Quelques minutes après ce merveilleux sentiment, j'ouvrais les yeux. J'observais les autres groupes. Tout le monde semblait avoir trouvé quelqu'un. Mais, il semblait encore y avoir un problème entre Eywa'ka et Shimray. D'ailleurs, mon cœur manquait un battement quand je voyais de mes propres yeux, Shimray pousser violemment Eywa'ka.
Pourquoi ce geste contre Eywa'ka ? Qu'est-ce qui est passé par la tête de Shimray ? Elle s'en prend à sa propre sœur. C'est incompréhensible. Shimray, que t'arrive-t-il ? Tu n'es encore qu'une enfant et tu te permets déjà tant de choses. Je ne te comprends pas. Tu ne dois pas t'en prendre à une de tes sœurs.
Je regardais Shimray s'éloigner sur le Pa'li d'un autre marcheur de rêve. Il s'agissait de Jake Sully, un ancien humain qui avait rejoint notre clan, il y a longtemps déjà. Je l'évitais souvent lui aussi, ce qui n'était pas très difficile. Je fixais durement Shimray. Elle n'avait pas conscience de ses actes. Néanmoins, elle donnait encore un piètre exemple de notre jeunesse. Je ne voulais pas être traitée comme une enfant stupide et sans aucune conscience. Elle devait changer.
"Accroche-toi Tsumaïe nous partons."
Je me tournais vers Tsu'ka.
" Je comprends maintenant pourquoi tous les adultes nous considèrent aussi mal. Je parlerais à Shimray. Je ne veux pas qu'à cause d'elle, nous soyons encore moins pris au sérieux que nous ne le somme déjà. Nous ne sommes pas autant inconscients que vous ne le pensez. Pas moi, en tout cas."
Je me fatiguais pour rien. Je savais parfaitement que tous les Omaticayas étaient considérés comme "adulte", après leur renaissance. Mais, avant cela, peut importe ce qu'un enfant pouvait dire, il n'était jamais pris au sérieux. C'était une tradition ancestrale. Shimray semblait complètement l'oublier. Ses agissements devaient cesser. Elle devait subir les conséquences de ces derniers. Si elle ne changeait pas rapidement, c'était la seule chose à faire pour la raisonner.
La chasse allait donc commencée. Le troupeau de taliong n'attendait que nous. Je vérifiais ma corne à ma ceinture. Un arc était indispensable pour chasser depuis les airs. Néanmoins, je préférais encore attendre de pouvoir tailler le miens dans notre arbre sacré. Je participerais à la chance simplement en observant attentivement les gestes des chasseurs. De plus, il ne fallait pas se fier aux apparences. Même une simple corne pouvait se révéler une arme redoutable contre un ennemi. Il suffisait simplement de savoir l'utiliser avec adresse et sagesse. Mais, de toute façon, je n'avais pas l'intention d'attaquer une des créatures de notre mère nature. J'attendais patiemment l'heure où je pourrais l'utiliser contre un marcheur de rêve ou un pathétique humain imprudent. Je savourais d'avance ce moment. Personne n'avait le droit de s'en prendre à mon clan.
Patience ma chère Tsumaïe. Tu auras bientôt l'occasion de faire tes preuves en tant que chasseuse d'humain et de marcheur de rêve. Tu protégeras ton clan contre tous ses ennemis et tu lui fera honneur. Patience ma chère Tsumaïe.