Mey'tsa [Terminée]

Description physique : Mey'tsa est un grand gaillard et ce même parmi les siens. Il culmine largement au-dessus des 3m50. Cependant ce n'est pas sa taille que l'on remarque en premier chez lui mais plutôt sa corpulence. Solidement bâti, Mey'tsa contraste avec ses congénères si filiformes. Si on devait comparer, toute proportions gardées, il est plutôt taillé comme les humains avec notamment un bassin large. Bien qu'il ne soit jamais aussi agile et gracieux que ses congénères, sa démarche est souple et contrôlée. Aucun geste n'est laissé au hasard.
Ses cheveux, en dehors de sa tresse, sont coupés relativement courts et coiffés vers l'arrière afin de ne pas le gêner. Mey'tsa ne donne pas l'impréssion d'être très social. Son visage fermé renvoie une image dure. Sa machoire est carrée et il ne sourit que très rarement. De plus ses expressions faciales sont très limitées. Finalement, son regard est bizarrement curieux la majeure partie du temps ou réveur en certaines occasions. Seul trait facial qui n'inspire pas le rejet et qui laisse penser qu'il y a autre chose en lui qu'une brute épaisse associale.

Mentalité : Mey'tsa est un bon gars, même si les apparences jouent contre lui. Il ne fait pourtant rien pour dissiper les malentendus. En fait, c'est plutôt un solitaire. Il préfère de loin être seul que mal accompagné. Et il est comme cela depuis aussi loin qu'il s'en souvienne. Et ça lui va très bien. Il a été élevé un peu à l'écart de l'agitation de sa tribu. Ceci explique peut être son attitude. Malgré tout, Mey'tsa est un Na'vi curieux, admiratif de ce qui l'entoure. Il pourrait passer des jours entiers à observer de petits insectes vaquer à leurs occupations ou bien les nuages dériver lentement dans le ciel.
Mey'tsa n'est pas du genre intellectuel. Au sens qu'il ne réfléchit pas forçément aux conséquences de ses actes. Il préfère laisser libre cours à son instinct et ce que lui dicte son coeur, même si cela doit lui attirer des ennuis. Pour faire simple, il fonce dans le tas la majeure partie du temps. Après tout Eywa l'a doté d'un physique hors norme alors autant s'en servir.

Histoire :

Comme son nom l’indique, Mey’tsa a deux pères. Sa mère est originaire de la tribu des Omaticayas. Tout comme son père biologique, décédé alors qu’il était à peine en âge de marcher. Tout ce qui lui reste de ce dernier est un collier attestant de sa bravoure au combat et des tonnes d’histoires racontées par sa mère durant son enfance. Sa mère, effondrée par la mort de son compagnon s’était peu à peu isolée de la tribu. Malgré cela, Mey’tsa eut une enfance normale consistant à appréhender le monde qui l’entourait. Comme tout Na’vi. Il se révéla un chasseur moyen, peu doué dans le maniement de l’arc, arme qui nécessitait beaucoup trop de doigté et de patience. Doté d’un physique peu commun, il avait du se rabattre sur le combat à mains nues et le maniement du couteau. C’était le minimum vital pour survivre sur Pandora.

Alors qu’il entrait dans l’adolescence, les humains attaquèrent l’Arbre-Maison. Beaucoup de Na’vis tombèrent au combat et notamment sa mère, sa seule famille. Les dégâts occasionnées ce jour-là lui firent prendre conscience de la vraie nature des personnes venues du ciel. Il jura qu’un incident comme celui-ci ne se reproduirait jamais. Il quitta la tribu et erra quelques temps seul dans la jungle afin de faire le point, trouver des réponses. Quelques semaines plus tard, il rencontra un Na’vi relativement âgé aux abords des plaines. Ce dernier, ému par l’histoire de Mey’tsa décida de le prendre sous son aile.

Le vieux Na’vi dépendait de la tribu des Cavaliers des Plaines mais vivait à l’écart, en hermite. Mey’tsa n’avait jamais eu de figure paternelle dans sa vie et ce Na’vi combla ce vide. Il apprit ce qu’il savait au jeune exilé et lui inculqua sa passion pour les plaines et ces magnifiques Equidius dont il ne tarissait pas d’éloges. S’en suivit quelques années durant lesquelles Mey’tsa fut introduit à la tribu. D’abord poliment rejeté à cause de son physique étrange, il réussit quand même à ce faire une place parmi eux. Agé d’une vingtaine d’années, il était maintenant en âge de voler de ses propres ailes. Il pouvait maintenant servir à quelque chose : protéger son peuple.

Le soleil dardait ses derniers rayons sur la vaste jungle de Pandora. Alors que le cycle diurne s'achevait, un nouveau monde s'offrait aux yeux inexpérimentés du petit Mey'tsa. Sa mère lui avait fortement déconseillé de rentrer après le coucher du soleil, estimant qu'il n'était pas prêt à relever ce défi. Mey'tsa n'était pas du genre à désobéir, c'était même le contraire. Cependant ce jour là, il n'avait pu faire autrement. Grand bien lui en prit d'ailleurs.

Le jeune Na'vi avait passé la journée à peaufiner les techniques de survie apprises de sa mère. Agé d'à peine huit ans, il était encore très jeune mais passait facilement pour un enfant de douze voire treize ans. Sa mère avait fait toute son éducation et commencait à lui inculquer la traque. Il était donc parti dès l'aube s'entrainer à pister ce qui se trouvait sur son passage. La journée passa à une vitesse ahurissante et bientôt Mey'tsa se retrouva dans une situation fâcheuse. Le soleil se couchait et il se trouvait encore très loin de l'Arbre-Maison. Encore pire, de terribles monstres rodaient la nuit et mangeaient les petits Na'vis imprudents. Du moins c'est ce que racontait toujours sa mère. Il y croyait dur comme fer. Un sentiment bizarre l'envahit à ce moment précis, mélange de peur et de curiosité et des tonnes de questions lui vinrent à l'esprit. La curiosité prit le dessus et Mey'tsa prit son temps, observant avec de grands yeux ébahis le nouveau monde qui s'offrait à lui.

Alors qu'il avancait lentement dans la jungle obscure, son premier constat fut l'absence quasi totale de bruit. Durant la journée, des tonnes d'animaux divers et variés laissaient entendre leurs cris, temoins d'une agitation qu'il trouvait d'ordinaire peu bruyante. La nuit la situation était toute autre. Un silence oppressant s'était installé en un rien de temps et le moindre bruissement parvenait clairement à ses oreilles. Mey'tsa se rendit vite compte que le plus bruyant dans toute cette jungle devait probablement être lui. Il avait apprit à se déplacer furtivement dès son plus jeune âge mais le bruit de fond journalier couvrait ses faits et gestes. Il n'avait pas un tel allié la nuit. Un léger sentiment de panique monta en lui et l'image d'un monstre lui vint en tête. Il ne pourrait certainement pas s'en sortir si l'un d'eux le prenait en chasse. Son regard changeait à mesure qu'il prenait conscience du pétrin dans lequel il s'était fourré. D'un jeune Na'vi curieux et admiratif, il se transforma en une proie facile apeurée. Dès lors son attitude changea : Il était maintenant prêt à se défendre.

Mey'tsa avancait lentement, très lentement, à travers l'épais sous-bois. Cela faisait plus d'une heure que le soleil était couché, largement assez de temps pour rentrer chez lui en temps normal. Mais dans ces conditions, il estima avoir à peine fait la moitié du trajet. Le jeune Na'vi se frayait un chemin comme il le pouvait, écartant délicatement branches et feuilles qui barraient sa route. Alors qu'il contournait une arbre gigantesque il tomba nez à nez avec ce qu'il prit dans un premier temps pour un monstre. Il se ravisa bien vite. Cette petite créature ne pouvait pas manger un Na'vi, il en était certain. Devant lui, allongé sur un lit de feuilles, un petit mammifère dormait paisiblement. Mey'tsa approcha silencieusement pour observer l'animal de plus près. A la lueur d'une plante phosphorescente, la petite créature ne dépassait pas les cinquante centimètres de longueur. Dotée de six pattes se terminant pas des pattes ressemblant étrangement à des mains, cette dernière ne semblait pas très dangereuse. Après quelques minutes d'observation, Mey'tsa en était maintenant certain. C'était un bébé Nantang (Loup-vipère). Bientôt l'éffroi pouvait se lire sur son visage et un grondement menacant se fit entendre derrière lui.

Le jeune Na'vi se retourna instinctivement et une mâchoire remplie de crocs acérés se tenait juste devant son visage. Retenant un cri, il recula lentement, espérant quitter la scène sans éffusion de sang. Le sien en l'occurence. Des perles de sueur parcouraient son visage alors qu'il faisait un pas en arrière. La bête le fixait toujours. Un deuxième pas puis un troisième se succédèrent. Alors qu'il se sentait plus en sureté, à une dizaine de mêtre du Nantang et de sa progéniture, l'adulte abandonna sa posture défensive et de mit à hurler comme pour appeller du renfort. Mey'tsa tourna les talons et détala sans se retourner. Il savait que bientôt le secteur allait grouiller de Nantang et qu'ils auraient un seul objectif : Sa peau. Le jeune Na'vi ne se souciait plus de faire du bruit. Il courut de toutes ses forces, trébuchant sur quasiment tous les obstacles qui se présentaient à lui. Paniqué, il n'avait qu'un seule obsession : s'éloigner aussi vite et loin que possible de la tanière des Nantangs. Il se rappella des cours sur les animaux que lui prodiguait sa mère. Le Nantang peut traquer sa proie sur plusieurs kilomètres. Il n'était pas assez éloigné. Il ne le serait jamais assez.

Mey'tsa était au bord de l'abandon. De multiples zébrures sanguinolantes parcouraient son petit corps et son endurance était à sa limite. Est-ce qu'Eywa souhaitait que sa vie se termine en cette belle nuit étoilée ? D'innombrables questions harassaient dorénavant son esprit fatigué lui aussi par tout ce stress. Alors qu'il ralentissait l'allure et que de nombreux hurlements se faisaient entendre au loin, un bras menu mais puissant l'arrêta, lui coupant la respiration. Il se tourna lentement, son regard remontant le long du bras qui le retenait. Ses yeux laissèrent échapper quelques larmes lorsqu'il reconnu sa mère. Elle était venue à sa rencontre craignant le pire. Arborant un léger sourire, cette dernière le prit dans les bras et prit la direction de l'Arbre-Maison.

Mey'tsa avait beaucoup apprit cette nuit là, sur la nature bien entendu mais sur lui-même en particulier. Il devait devenir plus fort. Ensuite il reviendrait dans ce monde oppressant et tout sera différent. Il sera prêt cette fois.