse pourtant! Cette na'vi laisse Tsu'ka perplexe ne sachant pas trop comment réagir à ce comportement fuyant. Avancer vers elle? Risqué car elle pourrait fuir dans les arbres et Tsu'ka ne pourrait pas la suivre de peur de blesser Ateyo qui est dans le porte-bébé.

C'est une situation vraiment bizarre qui se faisait entre les deux femmes, l'une cherchant à fuir pendant que l'autre tentait de comprendre ce que la première avait.

[ Langue na‘vienne] - Qui es-tu?

Pour avoir ce genre de question, elle ne devait pas être du clan Omaticaya ou alors elle est partit du clan. Mais si c'est le cas, pourquoi?

(langage na'vi) Je suis Tsu'ka, chef du clan Omaticaya. Et toi, quel est ton nom?

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HRP : Mes rp sont vraiment petits par rapport aux tiens désolé :s

La dernière phrase eut sur la na’vy l’effet d’un violent coup, porté comme une piquante attaque dans le cœur de la demoiselle, qui douté soudainement de tout ce qui venait de ce passer. Toutes les choses autour d’elle semblait tourner, le monde s’effondrant sur lui-même, et elle, prise entre les feux. Elle se sentait soudain affreusement minable, petite, plongeant du sommet de la bassesse devant une personne si grande, dont le simple rang l’élevé au panthéon des grandes de cette jungle. Sa simple présence devant une telle personnalité devait constituer un affront, et elle se sentit alors écœurante d’être simplement là, et d’avoir croisé sa route. Il lui fallait trouvé un moyen de s’enfuir, de disparaître de sa route, pour que ses yeux ne la touche plus, pour ne plus être vue par plus grand qu’elle, de peur que son apparence ne blesse.

Elle observa alors la petite crevasse d’un œil nouveau. Elle ne voyait plus dans ce trou, dans cette cavité, écart entre plusieurs arbres, un morceau banal de forêt. Elle cherchait là une échappatoire. Ce terrain circulaire, cloîtré, fermé par les pentes boueuses, réveilla une peur enfouie sous une masse de ressentit floue, que l’on pouvait associé à ce que l’on appelle claustrophobie. Tahni se sentait prisonnière de cet endroit, et l’affolement brutal qu’elle ressentait ne faisait que de la troubler encore plus, l’empêchant de penser correctement. La végétation environnante lui semblait avoir doublé de volume, créant autour d’elle une cage la maintenant avec cette femme qu’elle n’avait plus envie de connaître, tant son immondice risquerait de la dégoûter. Ses yeux fuyant cherchaient sans relâche un creux entre les troncs dans lequel elle pourrait se faufiler, pour courir à perdre haleine, et rejoindre son petit foyer chaud et douillé, où elle pourrait se réfugier, se terrer, jusqu’à se que le soir lui eut fait oublier cette histoire.

Mais il n’y avait rien à faire. Elle était là, sans pouvoir bouger. Et, de plus, quelque chose d’autre l’empêcher de prendre une fois de plus ses jambes à son cou, et de partir comme une voleuse. Le respect. Même si elle ne la connaissait pas, elle était Oloeyktan, la chef de ce clan dont elle rêvait tant, de ce peuple qu’elle enviait. Elle était importante pour eux, leur leader, le sommet de la hiérarchie. Et, bien qu’elle ne soit qu’une ingrate minuscule et invisible, elle lui devait tout de même obéissance, bien qu’à la base, leur chemin n’aurait même pas du se rencontrer. A partir de ce moment précis, l’ordre des chose c’était inversé. Elle n’était plus là comme une égale, mais comme une personne supérieure, que Tahni devait respecter, et écouter, jusqu’à ce que la tâche ne s’avère trop grande pour elle.

La demoiselle tentait de bouger. Si elle avait pu, elle aurait mille fois choisis de changer de place avec le petit lézard de tout à l’heur, devenir lui, et disparaître en une spirale colorée, lui qui était la cause de son malheur. Mais elle n’avait pour lui aucun désir de vengeance, si ce n’est la peine qu’elle éprouvait à ce moment, de se montrer à contrecoeur devant quelqu’un d’aussi pure, à qui elle inspirait peut-être déjà un fort dégoût.

Soudain, comme instinctivement, la bleuté fut prise d’un élan brusque, qui la ramena au sol, dans un geste de respect extrême, une révérence terrestre. Elle était à présent à genoux devant elle, le front embrassant la boue, ses bras ramenés le long de son corps, plaçant ses mains sur le côté de son visage. Elle s’efforça de rester ainsi quelques secondes, avant de relever timidement la tête, pour fixer les pieds de l’autre na’vy, s’empêchant de regarder au dessus, comme elle n’en avait pas le droit. Elle ouvrit lentement la bouche, avant de dire doucement, avec une attention extrême, pour que sa voix ne porte pas trop, et des mots choisis délicatement pour ne pas vexer, dans son na’vy habituel :

- Je me nomme Tahni Txe’lan, Madame.

Il est vrai que ce dénominatif pouvait prêter à sourire, tant il était imagé. Avoir pour nom « étoile » et « cœur » ne peut pas forcément passer pour quelque chose de pratique, quand on ne les respecte pas. Mais ces noms restaient néanmoins poétiques, et la na’vy était fière de les porter.


// ne t'inquiètes pas, il n'y a pas de soucis! ^^ c'est plutôt à moi de l'être... Je suis vraiment désolée du retard! //

La réponse à la question de savoir qui était Tsu'ka avait l'air avoir totalement désorientée la jeune na'vi. Franchement c'est à rien n'y comprendre de son comportement elle a l'air de fuir totalement du regard après que Tsu'ka avait répondu.

Elle ne savait pas quoi faire par rapport au comportement étrange de la jeune femelle. Si seulement elle savait pourquoi elle réagissait ainsi et donc savoir comment réagir ce serait tellement plus simple...Peut être que le fait qu'elle est dit quelle est chef du clan Omaticaya la fait réagir ainsi.

- Je me nomme Tahni Txe’lan, Madame.

Elle venait de se mettre à genou devant Tsu'ka avant de dire comment elle s'appelait. Elle n'osait même pas relever la tête pour la regarder. Tsu'ka était troublée de la voir agir devant elle. Donc c'est bien le fait qu'elle est dise qu'elle était chef de clan. Mais le nom de cette jeune femme était tout aussi beau puisqu'il était composé de mot étant "étoile" et "cœur"

Tsu'ka s'acroupissa devant Tahni Txe'lan et prit sa main doucement pour ne pas l'effrayer et l'incita à se relever.

(langage na'vi) Tu n'es pas obligé de faire ca ma sœur. Le fais-tu car j'ai dit que j'était chef de clan? Tu n'es pas obligé de faire ca.

Tsu'ka voulait vraiment comprendre pourquoi elle agissait ainsi car ce n'est pas normal ce genre de comportement. A croire qu'elle avait fui le clan depuis longtemps et qu'à force d'être seule, elle avait fini par agir ainsi. Le mieux étant d'aller droit au but mais en douceur.

(langage na'vi) Pourquoi es-tu ainsi? Est-ce par ce que tu es seule depuis longtemps loin des tiens? Raconte-moi. Demanda-t-elle en finissant avec un sourire.

Tahni était toujours à terre. La sensation de la boue sur ses jambes était étrange et rafraîchissante, les ramollissait par l'humidité, les rendait lourdes et immobiles. Une certaine langueur s'emparait d'elle, la calmait, elle et son coeur battant, alors qu'elle ne décollait pas du sol. Elle commençait à se sentir fatiguée, et lente, alors que le poids de son corps était comme décuplé. Ce n'était certainement pas le bon moment pour ressentir ces choses là. Elle tentait de pousser son corps à réagir plus, à se réveiller, s'obligeant presque à se focaliser sur quelque chose. La demoiselle ne s'arrêtait toujours pas de fixer les jambes de la femme se trouvant devant elle. Une avide curiosité s'était réveillé dans ses entrailles, lui soufflant de lever les yeux. Elle, à l'inverse, s'empêchait constamment de céder, et maintenait ses globes oculaires fermement sur le sol. Si ils avaient put brûler, la terre sous les pieds de la fameuse Tsu'ka ne serait à présent plus qu'un petit tas de cendre noir et calciné.

Il était vrai, en y repensant bien, que ce genre d'attitude pouvait paraître cruellement bizarre, voir anormal dans ce genre de situation. Cette question ne venait que maintenant effleurer l'esprit préoccupé de la bleuté. Devait elle réellement agir ainsi? N'était-ce pas une preuve de respect un peu trop démonstrative? Elle estimait que non. Mais, dans tout les souvenirs qu'elle avait de la vie en communauté, aussi loin qu'elle pouvait remonté dans sa conscience, elle n'avait jamais vu quelqu'un agir comme ceci. Petite, la jeune bleu avait souvent croisé le chef de l'époque, l'oloeyktan en puissance ces années là. Et, à part quelque regard rapide et sans sentiment, voir quelques courbettes, elle n'avait jamais eut pour lui d'autre signe extérieur d'admiration, même si à cette époque, elle ne comprenait pas toute l'importance de la hiérarchie. Peut-être en faisait-elle trop alors... Mais, qu'à cela ne tienne. Elle ne faisait plus partie du peuple depuis longtemps. Elle n'avait donc plus à respecter les coutumes de là-bas. Seulement les siennes, et celles que la jungle lui avait enseigné.

Elle resta donc dans cette position, alors que Tsu'ka, devant elle, s'agenouillait à ses côté, et lui dit gentiment quelques mots pour la pousser à arrêter, en lui prenant doucement la main. Tahni sentit alors une légère pression venant dans la paume qui serrait à présent la sienne, une force ascendante, comme pour la sortir de son était de chrysalide terrestre, et la pousser à redevenir la demoiselle bipède qu'elle pouvait prétendre d'être habituellement. Le visage contre terre, les yeux du coeur-étoile venait se s'écarquillé, grand, pleinement ouvert de surprise et d'incompréhension. Ses pupilles, en une fraction de secondes, s'étaient brusquement dilatées, avant de se rétracter rapidement. Elle n'avait pas connu cette sensation depuis si longtemps... La dernière fois qu'elle avait pu éveiller ainsi son sens du toucher, c'était des années auparavant, avec sa mère, qu'elle avait effleurait avec sa propre main. La douceur,et la dureté mêlée, cela faisait vraiment longtemps qu'elle n'avait pas put sentir une peau na'vy, et ses retrouvailles brutales et forcées avec son espèce la ramenèrent à un stade précoce de sa vie, des années en arrières, alors qu'elle découvrait les premières sensation de la vie.

La pression de que la chef exerçait devenait un peu plus forte, alors que la bleuté tentait encore de déceler et d'expliquer tout ce qu'elle ressentait, de décrire le flux de sentiments dans son esprit, ce flot intérieur intarissable qui avait reprit dans le fond de son âme. La curiosité au fond d'elle avait repris de plus belle, et ce contact soudain avec poussé sa confiance à faire un pas en avant. Finalement, cette femme avait l'air de quelqu'un de bien... Une mère attentive, une personne aimable... Et si elle n'était pas une ennemie? Tahni commençait à douter. Elle se laissait peu à peu emportée par la pression, et finit par se redresser, se retrouvant à genoux, sans pour autant daigner se lever, être à la même auteur que son chef serait quelque chose d'impoli. Et, pour parfaire son attitude, elle se cambra légèrement, pour avoir un dos plus droit, pour au moins avoir l'air d'être une personne sage devant quelqu'un avec autant de splendeur. Ses yeux restaient, quand à eux, plantés dans le vague, vers le sol, à présent incapable de se lever.

La bleuté essuya nerveusement la boue qui se trouvait sur son front. Elle, une chose, se retrouvant dans une telles situation, était presque une chose impossible. Et pourtant, elle se trouvait bien là. Devant cette femme, la chef de ce clan qu'elle n'avait jamais pensé revoir, et qu'elle avait suavement fuis, pour les empêcher de voir quel décadence elle avait atteint, et qu'elle immondice elle était devenue. Elle était partie, simplement, avait effacée les traces, elle même. Et pourtant, pourtant! Que faisait-elle là? Cette femme devant elle... Pourquoi rester? Après tout ce temps... Peut-être en avait-elle besoin? Être seule peut corrompre quelqu'un, jusqu'à la moelle. Tahni avait cette chance de ne pas être tombé dans la perversion. Et elle devait poursuivre ses efforts, pour ne pas devenir un jour complètement folle. Ce contact, bien que ponctuel, pouvait l'aider, à croire, à espérer, à lui donner un idéal... Et à être sûre qu'il existait encore cette tribu, plus loin dans la forêt.

Elle remonta soudain les yeux. Une envie lui venait au bout des jambes. Celle de se lever, et d'aller observer, depuis le sol, depuis un endroit sûr, cette arbre maison qu'elle avait quitté. D'espionner les habitants, de les voir, s'assurer qu'ils sont encore en vie... Et qu'elle n'était pas partie pour rien. Tahni voulait être sûr qu'elle avait laissé un peuple rayonnant, et qu'il l'était toujours, sans elle. La demoiselle devait le croire, pour pouvoir rester cacher, rester loin d'eux. Si ils vivaient sans elle... Elle n'aurait pas besoin de revenir. Un frisson parcouru son dos quand elle se rendit compte de cette pensée. Un frisson froid, gelé, presque glacé s'infiltra entre ses omoplates, pour descendre doucement le long de sa colonne.
(langage na'vi) Pourquoi es-tu ainsi? Est-ce par ce que tu es seule depuis longtemps loin des tiens? Raconte-moi.

Ces mots flottèrent en l'air pendant plusieurs minutes, comme l'aurait fait un oiseau, voletant sagement au dessus de leurs têtes, en suspens, sans pour autant s'en aller, toujours là, dans les esprits, prêt à agir au moindre moment. Dans l'esprit de la na'vy, ils eurent un effet destructeur. Être ainsi? Sa bassesse était-elle donc si visible que ça? Même si son droit restait droit, ses mains se mirent à trembler silencieusement. Son souffle, quand à lui, était astucieusement contrôlé, Tahni ayant apprit cette technique comme une astuce lors de chasse. " comment le sait-elle?". C'était indéniable. Dans tout les cas, elle ne pouvait pas le cacher. Elle était seule. Seulement, elle ne pu s'empêcher de montrer son désarroi en entendant un mot. " des tiens...". Les siens? Elle les avait perdue depuis bien longtemps, et ceci lui laissa un goût amer dans le fond de la bouche. Non, elle ne les avait pas perdue. Elle n'en avait plus, là était la nuance.

Un vent froid souffla entre les branches, alors que de fines gouttes recommençaient à tomber. Tahni, depuis quelques secondes, ouvraient nerveusement la bouche, comme pour répondre, sans pour autant le faire. De nouveau prise dans une lutte intérieur, elle était dans une panique totale, une peur lente s'en prenant à elle, un affolement sourd la privant de sa capacité de réflexion habituelle. Raconter? Pourquoi le ferait-elle? Etait-ce sûr? Certainement pas. Si elle avouait tout, elle serait sûrement ramenée de force au centre de l'arbre maison, et tuée en place publique. Ou alors, elle serait comprise. Que faire? Devait-elle accepter de souiller ces oreilles si pures par son récit abracadabrant? Finalement, un son sortit de sa bouche. Puis un autre. Et, pendant une quinzaine de minutes, elle avait finit de raconter le peu que son existence pouvait lui enseigner, en cachant néanmoins certaines choses... Voir toutes. Elle ne révéla pas son origine omaticaya, prétendit être tombé d'un arbre quelconque. Elle ne dit pas non plus son âge, ou le nom de sa mère. Elle ne parla pas de sa vie d'avant. Au final, elle n'avait dit que ses peurs, son trouble, et la raison de ceci, dans un grand monologue assez brouillon. Elle le ponctua d'un regard profond et expressif, remplis de tout les sentiments qu'elle ressentait: la honte, la peur, l'envie... Toutes ces choses qui la faisait, elle.

La na'vy respira profondément, avant de regarder le ciel, et de lâcher, dans une phrase cachant son terrible embarra:

- Je suis désolée de vous avoir déranger avec ça... Si vous voulez que je parte, je peux... Je ne suis pas digne d'être... Ici.. Pardon...

Cette phrase floue était la seule qu'elle parvenait à formuler dans le ramassis de regret et de divers autres composant qui recouvrait son esprit à se moment là. Le mieux à faire était d'assumer, le regard dans le vide, les yeux perdus sur la voûte céleste...

- Je suis désolée de vous avoir déranger avec ça... Si vous voulez que je parte, je peux... Je ne suis pas digne d'être... Ici.. Pardon...

Déranger? Pas digne d'être ici? Pourquoi dit-elle ca? En quoi elle n'est pas digne? C'est-il passé quelque chose pour elle et qui a fait qu'elle soit...enfin ce dont pense Tsu'ka, banni du clan Omaticaya? Tsu'ka eut des yeux très surpris en entendant ce qu'elle venait de dire car elle n'avait aucun souvenir d'une na'vi bannie du clan pour quelque chose qui se serait passé.

Et puis cette façon de parler à tout le temps s'excuser de quelque chose et de dire qu'elle n'a pas peur alors que franchement, c'est l'inverse qu'elle montre c'est signe qu'il y a eu quelque chose dans sa vie qui a fait qu'elle est comme ca en ce moment.

Enfin, elle se mit à parler de ce qui lui faisait peur : l'altitude et donc la peur du vide suite à une chute d'un arbre mais aussi être avec d'autres frères et sœurs Omaticaya...enfin si toutefois elle fait partie de ce clan là. Ainsi voila Tsu'ka ne l'avait jamais vu au Kelutral. Elle doit se trouver vraiment embarrassée d'être ainsi depuis le temps. De plus, loin des siens depuis...on ne sait combien de temps à du encore creuser le fossé de ses peurs ce qui n'aide pas du tout. Bon chuter d'un arbre arrive à tout le monde surtout au début lorsque l'on apprend à trouver l'équilibre et Tsu'ka est bien placé pour le savoir. Mais bon, maintenant Tsu'ka connait maintenant les malaises et donc c'est sur quoi "travailler" pour l'aider à vaincre les peurs de la jeune na'vi.

- Je suis désolée de vous avoir déranger avec ça... Si vous voulez que je parte, je peux... Je ne suis pas digne d'être... Ici.. Pardon...

(langage na'vi) Tu n'as pas à être désolé et il n'y a d'être digne ou ne pas digne d'être ici. Tu sais, tomber d'un arbre arrive à tout le monde. Moi-même, il m'ait arrivé de tomber. Finit-elle en lui faisant un sourire. Mais tu as peur d'être avec les tiens car ils se sont moquées de toi après que tu sois tombé d'un arbre?

La bleutée n'avait pas bougé d'un pouce, n'avait même pas sourcillé une seule fois quand Tsu'ka parlait. Aucun sentiment ne se lisait sur son visage, et, malgré la brise froide du vent, elle ne frémit pas une seule fois. Son faciès restait blasé et stagnait avec cette même expression, entre l'inattention et la captation. Son regard était à présent cloué sur le lointain, posé ça et là sur un arbre, s'attachant à un tronc quelconque comme si sa vie en dépendait. Personne n'aurait put dire où ses pensées allaient vraiment, son regard devenu vide et mort, ne transmettant plus aucunes expressions, ni l'emplacement exact de la cible de ses yeux: l'Oloeyktan en face d'elle, ou l'ample buisson derrière elle. C'était une loque. On se demanderait facilement comment elle pouvait encore tenir droite sur ses appuies, pour maintenir une position correcte. Sa tête était déjà légèrement penchée sur le côté, mais son dos restait droit, sans vouloir céder sous le poids de ses regrets. Ses mains, jadis crispées, étaient à présent détendues, inertes, positionnées l'une contre l'autre sur ses genoux.

Intérieurement, son état n'était pas mieux. Psychologiquement, elle n'était plus qu'une ruine en perdition, à la dérive, flottant dans un océan trouble. Ses sentiments, qui affluaient en masse il y a quelques minutes, faisant battre son coeur rapidement, augmentant son souffle et sa tension de manière radicale, vifs, colorés, n'étaient plus qu'une pâle copie terne de ceux qu'ils avaient été. Ils étaient peu nombreux, froids, et, privés de formes clairs et de noms, n'étaient plus que des fantômes flous, perdus dans un esprit torturé. Les plus clairs d'entre eux devaient être le regret et l'incompréhension certainement. Tout le monde, après quelque chose, doute, que ce soit l'espace d'un instant, ou plus profondément, en volume, pendant des jours et des jours. Quoique banale, cette sensation-là pouvait s'avérer un véritable poison, perfide et insidieux. Tahni, elle, le ressentait vaguement à ce moment là, mais n'y prêtait pas vraiment d'attention. Pas moins qu'aux doutes, ou à quelconque autres choses. Elle ne pensait à rien, ne ressentait pas ce que son esprit lui imposait. C'était une coquille vide.

- Tu n'as pas à être désolé et il n'y a d'être digne ou ne pas digne d'être ici. Tu sais, tomber d'un arbre arrive à tout le monde.

Les mots de la femme parvenait vaguement à ses oreilles, la poussant à les comprendre, et à les interpréter. Elle ne pouvait s'empêcher de les traduire à sa façon, de les comprendre, et de la porter personnellement, s'ajoutant à son fardeau quotidien. " Pourquoi suis-je ici?..." Pensa-t-elle. "Tomber d'un arbre est commun?... Oui, certainement... Mais les conséquences ne le sont pas..." Même ses pensées étaient vides de sens. Si tout le monde tombaient, alors il n'y aurait pas de moquerie, et il n'y aurait pas de peur non plus. Ça n'existerait pas, on n'aurait pas à les souligner, et à les vivre au jour le jour, à le porter sur ses épaules comme une crois, lourdes et rugueuses, enfonçant dans les chairs des échardes de hontes et de pleurs, causant une douleur quotidienne. Cette peine était bien réel. Son accident était bien la source de ses troubles, ou du moins le père protecteur et la mère nourricière de touts ses malheurs aujourd'hui, ceux qui les avaient engendrés, et nourrit. Il n'avait peut-être aucune importance, mais l'épine qu'il avait planté, le vertige immense de la jeune fille, lui, était toujours présent, et paraissait insurmontable.

- Moi-même, il m'ait arrivé de tomber. Ajouta Tsu'ka, un sourire aux lèvres.

C'est alors que Tahni la fixa brusquement, ses yeux plantés dans les siens. Derrière son visage, toujours aussi inexpressif, se cachait cette fois ci une âme en réveil. Cette phrase, quoique banale et ironique, commençait à faire naître en la jeune fille une once de jalousie rancunière, qu'elle commençait à réprimander, à enfermer, pour qu'elle disparaisse. Même dans son état, même petite et insignifiante, elle n'avait pas à exprimer de tel sentiment, surtout envers quelqu'un d'aussi digne... Même si la chose était plus facile à dire qu'à faire. Elle savait ce sentiment chaotique, et, depuis toujours, essayait de le combattre du mieux qu'elle pouvait, le dissimulant habilement, relativisant les situations, cassant ses pensées et ses désirs. Mais là... " Pourquoi pas moi?". Cette phrase raisonnait dans son esprit à l'image d'un rocher, plat et lisse, que l'on aurait envoyait à la surface d'un lac, et qui ricocherais dessus à l'infinis, au rythme rapide et saccadé, créant à la surface de son être des reflets et des vaguelettes circulaires, prenant peu à peu plus d'ampleur, jusqu'à troubler tout l'étendue aqueuse. " Si elle est tombée aussi, pourquoi n'a-t-elle pas vécu la même chose? Pourquoi ça m'a fait quelque chose?... Qu'avons nous de différent?...". Peut-être tout. L'idée que Tahni Txe'lan se faisait d'elle même s'assombrissait de seconde en seconde, au fil que ses pensées creusaient les différence entre cette grande, belle, et influente femme, et la petite chose peureuse et timide qu'elle était. Si elle était devenu ainsi... c'était qu'elle était déjà pourrie à la base.

- Mais tu as peur d'être avec les tiens car ils se sont moquées de toi après que tu sois tombé d'un arbre?

Cette fois-ci, Tahni se leva presque immédiatement en entendant cette dernière phrase, se retournant violement, en se plaçant de dos à l'Oloeyktan. Pour elle, c'était la meilleur chose à faire, comme pour empêcher les mots d'atteindre ses oreilles, les arrêter en l'air. Ces questions sur elle commençait à l'agacer, comme si chaque phrase prononcée était envoyait dans un but agressif, pour l'enfoncer un peu plus dans sa position ridicule. A vrai dire, ces questions lui allaient droit au coeur, pour se planter dans sa chair. Les siens... Cette femme n'arrêtait pas de le répéter, même si ces paroles n'avaient plus vraiment de sens. Ils avaient eut raisons de se moquer. A cause de cette chute, elle n'était plus rien. Elle n'avait plus de raison d'être. Un chasseur au sol ne serait jamais accepté dans le clan, ne renaîtrais jamais en tant qu'Omaticaya. Les règles étaient les même pour tous. Et, à l'époque, la petite fille qu'elle était n'avait pas compris les répercussions qu'il y aurait, venu du désire stupide et adorable d'une gamine rêveuse.

Retournée face à un arbre, la demoiselle en observait minutieusement l'écorce, comme pour ignorer la question, sans parler, sans rien faire, comme pour attendre que le temps passe. Ce qu'il fit. Quelques minutes passèrent, longues et silencieuse, durant lesquels Tahni se calmait peu à peu, retrouvant un peu de sérénité intérieur, triant dans son esprit les pensées à bannir, et celles à privilégier. Cette petite pose pouvait sembler étrange dans une communauté, du fait qu'on arrête pas une conversation en son milieu ainsi, mais pour elle qui vivait en ermitage depuis si longtemps, ce genre de politesse paraissait à présent un peu superflu, et faire ceci était parfaitement banal.
Elle eut soudain sur son visage une expression surprise et attendrie. Escaladant l'écorce, lentement, et sagement, un petit Fan lizard qui commencer une longue et lente ascension du végétal trônant et triomphant. La demoiselle eut un sourire émerveillé en croyant reconnaître le petit ami qui l'avait mis dans cette situation paradoxale. " Merci d'être revenu..." Souffla-t-elle à demie-voix. Elle avait toujours eut quelques facilités avec les animaux, et, bien que connaissant l'attitude craintif et fragile de ces petites bêtes, elle n'hésita pas à placer sa main sur son chemin. Le petit être, à la vue de ce corps bleu et inconnu, resta immobile pendant quelques secondes, considérant des ses yeux humides et globuleux l'objet, qu'il finit par escalader bêtement. Quand il fut placer sur la paume, Tahni la décolla de l'arbre, et, fière d'avoir trouvé un compagnon éphémère pouvant l'aider dans son dialogue de sourd, se retourna vers Tsu'ka, dévoilant de nouveau un visage enfantin, où se mêlé enchantement et rancune, et remplie d'un courage retrouvé.

Jouant gentiment avec son petit ami animal, elle partit se blottir contre des racines salvatrices et accueillante. C'était un réflexe qu'elle avait pris pour se protéger du monde extérieur, ou se réconforter après un trouble. Ainsi lovée, elle laissa encore quelques secondes s'écouler, concentrée sur la créature qu'elle avait en main, attendant sagement que toutes la jalousie qu'elle avait pu ressentir s'envole, et de dissimuler quelconque trace de son éventuelle colère, avant de rouvrir simplement la bouche, en privant l'autre na'vy, ainsi que son enfant, de tout contacte visuelle. Elle braquait ses yeux sur sa main, et refusait de regarder ailleurs, prévoyant une autre période de flou intérieur.

- Oui, ils se sont moqués de moi. Ils m'ont enfoncés, m'ont blessés... Dit-elle de la voix la plus neutre du monde, comme si cela ne la concernait pas. Et puis, ils m'ont oubliés, je suis partie, et tout allait mieux. Ils se sentaient mieux aussi.

Tahni ne s'en rendait pas compte, mais ce genre de discourt avait tout d'énigmatique, et n'aidait en rien à la discussion, ou à la dissolution du problème. Encore pire, ces phrases semblaient vides et incohérentes, ne répondaient en rien à la question première. La spontanéité de la demoiselle avait tout de déconcertant, car sa franchise était si pure, qu'elle livrait toutes ces choses comme l'aurait fait ses pensées. Une autre répercussion de la vie en isolement, certainement...